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      Article : Journée mondiale des réfugiés : leurs cris de détresse me déchirent le cœur
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      20 juin 2017

      Journée mondiale des réfugiés : leurs cris de détresse me déchirent le cœur

      La précarité dans laquelle ils sont plongés est inhumaine. Le cas de Douala est indescriptible au moment où la communauté  internationale célèbre la 17e édition de la Journée mondiale des réfugiés.

      Ce mardi matin, je décide de remettre ma casquette de « reporter humanitaire » de la bonne école. Je n’ai pas les sous dans mes poches trouées, mais je souhaite absolument rencontrer des personnes vulnérables, comme je le faisais à l’époque avant d’être déçu par le côté inhumain des organisations dites humanitaires. Aujourd’hui, leur côté trouble ne m’intéresse pas. Sans perdre trop de temps, je fonce dans une banlieue perdue de la cité économique camerounaise pour repérer quelques vieilles connaissances. Direction : Dakar ou encore Madagascar (nom d’un quartier de Douala situé dans le troisième arrondissement).

      Je traverse un pont, avant de tomber sur un foyer de réfugiés guinéens vivant dans des conditions assez précaires. Ils passent leurs nuits ici, dans une chambre abandonnée, construite en planches. Sa porte centrale n’a plus de vachette. Environ dix personnes se partagent ce lieu. Ils dorment tous sur des nappes, ou matelas qu’ils étalent à même le sol. Pas de ventilateur ici. Chaque nuit, ils sont exposés à la chaleur et moustiques.

      Un réfugié dans la rue: CC: Pixabay

      Débrouillardise

      Quand le jour se lève, ces jeunes hommes dont l’âge varie entre 18 et 40 ans, plient leurs nappes et matelas qu’ils rangent dans un coin de la maison. Sans avoir pris le petit déjeuner, faute de moyen, ils foncent direction le grand marché du quartier pour donner un coup de main aux commerçants. D’autres excellent dans la cordonnerie, ou dans la vente de glaces, friperie ou de bonbons. C’est ainsi qu’ils gagnent leur vie. Cette catégorie de réfugiés s’en sort mieux que celle qui a des femmes et des enfants réfugiés.

      Précarité

      Je quitte le quartier Dakar pour « Village », une autre banlieue de Douala, où j’ai pris rendez-vous avec une réfugiée d’origine tchadienne. Cette ancienne militaire a fui son pays natal à cause des menaces de mort qui pesaient sur elle et sur sa famille. Cet après-midi, la tchadienne est visiblement abattue à cause des multiples problèmes que sa famille traverse ici. Elle raconte qu’elle a fait la Libye, avant la chute du guide Mouammar Kadhafi. Là-bas, ses conditions de vie étaient mille fois meilleures que celles que lui offre son nouveau pays d’accueil. Elle a l’impression de vivre en enfer avec toute sa famille, régulièrement secouée par diverses maladies chroniques. Son époux est au chômage et ses enfants sont constamment affaiblis par de violents maux.

      Ils n’ont rien à se mettre sous la dent aujourd’hui. Ce qui fait qu’ils sont obligés de supplier l’aide du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Après avoir côtoyé les femmes réfugiées qui vendent les arachides grillées en bordures de route, malgré les intimidations de la police municipales qui les demandent sans cesse de libérer les trottoirs, et après avoir également échangé avec leurs maris, qui ont du mal à trouver un job à cause de leur statut, j’affirme que les réfugiés sont dans la merde au Cameroun.

      Réfugiées de Douala. CC: Didier Ndengue

      Au niveau de Douala, par exemple, ils considèrent le HCR comme leur dieu. Un dieu qui, visiblement, est insensible à leurs cris de détresse depuis quelques années à cause de leur budget de fonctionnement qui « aurait chuté ». Mais comment comprendre que leur enveloppe qui a diminué, permet au personnel du HCR-Douala, de mener une vie de luxe en louant une nouvelle villa dans un quartier chic et en multipliant les partenaires ?

      Indignation

      Ce 20 juin 2017, le collectif des réfugiés de Douala boycotte la journée mondiale des réfugiés, à cause du mauvais traitement que leur inflige le personnel du HCR-Douala. Peu avant cette célébration, ils ont demandé au HCR de revoir leur situation, sinon, ils ne se mobiliseront pas pour leur journée. Dans un document que j’ai reçu, le collectif que dirige Jean Louis Kalema Ngongo dénonce « le non respect des droits fondamentaux et vitaux des réfugiés de Douala, le HCR ayant mis en place la politique de se servir au lieu de servir les pauvres réfugiés ».

      Au moment où je rédige cet article, on me signale qu’un réfugié tchadien a été victime d’un AVC et que les humanitaires n’ont pas levé le petit doigt pour lui venir en aide. Il se raconte dans les milieux des réfugiés que leurs hôpitaux partenaires négligent constamment ces derniers, c’est pour cela qu’ils décèdent à Douala.

       

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      Article : Moi, votre troisième président de rêve
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      14 juin 2017

      Moi, votre troisième président de rêve

      Avec moi, tous les Camerounais seront heureux et fiers de vivre dans leur pays natal.

      D’abord, je suis un monsieur juteux, de moins de 30 ans. Une personne sérieuse, qui a la rage de redonner au Cameroun la place qu’il devait avoir depuis très longtemps dans le monde. Il suffit de faire quelques minutes avec moi pour vous rendre compte que les idées grouillent pêle-mêle dans ma petite tête. Je mâche difficilement mes mots, parce que je crois que ce que je dis est réalisable. Je peux convaincre n’importe qui et n’importe où, sauf les incrédules. Je n’ai pas que les mots hein ! Je fais aussi ce que je dis. Je n’aime pas la politique, parce que c’est un jeu très dangereux, où tout le monde ment. Moi, je n’excellerai pas dans la politique mensongère, je serai plutôt mandaté pour bosser. Pas pour animer des meetings ou bavarder à tort et à travers dans des conférences. Mes prédécesseurs conviendront avec moi que le bavardage n’a rien apporté à ce pays depuis son indépendance.

      Des agriculteurs camerounais. CC: Camernews

      Je serai donc au four et au moulin, ce qui me permettra de rester dans mon pays pour concrétiser l’émergence. Contrairement à certains, il n’y aura pas des courts (finalement très longs) séjour privés en Europe pour moi. Qu’est ce que j’irai même chercher là-bas alors que mon pays a besoin de moi ? Je resterai chez moi, pour éclairer les miens, parce que le Cameroun accuse un très grand retard sur tous les plans. Mon rêve, c’est de sauver le peuple camerounais de la mendicité. Le sortir du gouffre et le faire asseoir avec les grands de ce monde.

