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      Article : MercyShips doit soigner nos gouvernants du mensonge
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      9 octobre 2017

      MercyShips doit soigner nos gouvernants du mensonge

      Ils disent qu’on a des hôpitaux et des écoles de formation de référence, mais ils prouvent le contraire en faisant appel à  l’expertise étrangère pour nous bluffer. 

      Je rêve d’une seule semaine sans plainte. Sans me courber sur le clavier de mon ordinateur pour rédiger un article sans craindre. Sans craindre les répercutions d’un billet qui dénonce les tares d’un gouvernement en crise de stratégies. J’espère que cela sera possible dans cette République des crevettes. Si si, je crois que ce rêve peut se réaliser si et seulement si on soigne ceux qui nous gouvernent.

      Ils savent qu’ils ont échoué, mais nous laissent croire que tout baigne. Si tout baignait en réalité, MercyShips ne devait pas se baigner sur le fleuve Wouri.
      Non, le navire hôpital devait naviguer jusqu’à atteindre les côtes des pays plus pourris. Donc s’il séjourne sur les larges des côtes camerounaises depuis le 16 août 2017, cela signifie que notre médecine est en crise et doit être opérée par les spécialistes de ce bateau. Pas seulement elle, mais aussi tous les hommes du régime de Yaoundé, visiblement en crise d’intelligence. J’ai encore bien compris leur faiblesse la semaine dernière, en restant connecter sur une chaîne de radio chrétienne.

      Le bateau de l’espoir en séjour au Cameroun. CC: Wikimedia

      Celle-ci chantait aisément les louanges du MercyShips comme une païenne. C’est-à-dire que ses animateurs pompaient les communiqués relatifs à ce navire hôpital qui recherche encore quelques patients pour faire soigner. On m’avait pourtant dit que l’ enregistrement des patients était déjà clôturé. Une jeune femme à la maison du parti de Bonanjo m’avait dit que seuls les patients enregistrés entre les mois d’avril et mai 2017 seront pris en charge. Donc sur une liste de 12000 au départ, seuls 4500 patients ont été retenus pour bénéficier de la largesse du couple présidentiel camerounais, qui a sollicité le bateau.
      Les personnes atteintes de malformation sont donc soignées gratuitement par l’Organisation non gouvernementale Britannique. Si la liste des malades avait donc été arrêtée, je me demande pourquoi les responsables en charge de cette opération font passer des communiqués radio dans lesquels ils disent qu’ils recherchent encore des patients dans le cadre du MercyShips?

      Cette façon de faire me laisse croire qu’une liste n’avait pas été établie plusieurs semaines avant l’arrivée du bateau de l’espoir.

      Même dans les yeux de la jeune femme rencontrée dans l’enceinte de la maison du parti de Bonanjo, où les patients se regroupent pour le site des opérations, j’ai lu l’échec de ce mode opératoire, que je trouve archaïque et ne conduit pas directement les patients dans les salles d’opération.

      Calvaire des patients et mensonges 

      Ce jour là, j’étais là, sous un soleil mortel. J’ai aperçu un vieil homme, tout fatigué, venu aux sources. Il s’est assis sur un petit tabouret. Un tas de bois posé juste à coté de la jeune femme brune, donc je parlais plus haut. Nous sommes au cœur du quartier administratif, l’un des plus beaux de la métropole économique camerounaise.

      « J’ai une malade qui s’est faite enregistrer dans le cadre du MercyShips. Jusqu’à présent, on ne connait pas les modalités. Dites moi, comment ça se passe s’il vous plait », lance le vieil homme. Après quelques secondes d’excitation, la femme rassure que sa malade, qui vit dans la ville de Douala, sera soignée sans faute, comme tous les autres retenus, mais pas « maintenant, car les premiers patients que nous prenons en charge, sont ceux qui viennent des régions lointaines », explique la dame, qui en profitera pour reprendre les informations sur la patiente en question.