      Je serai un président rigoureux

      Explicitement, sur le plan local, je vais créer des emplois dans tous les secteurs d’activités pour tout le monde. Je dis bien « pour tout le monde », parce que dans un pays en développement comme le Cameroun, personne ne devrait chômer. L’accès au travail ne sera pas verrouillé. Tout le monde sera en mouvement. Chacun occupé dans son domaine d’activité respectif. Je n’imposerai un domaine à personne, chacun fera son choix tout seul. En créant les emplois pour tous les 22 millions de camerounais, je mettrai fin aux distractions de toute nature. Ainsi, on ne boira plus les bières à 6 heures du matin, les salles de jeux seront vides….Les jeux du hasard n’auront plus leur place dans mon pays. Les réseaux sociaux quant à eux, seront ouverts à tout le monde, mais toute publication visant à décourager le peuple ou à le déstabiliser sera sévèrement sanctionnée. J’y veillerai personnellement. Je serais sur tous les fronts. Je travaillerai avec les câblodistributeurs pour qu’ils ne mettent pas des chaînes de télévision visant à animaliser le peuple camerounais dans leurs bouquets. On surfera dans la modernité tout en respectant les valeurs humaines.

      Les élections s’annoncent au Cameroun. CC: Pixabay

      Des Ministres commandos

      Durant mon mandat, chaque secteur d’activité aura une tenue de travail de même couleur. Chaque employé aura droit à deux heures de repos par jour. Aucun travailleur ne devra quitter son service sans atteindre ses objectifs de la journée. Les contrôleurs que j’engagerai, devront me rendre compte tous les jours. Cela signifie que les paresseux n’auront pas leur place ici durant mon séjour au palais. Chacun mangera à la sueur de son front. Je n’aurai pas besoin de plus de dix ministres dans ce petit pays. Il y aura un ministre de l’Education Nationale (de la crèche jusqu’à la fac), un ministre de la Formation Professionnelle, de l’Emploi, des Petites et Moyennes Entreprises, un ministre des Sports, des Loisirs, des Arts, de la Culture et du Tourisme, un ministre de la Communication, des Langues Nationales et du Numérique, un ministre des Finances, du Budget, des Impôts, de l’Economie et du Commerces, un ministre des Marchés, des Travaux Publics et des Infrastructures nationales, un ministre des Transports Nationales, et des Relations extérieures. Je pense encore à d’autres ministères comme celui de la Santé et de la Paix. Mes proches collaborateurs auront le devoir de me faire le rapport de leurs activités sur le terrain tous les jours, avec images à l’appui, même si je suis hors du pays via des vidéoconférences. J’organiserai des conférences de presse hebdomadaires pour également rendre compte au peuple. Un sou sorti des caisses de l’Etat devra être justifié. Aucun détournement ne sera toléré. Si je constate qu’un denier a été distrait, le voleur sera puni à la seconde qui suit, même si c’est moi. Au bout de quelques années, nous allons tous être fiers de nous même en voyant les fruits que nous auront produit.

      Armand Rodolphe Djaleu. CC: Didier Ndengue

      « Made in Cameroon »

      Les Camerounais mangeront ce qu’ils produiront. Comme je sais que la terre ne ment pas, nous récolteront de très bons fruits. On transformera tout sur place. J’interdirai la vente des produits alimentaires périmés dans tous les supermarchés du pays, les opérateurs économiques étrangers devront respecter le consommateur local. Je n’accepterai qu’aucun pays partenaire marche sur nous. J’exigerai un partenariat gagnant-gagnant avec eux, sinon ils devront rester chez eux. Les foras pour bousiller les fonds de la République se dérouleront dans les champs de cacao-café et en tenue de travail. Les petits centres de santé vont mourir pour laisser place à des grands hôpitaux de référence (on n’aura plus besoin d’évacuer les patients en Europe) ou les soins seront administrés gratuitement aux patients. Les médicaments périmés et vaccinations abusives sans justifications valables, ne seront plus qu’un mauvais souvenir, même les organisations internationales qui avancent souvent vers nous comme des agneaux, devront justifier leur véritable rôle au Cameroun de mes ancêtres.

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      Article : Au Cameroun, la communauté catholique mise à genoux
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      1 juin 2017

      Au Cameroun, la communauté catholique mise à genoux

      Ensemble, prions pour l’Evêque de Bafia disparu  dans « les eaux » de la Sanaga le 31 mai 2017.

      Les chrétiens catholiques du Cameroun sont dans l’émoi depuis mercredi 31 mai 2017. Curiosité : aucune larme ne coule de leurs yeux après la disparition de Jean-Marie Benoît Balla. Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont dans tous les sens. En parcourant  plusieurs postes cet après-midi, j’ai eu l’impression que personne ne sait réellement ce qui s’est passé. D’aucuns s’appuient sur la présence de la voiture de l’homme de l’église catholique sur les lieux du « drame » pour conclure qu’il s’est noyé pendant la natation. Pire, le guide catholique de Bafia a laissé un mot : « Je suis dans l’eau ». Quand quelqu’un dit : « Je suis dans l’eau », j’imagine donc qu’il se baigne. Ou alors qu’il a une demeure dans l’eau. C’est bizarre quand même de voir que certaines personnes s’en moquent. Ce n’est pas drôle de perdre un être humain.

      « l’Evêque de Bafia »

      S’il a effectivement une maison dans l’eau, cela signifie qu’il n’est pas un homme normal comme vous et moi n’est-ce pas ?  Si c’est le cas, c’est qu’il avait le pouvoir de se transformer en un être aquatique. Soit, l’homme de Dieu a été tué ou enlevé par ses ennemis ? Mais la question qui fâche les fidèles de l’église est la suivante : pourquoi se serait-il donné la mort en plein air, de façon aussi spectaculaire ? Le but de ce suicide était-il de ternir l’image de la plus grande formation religieuse mondiale ? L’Evêque en avait-il marre de la vie à ce point ? Ignorait-il que se donner la mort est un péché qui ne se pardonne et ne se pardonnera jamais ? Je ne crois pas ! Ce matin, j’étais avec une amie, qui connaissait un peu l’homme. Avec un air de colère, elle me dit qu’il était incapable de commettre un tel acte. C’était un homme très bien, qui avait la crainte de Dieu, me rassure-t-elle. Mais la question principale que j’aimerai poser à mon amie est la suivante : craint-on réellement Dieu à l’église catholique ? Comme dans toutes les organisations religieuses, j’affirme qu’il y a des brebis galeuses à l’église catholique. Je me souviens encore de ces dimanches où je devais automatiquement me rendre à l’église Dominique Savio, située au quartier Bonapriso.