      Dans un bloc opératoire. CC: Wikipédia

      Tous ceux qui se rendent à la maison du parti, reçoivent les mêmes informations avant de laisser leurs coordonnées. « On contacte ceux qui se sont déjà fait enregistrer aux mois d’avril et mai. Le moment venu, on vous communiquera les modalités d’accès sur le site de prise en charge », répète la jeune dame à tous ceux qui se rapprochent du lieu du rassemblement. Notre interlocutrice ajoute que les patients dont les noms figurent dans la liste des 4500, ne doivent pas s’inquiéter.

      Avant d’être opérés, les malades sont internés dans les hôpitaux de la ville  ciblés pour la circonstance. Il s’agit de l’hôpital Laquintinie, de l’hôpital gynico-obstétrique et pédiatrique de Yassa, et des hôpitaux du district de santé de Logbaba et de Nylon. Ces institutions sanitaires ont aménagé des sites appropriés pour accueillir les patients. Je me souviens pourtant que le ministre de la santé publique, André Mama Fouda, a toujours considéré ces centres de santé comme des hôpitaux de référence.

      S’ils le sont vraiment, pourquoi donc faire recours à une Ong pour soigner les populations, alors qu’on a des hôpitaux qui ont des plateaux techniques appropriés où les malades peuvent se faire soigner gratuitement ? S’ils sont vraiment à la hauteur, Monsieur le Ministre, vous devriez être parmi les premiers à tester leur efficacité. Mais curieusement, quand vous êtes malades, vous allez vous faire soigner en Europe ou aux Etats-Unis. Vous nous exigez le patriotisme, mais votre façon de faire remet en cause la compétence de nos médecins. Mais j’ai juste pour petite question pour sortir: de qui vous moquez-vous?

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      Article : Mon défilé de la Fashion Week à Douala au Cameroun
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      3 octobre 2017

      Mon défilé de la Fashion Week à Douala au Cameroun

      Eh oui, je vous rapporte mon séjour parmi les candidats du festival de la mode et du mannequinat édition 2017.

      Oui, oui, qu’est ce que tu croyais, j’étais aussi là, sapé comme jamais. Et en plus, j’étais assis aux premières loges. Ce qui prouve que je ne suis pas n’importe qui. Vous-même vous le savez, je suis un Mondoblogueur, mais je peux également me transformer en Mondoblagueur. Moi, le plus paparazzo des paparazzis qui n’existe même pas encore au Cameroun de toutes les crises.

      En parlant de crises, on a des crises de morale, crises de femmes, crises de jalousie, crises de famine alors que certains ont des crises d’engraissement, tellement ils amassent les sous dans les caisses publiques. On a aussi des journalistes qui ont des plumes en crise, et maintenant, je constate qu’on a aussi des crises de mannequins. Bah je crois en attendant la finale du festival Annual Show Fashion Week 2017 qui aura lieu en novembre.

      Annual Show. CC image d’archive

      En attendant donc l’apothéose, un peu de commérage ne tuera personne. Je vous le confirme tout de suite dans ce texte que beaucoup aiment déjà. De toutes les façons, les jaloux là, je ne gère pas. Je disais tantôt que j’étais parmi les mannequins samedi, mais mon pantalon n’était pas slimé et sauté comme pour toutes les stars de la soirée.

      Un boy parmi les mannequins

      Je vous raconte donc mon après-midi de samedi dernier à Bonapriso. C’est dans un petit chic quartier de la ville de Douala au Cameroun. Chic parce que ce sont les Blancs qui l’ont construit dans les années très lointaines. Détrompez-vous, les Camerounais savent aussi construire des quartiers chics. Allez faire un tour à New-Bell et revenez me dire ce que vous avez vu.

      Mais aujourd’hui, les occupants de Bonapriso font comme s’ils ne chiaient pas. Eh oui, ils font des choses bizarres qui attirent des gros moustiques bizarres. Je vous assure, les moustiques de ce quartier sont très violents. On dirait des vampires. Mince, c’est horrible quand ils te sucent. Ils sont méchants !

      Annual Show. CC image d’archive2

      Je le dis à haute voix parce que c’est mon quartier d’enfance. C’est où j’ai dragué et embrassé ma première nana. C’est un secteur occupé par des millionnaires en FCFA. Mais il y a aussi des mendiants de ce coté hein.