      Un faux Jésus-Christ prêché

      J’étais jeune, très jeune même. Bien que ne connaissant rien de la Bible, je ne cessais de dormir pendant le culte. Est-ce parce que je n’aimais pas Dieu ? Loin de là. L’autre chose que je n’aimais pas pratiquer, me prosterner devant la statuette d’une certaine vierge Marie. Fermer les yeux et confesser mes pêchés devant une masse de terre qui ne pouvait répondre à mes prières. Ça, je ne le faisais pas. L’autre aspect qui me frustrait beaucoup était le comportement de certains bourgeois qui arrivaient à l’église dans leurs voitures climatisées, bien vêtus et parfumés de la tête jusqu’aux baskets. Non, l’ambiance que ce lieu dégageait ne m’intéressait pas. J’avais l’impression qu’on avait matérialisé la spiritualité pour reprendre les termes d’un ami sur un groupe WhatsApp.

      « Les autorités administratives sur le lieu du drame »

      Les premières places sont réservées aux grands de l’église. A ceux qui mettent beaucoup de sous dans le petit panier blanc qui fait le tour de la salle. Ma tante elle, me donnait 25 FCFA, parfois 50 FCFA pour mettre dans le panier en guise de dime. Je ne cessais de balader mes yeux dans la grande salle. Des images représentant Jésus-Christ, étaient présentes partout. Quand j’ai grandi, j’ai découvert que l’homme sur les images était un acteur américain. Seigneur ! Et pourtant un passage biblique recommande aux chrétiens d’évoquer le Seigneur dans un endroit où il n’y aura ni images, ni les choses représentant Dieu sur la terre. Les vrais chrétiens le savent. Certains diront que je sabote l’église catholique. Non, je relève justes les incohérences qui existent dans cette grande église et qui éloignent les hommes du vrai Dieu vivant. Il y a des incohérences, sinon, je n’allais pas démissionner. Encore moins mes frères et sœurs qui excellent désormais dans les églises dites de réveil. J’ai encore tous mes sens. C’est certainement mon défaut. Parce que j’ai encore tous mes sens et que je maitrise assez les saintes écritures, je sais faire le distinguo entre la bonne et la mauvaise parole. Entre la bonne et la mauvaise pratique.

      « Les pièces d’identité de l’évêque »

      Où se trouve donc le vrai Dieu ?

      Quand j’ai quitté l’église catholique, qui ne me donnait pas satisfaction, j’ai parcouru plusieurs églises de réveil. J’avoue que j’y ai rencontré des vrais marabouts. Des pasteurs qui s’engraissaient tous les jours alors que leurs brebis croupissent dans la misère. J’ai rencontré des guides spirituels qui baptisaient leurs fidèles avec l’eau minérale, qui les font boire le jus d’oseille en faisant croire que c’est le sang de Jésus. J’ai rencontré des vendeurs d’illusions. Des pasteurs qui enceintent les mineures et femmes mariées en les laissant croire que c’est la volonté du Saint Esprit. Je demande hein, donc elles vont mettre au monde des bébés saints ? En vérité, Satan a pris ses locaux dans les églises. Dans les petites comme les grandes. Il faut donc faire attention. Quand je suis la radio, j’entends souvent des pasteurs promettre des mariages, la prospérité, les enfants, la gloire à un certain nombre de disciples. Un seul donne la gloire : le Seigneur Jésus-Christ qui n’a pas laissé une église sur terre. La Bible m’apprends que l’église, c’est nous. Chers fidèles catholiques, priez pour vos guides spirituels de peur qu’on ne se retrouve plus dans la même situation que celle de Jean-Marie Benoît Balla, que certains utilisent avec joie pour organiser le challenge « #JeSuisDansLeau ».

       

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      Article : Présidentielle camerounaise : la foire aux candidats et séductions virtuels
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      30 mai 2017

      Présidentielle camerounaise : la foire aux candidats et séductions virtuels

      Le champ de bataille à quelques mois de l’échéance cruciale reste dominé par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui est moins bavard sur la Toile mais pertinent sur le terrain.

      Je suis derrière lui quand il se démerde tout seul avec son haut-parleur. Mais il ne me voit pas. Il crie, mais sa voix ne tonne pas assez. Elle est fatiguée, mais il insiste. Son objectif est d’attirer les foules.        Il ne se rend pas compte que personne ne va vers lui. Peu importe, il valide son « gombo ». De toutes les façons, il est payé pour rappeler aux populations de Douala 5e, qu’il existe un bureau d’inscription sur les listes électorales dans le coin. Il tient le haut-parleur à l’aide de sa main droite, avec l’autre main, il soutient son pantalon pour qu’il ne descende pas. On dirait qu’il a oublié de mettre la ceinture. Pépé tourne sur place et prononce presque les mêmes paroles sans pouvoir séduire un passant.

      Siège d’Elecam au Cameroun. CC: Cameroun24

      La scène me fait penser à ces octogénaires qui ne séduisent plus, mais nous gouvernent. Curieusement, le poste d’inscription que le vieil homme vante, grouille de monde, alors que son opération de charme me semble archaïque. Je me demande si c’est lui qui a séduit ce beau monde avec une voix qui ne traverse pas 20 mètres, même avec l’aide du haut-parleur. Quelques secondes plus tard, je me rends compte que ce sont les invités du premier Forum sur l’engagement politique de la femme qui s’arrêtent quelques instants pour se faire enregistrer. Le vieux ne convainc donc personne ? Je n’en ai rien à cirer de toutes les façons. Je me souviens seulement que Nadège Tatiana Mapigoue avait d’abord crée un forum de discussion sur Facebook sur l’engagement politique de la femme camerounaise. Je ne pensais pas qu’elle allait concrétiser son combat sur le terrain ce 27 mai 2017, avec l’appui direct ou indirect d’Elecam et d’Onu Femmes.

      Armand Rodolphe Djaleu. CC: Didier Ndengue

      Quelques minutes avant le début du forum, je prends place dans le restaurant de l’hôtel qui abrite les festivités, pour bouffer quelque chose. Pendant qu’on me sert un bon plat de boulettes de viande, haricot, pain, j’ai les regards tournés vers le pépé de tout à l’heure. J’espère seulement qu’il a pris le petit déjeuner ce matin avant de venir prêcher sous le soleil et qu’il ne va pas s’écrouler après. « Pourquoi on fait souffrir le vieux là comme ça sous le soleil?» Une belle question qu’Adeline, une amie qui m’accompagne, souhaiterait poser aux dirigeants d’Elecam. Bon, je lâche un peu les baskets à ce vieil homme pour m’intéresser aux candidatures virtuelles qui naissent pêle-mêle sur les réseaux sociaux.

      L’effet Macron

      Réseaux sociaux. Ici, je réalise que le phénomène Macron a parlé à plusieurs jeunes Camerounais. Commençons d’abord par le côté amour. Plusieurs ados font déjà les yeux doux aux mémés (comme Emmanuel à Brigitte Macron). Certains mecs ambitionnent même de quitter leurs petites amies ou fiancées pour les femmes mariées et avancées en âge. 10 ou 20 ans d’écart les arrangerait bien. Politiquement, Emmanuel Macron, le nouveau patron de l’Elysée a poussé beaucoup de mineurs à poster sur leurs pages Facebook qu’ils seront candidats à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. On avait vraiment besoin de ce venin Macron pour réveiller la jeunesse camerounaise, qui ne s’intéressait plus à la chose politique, oubliant qu’on peut inverser la donne et envoyer nos octogénaires au chômage (retraite). Encore faut-il que cette jeunesse qui a hâte de gérer les affaires de la cité, puisse sortir des réseaux sociaux pour s’affirmer sur les champs de bataille comme mon frangin Armand-Rodolphe Djaleu, qui s’est enregistré sur les listes d’Elecam samedi. Moi-même aussi je le ferai cette semaine pour (me) prouver que je suis un bon  citoyen, qui parle et agit. Je ne ferai pas comme ces hommes « politiques » fantômes, qui attendent la veille des élections pour polluer la Toile avec des messages fantaisistes. Ils oublient qu’ils peuvent être populaires sur les réseaux sociaux et enregistrer un score de 00, 0% aux élections, tout simplement parce que les Camerounais bavardent beaucoup sur les réseaux sociaux, mais sont incapables d’assumer sur le terrain. Je l’ai compris. Le RDPC aussi. La vraie opération de charme se déroule sur les places publiques pendant, avant et après les grandes manifestations.

      Les élections s’annoncent au Cameroun. CC: Pixabay

      Je suggère aussi aux épouses des leaders des partis politiques d’opposition d’imiter Chantal Biya en portant l’habit du parti politique de son mari le jour de la célébration de la fête de l’Unité nationale.

      Il ne suffit pas seulement de porter hein, mais de s’assoir à la tribune présidentielle avec ce joli tissu de campagne. Il ne faut surtout pas croire que les photographes et cameramen vont louper votre look. Même si certains considèrent cela comme une tricherie, moi je crois que c’est une technique pour Paul Biya et son entourage de préparer la masse populaire aux prochaines échéances cruciales. Notre grand manitou est trop puissant ! Le type d’Etoudi ne bavarde pas trop, mais il y a toujours beaucoup de bruits autour de lui. Il est vieux, très vieux même, mais il est androïd et séduit non seulement les plus vieux que lui, mais aussi les plus jeunes.

      Il fallait être à la place du défilé le 20 mai dernier, pour voir les milliers de jeunes camerounais qui ont adhéré à la philosophie du parti des flammes. Sur les réseaux sociaux par contre, ils ne montrent pas leur attachement à ce mouvement. Il fallait également être là pour voir les rangs des partis politiques de l’opposition. Ils n’y avaient pas assez de militants. Les gars me faisaient pitié. Et pourtant sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à tirer sur le RDPC. Quel paradoxe !  On ne peut pas éviter le père de Brenda. Il est non seulement présent sur la Toile, mais aussi sur le terrain depuis 34 ans…quoi 34 ans ? Père, il faut quitter toi aussi hein !

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      Article : Non, les selfies n’apportent rien aux start-ups numériques camerounaises  
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      17 mai 2017

      Non, les selfies n’apportent rien aux start-ups numériques camerounaises  

      Nos autorités se plaisent à se filmer avec les jeunes créateurs de richesse de chez moi, alors qu’ils les clochardisent, les délaissent et les privent de la connexion internet.  

      Depuis mon Douala natal, je m’interroge sur l’avenir de mon cher pays. Ce pays que j’aime tant. Celui que m’ont légué nos nationalistes. Pour faire court, ce pays tue les jeunes. Il tue ses génies pour être plus précis. Sur tous les points. J’ai mal de voir que ceux qui nous gouvernent se moquent de notre futur. On dirait qu’ils sont allergiques à la bonne gouvernance. Aux bonnes pratiques, je veux dire. Les mauvaises pratiques ont la peau dure. Elles surfent même sur les réseaux sociaux.

      Je ne comprends pas comment le Ministère des Postes et télécommunications (Minpostel) se sent  après avoir privé les régions anglophones de la connexion Internet pendant trois mois. Est-ce qu’il s’est mis dans la peau de ces jeunes patrons de start-ups de Buea?

      Rebecca Enonchong. Cc: ActivSpaces
      Rebecca Enonchong. Cc: Twitter

      Je ne crois pas. Il se permet même de se moquer de ces frères qui excellent dans le numérique au pays. Le premier Forum international de Yaoundé sur l’économie numérique, tenu du 15 au 17 mai dans le prestigieux hôtel Hilton, a permis de relever les limites de nos dirigeants dans ce domaine.

      Pendant la rencontre, Rebecca Enonchong, la patronne d’ActivSpaces, un centre d’innovation technologique, ne s’est pas privée de dire ce qu’elle pense de ce grand rendez-vous qui a plus misé sur les invités étrangers que nationaux. Pour cette brave dame qui lutte depuis les années pour le développement du digital au bercail, les génies camerounais ont amusé la galerie lors de cette conférence.

      Entre les mains des vieillards, notre économie numérique est en danger

      Je pleure le sort de ce pays après le chef de l’État actuel. Je pleure pour la future génération qui croira certainement que l’économie numérique, c’est les selfies. Tellement nos ministres aiment faire des selfies depuis que leur boss a donné l’onction avec les Lions indomptables (tout commence avec les lionnes), champions de la dernière Coupe d’Afrique des nations de football.

      Jean Pierre Boep. Cc: compte twitter Jean Pierre Boep
      Jean Pierre Boep. Cc: Facebook

      Pour revenir sur le Forum de Yaoundé, je doute fort qu’il porte des fruits dans les prochains mois. Jean Pierre Boep, un acteur influent de l’économie numérique que j’ai rencontré cette semaine à Douala, est du même avis que moi. « L’heure n’est plus au discours, aux conférences et aux grands débats. Les acteurs locaux de l’économie numérique camerounaise, qui travaillent au quotidien sur les problématiques du terrain, sont assez sensibilisés sur les enjeux et les stratégies à mettre en œuvre. L’état gagnerait donc à s’appuyer sur eux et à développer des projets concrets qui impactent le quotidien des camerounais », pense le promoteur de la Nuit du Web.

      Selfie de Paul Biya avec les lionnes. CC: Culture Ebene

      Qu’il le veuille ou pas, le Minpostel sait très bien que l’économie numérique se fera avec les acteurs locaux. Pas forcément avec les invités étrangers qui ont été pris en charge à Yaoundé, alors que les jeunes entrepreneurs locaux croupissent dans la misère.

      J’espère que j’arriverai un jour à rédiger un billet dans lequel je féliciterai les actions de nos dirigeants. Mais on dirait que les proches collaborateurs du président de la République, Paul Biya, font tout pour me pousser à croire qu’il n’y a que des cancres à la tête des différents départements ministériels. Des gens qui n’ont pas de compte Facebook, Twitter officiels et sites Web actualisés. Encore moins de blogs dans lesquels ils expliquent leurs actions aux populations. C’est triste de le dire, mais je crois que les grosses annonces sur l’économie numérique ne s’accompagnent pas par des actions concrètes sur le terrain. C’est du blabla. Combien de jeunes startuppeurs ont bénéficié du soutien des pouvoirs publics? Ils sont très rares. Pourtant le terrain est fertile. Je comprends pourquoi Tony Smith a de la peine à investir chez ses ancêtres.

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      Article : Josiane Kouagheu, une plume dorée
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      3 mai 2017

      Josiane Kouagheu, une plume dorée

      Ce matin, elle m’a rappelé au téléphone que : « tout le monde est une étoile ». Mais des étoiles qui brillent comme elle, on en trouve rarement dans l’univers médiatique camerounais. A ma manière,  je rends hommage à cette jeune femme que « j’affectionne » particulièrement, en silence. Elle le mérite dans un pays où la presse est étranglée, où les journalistes sont clochardisés et jetés en prison.

      J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir écrit sur toi. Peu importe. J’en assumerai les conséquences. Il fallait absolument que je me libère de ce lourd fardeau qui devenait de plus en plus pesant. Aujourd’hui, « Josi », au moment où les journalistes des quatre coins du monde célèbrent la journée internationale de la liberté de la presse ce 3 mai 2017,  j’ai trouvé idoine de faire  quelque chose de neuf pour mes lecteurs.

      Josiane à Douala ce 3 mai 2017. Cc: Didier Ndengue

      Alors mes pensées se sont dirigées vers toi. Mon cœur m’a recommandé de rédiger ce billet pour te féliciter. Rien n’était prévu, je t’assure ! J’obéis juste à un ordre. Pour le rédiger, j’ai remis mes idées en place. Je me suis souvenu de nos différentes conversations. « De mes petits yeux doux ». « De ton refus ». Aujourd’hui, mon cœur est bien à sa place. Il ne bouillonne plus. Mes doigts non plus ne tremblent plus sur le clavier de mon ordinateur.

      Au chevet des personnes en détresse

      Dans mon horloge, il est 7h30. Je suis déjà debout. J’ai commencé à rédiger ces lignes hier, à une heure très avancée de la nuit. Alors que j’avais prévu de dormir plus tôt pour être en forme ce matin.Là où j’ai sûrement péché, c’est que j’ai laissé mon ordinateur allumé. Pour faire dodo plus tôt, il fallait l’éteindre. Mais la vérité, c’est que je voulais à tout prix libérer mon cerveau. Il fallait que je t’écrive. Que je te dise ce que je pense de toi actuellement. En toute sincérité, je ne sais pas grand chose de toi, à part quelques petits souvenirs du terrain.

      Ton sourire. Ton engouement. Cette rage qui t’animait. Je me souviens la première fois qu’on s’est rencontrés. C’était en 2013 au quartier Dakar à Douala. Si j’ai bonne mémoire, à une cérémonie liée aux maladies du cœur. Le modérateur de cet événement était Jean Vincent Tchienehom, l’un des plus respectables journalistes camerounais. Tu t’en souviens ? Tu étais encore en stage au quotidien « Le Jour ». La curiosité t’animait. Tu étais jeune, très jeune même, mais tu savais déjà ce que tu venais chercher dans cet univers gouverné par la précarité et les coups bas. Tu avais déjà ta cible. Je voyais en toi une jeune fille naïve et très sensible. L’injustice ne t’arrangeait pas.

      Je me souviens également que tu m’as plusieurs fois demandé les contacts des réfugiés de la ville de Douala. Leur situation t’intéressait. Tu voulais savoir comment ils vivent au Cameroun. Comment ils s’en sortent sans argent, avec un soutient très limité du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ta plume, tu la baladais presque partout. Tu étais même devenue l’amie de Jean-Louis Kalema, président du Collectif des réfugiés de Douala.

      Elle rafle les prix. Cc: Josiane Kouagheu

      Tu traitais également d’autres cas sociaux pour le quotidien « Le Jour », qui représentait pour toi le meilleur tabloïd du pays. J’étais toujours fier de me retrouver sur le terrain avec toi. On avait toujours à se dire. Des histoires ne nous manquaient presque jamais. Seul ton sourire activait les sujets. On se regardait en face pour mieux se dire les vérités. Tous les deux, on détestait les couvertures des événements dans les grands hôtels huppés de la place. On aimait parler des sujets qui peuvent aider les personnes en détresse. Le journalisme de terrain était notre passion. Mais nos chemins se sont séparés quelques années plus tard. Tu as poursuivi tes rêves.

      Le principal était la réalisation des reportages sur les terrains du conflit. Tu t’es suffisamment armée pour relever ce défi. Tu as d’abord mis la peur de côté. A la rédaction régionale du quotidien où tu bossais, tu étais entourée des professionnels de la plume et des gens qui connaissent le journalisme de guerre. Je pense à Dénis Nkwebo, président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc).

      Tu as vite appris et tu as choisi ton champ de bataille. Cependant, je n’oublie pas que tu as été une brillante Mondoblogueuse avec ton blog « Lumière du Cameroun ». Je « dégustais » tes billets sans modération. Ta plume me passionne. Mais j’ai la mienne à qui je tiens hein ! Bref, j’aimais ta façon de rédiger les billets. Ton professionnalisme, ta rigueur et ta persévérance ont fini par produire des fruits. Tes multiples voyages avec l’équipe Mondoblog ont également contribué à cette victoire.

      Tu es encourageante

      Tu étais très contente le jour où j’ai obtenu mon ticket d’accès sur la plus grande plateforme des blogueurs francophone. Tu m’as donné les meilleures astuces pour rédiger des billets de qualité qui devaient régulièrement faire la Une du Mondoblog. Quand on s’est revu quelques mois plus tard, au siège du HCR à Bali en 2014, tu m’as encouragé comme les vraies doyennes. Tu me disais que mes  billets étaient « chouettes ». Hum ! Quand ça vient de toi, je prends avec deux mains ! J’étais flatté. On a causé en marchant. On a beaucoup marché. Notre conversation portait sur la persévérance dans nos différents domaines. En tout cas, toi, tu me disais que tu ne gérais pas les humeurs des uns et des autres. Que ce n’est pas parce que tu es une femme que : « tu ne peux pas faire certaines choses ». Ce n’était pas des paroles en l’air. Tu as pris ton courage à deux mains, et tu as foncé. Tu n’as reculé devant aucun obstacle. Tu as réalisé des sacrés reportages dans l’Extrême-Nord du Cameroun, menacé par les terroristes de Boko Haram.

      Tu es allée dans les zones abandonnées par les pouvoirs publics pour décrire la misère des populations riveraines. Tu as dénoncé et suscité des débats dans notre pays. Et plusieurs personnes ont certainement retrouvé le goût de la vie grâce à tes écrits. Tu sais Josiane, tu as agi comme une « grande fille » sur tous les fronts. Tu as eu des malaises pendant le boulot, mais tu as vaincu. Tu es tombée malade pendant les recoupements, mais tu as tenu bon. A pied ou en moto, en voiture ou en avion, tu es allée toucher du doigt les réalités sous plusieurs cieux. Je te tire un coup de chapeau juste pour ce courage et audace.

      Josiane Kouagheu au front: Cc: Facebook Josiane

      Tu sais ce qui me déchire plus le cœur, c’est que tu t’es jetée à l’eau sans compter sur personne. D’abord que les gens qui sont nés dans des familles aisées ne peuvent laisser « une petite » fille se balader à l’Extrême-Nord toute seule pendant la guerre. Il faut avoir un cœur de lion pour réaliser ce que tu as réalisé en si peu de temps. Ce courage paye aujourd’hui. Tu te rends compte que tu as déjà une dizaine de prix nationaux et internationaux à ton jeune âge hein ? C’est le fruit de ton travail. Je dirais aussi de ton humilité. Chose  formidable. Pour moi tu dois être une référence, pour nombre de nos jeunes compatriotes qui ne croient plus en leur future.

      Tu n’as pas eu besoin d’être bien entourée pour réaliser ton rêve. Josiane, tu sais ce qui est encore plus formidable, c’est que tu n’as pas eu besoin d’aller dans les grandes écoles de journalisme pour décrocher ces prix devant ceux qui bombent le torse et mettent le nom de leur « grande école de journalisme » sur leur carte de visite pour venir « chier » sur le terrain.

      Josiane lutte contre le paludisme. Cc: Mondoblog

      Une perle

      Je ne sais pas si un journaliste camerounais de moins de 30 ans a déjà empoché autant de prix, mais je sais quand même qu’il faut être un génie pour s’en sortir dans l’univers médiatique camerounais. C’est pour cela que je suis dans l’obligation d’honorer ceux qui réussissent malgré la précarité dans laquelle nous sommes plongés. C’est un secret de polichinelle, la presse camerounaise vit des heures très difficiles. Surtout les médias privés. Les médias d’Etat ne connaissent pas cette misère qui oblige nos directeurs de publication à tirer le diable par la queue. Donc quand une plume comme celle de Josiane Kouagheu émerge dans ce tourbillon, il faut la valoriser. Du courage « Josi » et bonne célébration de la journée internationale de la liberté de la presse !

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      Article : Cameroun : logements sociaux, le business des barons
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      21 avril 2017

      Cameroun : logements sociaux, le business des barons

      Ils nous embrouillent avec le mot social,  comme s’ils ont déjà été humanitaires un jour dans ce pays.

      Les dirigeants de ce pays sont assis sur nos richesses comme l’accent circonflexe sur « î ». Ils se sont partagés le gâteau national. Les autres ayants-droit doivent jouer les mendiants sinon, ils n’auront rien. Les gens-là se sont taillés la part du lion jusqu’aux logements sociaux. Mais le plus intriquant est qu’au lieu de continuer à piller tranquillement les caisses de l’Etat, à s’offrir des palais ici et à ailleurs (quelqu’un m’avait dit qu’il y a un milliardaire camerounais qui vit sur l’Île de Gorée au Sénégal), à envoyer leurs enfants dans des grandes écoles américaines et européennes et nous laisser digérer notre misère en paix, ils passent leur temps à nous pomper de mensonges à longueur de journée avec les gros mots tels logements sociaux qu’ils ont copié sous d’autres cieux. Sauf qu’ailleurs, les logements sont vraiment sociaux.

      Logements Sociaux pas du tout sociaux au Cameroun. CC: Wikipedia

      Pas comme chez nous où logements sociaux riment avec onéreux. Les différents calculs effectués jusqu’ici par les blogueurs qui m’ont précédé dans le cadre de cette campagne démontrent à suffisance que les logements sociaux en construction au Cameroun ne sont pas réservés aux débrouillards. Même un fonctionnaire honnête ne peut pas se permettre ce luxe, après plusieurs décennies de travail, sauf s’il se met rapidement à l’école des détourneurs de denier publics.

      Les propriétaires de ces immeubles qui inondent nos villes

      Aujourd’hui, on médit sur Félix Antoine Samba à cause de la grandeur et de la beauté de son château. Les mauvaises langues disent que son salaire de fonctionnaire ne pouvait pas lui permettre de construire ce joyau  architectural. Le montant de cet ouvrage n’a pas encore été révélé par les détracteurs de M. Samba. Mais on pense qu’il aurait jonglé avec l’argent du contribuable pour s’offrir la maison de ses rêves. Cette merveille me fait penser aux châteaux des milliardaires américains ou londoniens que je vois souvent à la télévision ou encore à celui de Donald Trump, qui est plus luxueux que la Maison Blanche.

      Le château de M. Samba fait le buzz sur les réseaux sociaux. CC: Camer.be

      Cependant, M. Samba n’est pas le seul à avoir une si grande maison. Comme je n’aime pas les procès, je ne vais avancer aucun nom ici, mais je vais vous inviter à contempler les immeubles qui sortent de terre tous les jours dans nos grandes villes. Connaissez-vous leurs propriétaires ? Bien sur que non, parce que les gars mettent d’autres personnes devant pour diriger les chantiers où les manœuvres sont payés en monnaie de singe.

      Un grand-frère m’a dit dernièrement que les colonels et généraux ont des immeubles pêle-mêle ici au pays, ainsi que les ministres et plusieurs fonctionnaires. Ce sont presque les mêmes personnes et certains hommes d’affaires qui sont cités derrière le business des logements sociaux. L’autre vérité est qu’ils se servent de leurs titres pour marcher sur les pauvres. Vous pensez que de telles personnes peuvent vouloir le bien du petit peuple jusqu’à lui offrir des logements à un vil prix ? In fine, je propose qu’on révise la politique des logements sociaux au Cameroun. On a dit logement sociaux et non logements pour boss. C’est même quel pays ça que tu diriges depuis 34 ans…hein Paul Biya ?

      Ce billet est ma contribution à la campagne #LogementsSociauxCmr initiée par les blogueurs du Cameroun. Le prochain contributeur est Mathias Mouendé Ngamo. Il nous servira un billet sur l’effondrement d’immeubles au Cameroun sur son blog https://biocamer.wordpress.com/

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      Article : Mes astuces pour évincer l’empire du Rdpc (2)
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      19 avril 2017

      Mes astuces pour évincer l’empire du Rdpc (2)

      Ils disent qu’ils vont renverser le grand manitou un jour. Avec quels moyens et mentalités quand on sait tous que les opposants camerounais sont dans le « business politique » ?  

      Tu le sais certainement déjà, mais je veux encore te le rappeler : nous vivons au jour le jour dans notre propre pays. J’ai le sentiment que les ennemis de notre cher Cameroun ne sont pas seulement dans le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la machine politique à broyer de M. Paul Biya. Les autres sont logés dans l’opposition. Une opposition qui me donne l’impression d’être égarée. Qui ne vise que ses intérêts et non ceux de la masse populaire.

      Une main au couleur du drapeau vert-rouge-jaune camerounais. CC:Pixabay

      Dans les milieux de la presse que je fréquente régulièrement, il se raconte même que les leaders des partis politiques dits de l’opposition, mangent sur la même table que le régime de Yaoundé. Il parait même que ce sont les hommes du Renouveau et plusieurs organisations internationales tapis dans l’ombre qui financent leurs activités. Ce qui veut  dire que si ces gars prennent le pouvoir un jour, ils vendront notre pays très moins cher à leurs partenaires. En d’autres termes, il n’y a pas que le pouvoir de Yaoundé qui a les mains liées, certains opposants le sont également. Il y a donc lieu de s’interroger sur notre futur après Paul Biya. Est-ce que ce sera le déluge ? Cependant, une chose est certaine : nous ne sortiront pas d’aussitôt de la fosse dans laquelle nous sommes tombés depuis plusieurs décennies.

      Une opposition opposée à ses vraies ambitions

      J’ai cessé de compter sur l’opposition camerounaise sans même l’avoir côtoyé, parce qu’elle n’a jamais poussé le pion plus loin jusqu’à détrôner notre roi. J’ai toujours tendance à croire que les sorties médiatiques de ses leaders visent seulement à distraire l’opinion publique et la laisser croire qu’il y a la liberté d’expression et de manifestation dans ce pays.

      Hors nous savons tous que les vrais activistes ont tous fini derrière les barreaux. Certains sont en exil, pendant que d’autres sont portés disparus depuis des lustres. Donc si nos opposants actuels étaient vrais, ce qu’ils allaient être inquiétés parce qu’ils chercheront réellement à évincer M. Biya avec des méthodes bien sophistiquées.

      Les élections s’annoncent au Cameroun. CC: Pixabay

      Je me rends même compte que la vraie politique ne se fait que dans le Rdpc. C’est une machine politique très puissante qu’il sera très difficile de déchirer. Toutefois, rien n’est impossible à celui qui croit. Mais à l’état actuel des choses, nos opposants sont conscients qu’ils sont des poules mouillés. A part gueuler dans les médias, que savent-ils encore faire de mieux ? Comme vous êtes alors en crise de réflexion, je vais vous aider à mieux vous organiser pour affronter les échéances cruciales de 2018.

      Arrêter la mendicité

      C’est vrai qu’on est tous pris dans le piège de la corruption, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit y rester éternellement. Un peu comme ces agents de la police municipale de Douala 3e que j’ai aperçu l’autre jour vers Ndokoti, en train de quémander les sous aux conducteurs de mototaxis, au lieu de réguler la circulation. Cet arrondissement est pourtant dirigé par un militant du Social democratic front (Sdf). Au lieu de montrer l’exemple à suivre, les gars de l’opposition passent leur temps à soutirer les miettes de ces débrouillards.

      Une scène qui me fait penser à celle que j’ai également vécue à Douala 2e, dirigée par un Maire Rdpc. Ce jour, le moto-taximan qui me transportait n’avait pas toutes ses pièces d’identification sur lui. Au lieu donc de l’amener au poste de police pour qu’il se justifie, les très « sages et puissants » policiers lui ont collé une amende de 15000 FCFA sur le champ.

      S’il refuse, son engin à deux roues sera confisqué. Le jeune homme qui n’a pas gagné grand-chose depuis le matin, est donc obligé de faire un geste qui sauve. Dans sa poche, il n’a que 1000 FCFA. Il va tendre ses économies de la journée à l’agent communal qui se hâtera de prendre sans pitié, sans même se mettre à la place de celui qu’il dépouille. Le moto-taximan va redémarrer son engin et poursuivre son travail, sans pièces d’identification.

      Je m’engraisse d’abord…

      A ce moment précis, j’ai compris que l’ambition première des agents communaux déployés sur le terrain au Cameroun, est de se faire le pognon. Je me souviens que plusieurs de leurs collègues ont été poignardés à l’aide des couteaux pendant leur sale besogne par les moto-taximen qui n’en peuvent plus de se faire soutirer les sous chaque fois par ces personnes en chasuble qui font semblant de réguler la circulation ou de lutter contre le désordre urbain.

      Une crevette du Cameroun, bonne à déguster. CC: Wikipedia

      Je peux  encore accepter que cela vienne du Rdpc, qui a pourri le pays tout entier, mais pas de l’opposition qui dit vouloir changer les choses. Cela doit cesser. Ce pays doit renaître. Il faut une nouvelle opposition. On n’a pas besoin des opposants comme ceux qui ont carrément tourné la veste après avoir été nommés à des postes de responsabilité par un décret présidentiel. Aujourd’hui, ils chantent les louanges du grand manitou. Au diable leurs compagnons de bataille qui n’ont su jouer le jeu. Quand les gars sont à la mangeoire, ils se taisent et oublient d’où ils viennent. Leurs projets politiques sont rapidement mis aux oubliettes. Mon Dieu, va-t-on s’en sortir avec ce genre d’opposants l’année prochaine, lors des élections qui s’annoncent?

      A la prochaine pour la suite de notre série consacrée à la présidentielle de 2018 au Cameroun.

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      Article : Mes astuces pour éviter Paul Biya lors des prochaines élections au Cameroun
      Non classé
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      6 avril 2017

      Mes astuces pour éviter Paul Biya lors des prochaines élections au Cameroun

      L’élection présidentielle camerounaise aura lieu l’année prochaine. Même s’il est au pouvoir depuis 34 ans, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) va forcément présenter un candidat, qui sera sans surprise Paul Biya. Mon blog va suivre de près le déroulement de cette élection pour vous. Je serais sur le terrain avec mon appareil photo (s’il ne tombe pas en panne entre temps), à la recherche des meilleures images et informations pour mes abonnés. En attendant, je compte vous proposer une série de réflexions humoristiques sur ce titre : « Mes astuces pour évincer l’empire du Rdpc). Installez-vous confortablement et dégustez sans modération.   

      Vous ne savez pas le bien et le mal que ça fait d’être camerounais et de vivre au Cameroun, au milieu de ces pépés en panne de stratégie qui nous dictent leur loi. Promettez-moi d’être sages pour que je vous déballe tout.

      Mais je vais vous dire ce que ça fait, si vous me dites que vous ne me trahirez pas hein. Tout ce que vous lirez dans ce billet, doit rester entre nous ok ? De toutes les façons, si vous dévoilez son contenu à un politicien camerounais, sachez que vous perdez votre temps, parce qu’il ne vous écoutera pas. Est-ce qu’il a même le temps à perdre avec les petites réflexions des petits blogueurs ? Alors, pour ta bonne santé intellectuelle, il faut lire mon coup de gueule autour d’un pot de yaourt (Humm… j’adore !!!).

      Paul Biya, le patron du Rdpc. CC: Wikipedia

      Un vieux jeune  

      Vous le savez peut-être déjà, mais il faut que je vous le rappelle. Le mouvement politique du deuxième président de la République du Cameroun, est gouverné par des vieux. Bien sûr, qu’est ce que vous croyez ? Vous pensez qu’il devait être dirigé par un jeune de moins de 30 ans comme moi qui passe tout son temps à pleurnicher? C’est chose impossible, voyons ! Le président fondateur tient toujours les règnes et c’est magnifique, du moment où il n’a pas encore les cheveux blancs et qu’il ne s’appuie pas encore sur une canne pour se déplacer.

      La jeunesse et la fraîcheur du papa de Brenda m’ont déjà wanda (étonné). Il a plus de 80 ans. C’est-à-dire qu’il a plus de huit décennies sur terre. C’est son âge officiel, il ne faut pas l’oublier. Seule sa mère connait l’année, le mois, le jour et l’heure exacts de sa naissance. Parce que vous savez, avant, les gens naissaient vers….et on établissait les actes de naissances quelques années plus tard quand l’enfant avait l’âge d’aller à l’école. Vous voyez un peu ce que je veux dire ? Je ne dis pas que c’est le cas de Popol. Et je n’insinue rien. Toutefois, vous êtes libre de conclure ma pensée.

      Jusqu’à présent, je ne comprends pas pourquoi le père là n’a pas une seule chevelure blanche. En bon chrétien, il devrait se rappeler que vieillir jusqu’avoir les cheveux blancs est synonyme de sagesse. En tout cas, j’espère qu’il a vu la couleur des cheveux d’Obama, son petit frère de plusieurs décennies, quand il quittait la Maison Blanche, ou la couleur des cheveux du Pape François (on peut encore tolérer la couleur des cheveux du patron de l’église catholique parce qu’il est un Argentin) la dernière fois qu’il était à Rome, accompagné de maman Chantou (Chantal Biya).

      Qui peut challenger Biya ?  

      Au Cameroun, on dit que la jeunesse, c’est de 7 à 77 ans. Donc, pépé tu peux déjà accepter ta vieillesse et libérer le trône. Je me demande même si ce type a pensé à construire une maison de retraite pour les anciens présidents ? Bon, c’est vrai que jusqu’ici, on n’en a eu qu’un seul (Ahmadou Ahidjo) qui n’est plus de ce monde. Mais où ira donc M. Biya après sa retraite ? Putain, qu’est ce que je peux être bête ! C’est évident qu’il ira vivre chez lui à Genève (Suisse), c’est où il passe presque la moitié de l’année.

      Mais il faut un homme très puissant (un peu comme moi hahaha) pour l’envoyer en retraite. Si vous voulez challenger le candidat naturel du Rdpc, ça tombe même bien, beaucoup de Camerounais attendent son départ à la retraite depuis. Avant toute chose, il faut s’armer de patience parce qu’on ne renverse pas « l’homme lion » comme ça.

      Honorable Hamadou Sali, un militant du Rdpc. CC: Wikimedia

      Il faut beaucoup de tactiques, de réflexions, de gombo (fric) et de fraude pour espérer obtenir un seul point face à sa machine politique. Oui de fraude. Il faut par exemple avoir beaucoup de tricheurs dans les bureaux de vote, avoir un sac de pactole que vous distribuerez à tous ceux qui vous voteront. Avec 5000 FCFA seulement, vous pouvez acheter les consciences des camerounais qui souffriront après votre élection. En tout cas, on s’en fout même si on souffre après l’élection de celui nous aura séduire comme le serpent avait séduit Eve dans le jardin d’Eden. La suite des souffrances d’Adam et Eve, nous les connaissons tous.

      Un parti qui a vieilli sans convaincre

      Les Camerounais aiment le cash. Ils pensent que vos programmes politiques ne sont que des histoires à dormir debout. Ils ne sont que des grosses promesses des gros menteurs. D’ailleurs lequel de nos opposants a un programme de campagne plus séduisant que celui du Rdpc ? Et pourtant, après 34 ans de règne, le peuple se plaint toujours parce que le parti de Paul Biya a vieilli sans convaincre.

      Les couples Obama et Biya à la maison blanche. CC: Flickr

      Pour espérer évincer la donne actuelle, l’adversaire du boss d’Etoudi, doit prescrire l’honnêteté aux membres de son bureau. Ceux-ci ne doivent pas avoir des gros ventres, ni des dents très longues ou encore un gros cœur. Parce que ceux du Rdpc ont tout ça. C’est grâce à eux que ce pays croupit dans la misère. C’est vrai qu’il y a des gens « au grand cœur » dans les rangs de ce parti, qui jouent les généreux avec les sous volés.

      Pour envoyer l’actuel régime à la retraite, il faut également savoir manier la langue française sans langue de bois. Les gars tiennent parfois un langage qui n’est compris que par des universitaires corrompus, peureux et formatés. De toutes les façons, pour être le président de la troisième République, il faut être en même de courir à tout moment comme l’ancien président américain pour rattraper le temps. Il ne Faut pas imiter l’exemple du zimbabwéen Mugabé qui n’accepte pas qu’il est fatigué, même si ça se voit qu’il est capable de dormir pendant toute une réunion de prise de décision.

      J’espère que tu as retenu mes conseils. On va récapituler. D’abord, tu es moins bavard, parce que c’est le « farotage » qui intéresse les électeurs, ensuite tu triches, parce que sans tricherie, tu te feras éternellement fouetter par le parti au pouvoir qui est un expert en la matière, même si tu es le leader du Social democratic front (Sdf) Ni John Fru Ndi. Il faut également noter que ton programme de campagne rempli de mensonges n’intéresse que les hypocrites. La politique est un jeu de mots, ça tout le monde le sait, mais on en a marre de la langue de bois. Il faut un Donald Trump qui ne trompe pas à la tête de la troisième République.

       

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      Mon regard africain

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      L'auteur: Didier Ndengue
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