      Trop de blabla, allons droit au but. Je disais tantôt que samedi dernier, comme je le disais en introduction, je suis allé au casting du festival Annual Show Fashion Week. Pour ceux qui ne connaissent pas ce festival, c’est un rendez-vous, je crois triennal des mannequins de l’Afrique et du monde. C’est aussi la vitrine des stylistes modélistes. Pas le genre de bricoleurs qui ont raccommodé la tenue de classe d’Anita l’autre jour là.

      Eh oui, là-bas à Annual Show Fashion Week, ce sont des mecs et des meufs d’un autre genre qui se rencontrent, s’affrontent et se font les yeux doux, sous le regard parfois naïf des invités d’un autre genre aussi. Donc, pour ma curiosité et à l’invitation de mon ami Simon Mbelek de Jumia Travel, qui est le partenaire hôtelier de cet événement, je suis aussi allé m’assoir à coté des gens bizarres.

      J’ai été accueilli à l’entrée du Saint John’s Plazza aux environs de 15h30, par un pote du lycée. Mon pote était aussi bizarre, avec des lèvres noirâtres. Il m’a posé une question bizarre : « Salut mec, tu pars à Annual Show ? » Putain ! Gars, tu me vois devant la salle du festival et tu me poses la réponse ? Mince, certains camerounais et leurs bêtes questions ! C’est finalement à l’intérieur que j’ai compris le sens de la question de mon pote. Je croyais pourtant que c’est parce qu’il avait tiré un joint qu’il m’a posé cette question.

      Annual Show. CC image d’archive

      Eh oui, mon pote là est un toxicomane, mais très doux et poli. Il ne fait pas le désordre, il contrôle juste son quartier. Avec sa bande, il tacle les passants en douceur. Si tu tombes dans ses griffes un jour, souviens-toi de cet article, mais ne m’appelle pas au secours, parce que je serai déjà dans la salle de spectacle à contempler les beautés africaines.

      Quand je suis entré, j’ai aperçu un type d’un air bizarre qui me regardait avec ses yeux bizarres. Il crochait les noms sur une feuille. J’ai cru que c’était les noms des invités. Je me suis donc dirigé vers lui pour savoir si mon nom y figurait.

      Il m’a posé la question: « Vous êtes là pour le casting ?». J’ai répondu « oui ».

      Le mec, d’une beauté trop exagérée, et maquillage visible à l’œil nu, m’a suggéré d’attendre pendant qu’il s’occupe d’abord de ceux qui sont arrivés avant moi. Il s’occupait très bien d’eux. A un moment donné, je croyais que j’étais devant des meufs, qui apprenaient la marche des mannequins. Tellement les gars apprenaient à marcher comme des meufs. Non, qu’est ce que je dis, ils apprenaient plutôt à marcher comme des vrais garçons, pour paraitre comme tels pendant le défilé.

      J’ai vu, oui j’ai vu comment ils faisaient les manières des meufs, mais pas tous hein. J’ai vu des mecs costauds parmi eux avec des crêtes sur la tête. Ces derniers n’étaient pas efféminés, et avaient l’air des « boys » comme moi. Après cette séquence, je suis allé m’assoir sur la place qui m’a été réservée par les organisateurs du festival. Je croyais que j’étais déjà à l’ abri des mecs d’un autre genre. Mon voisin, qui ne me regardait même pas, mâchait lui tranquillement quelque chose dans sa bouche. Lui aussi, avait des manières de femme. On dirait que c’est leur lieu de rencontre. En tout cas moi, je ne suis là que pour faire mon job. En plus, les filles qui défilent ce soir sont trop jolies. Ouf ! La beauté africaine veut ma mort. Il y a par exemple la candidate numéro 85 qui m’a ébloui. Elle m’a fait oublier mes soucis ce soir. Mais elle ne m’a pas empêché de regarder ses concurrentes.

      Annual Show. CC image d’archive

      Massah, je ne savais pas que marcher comme un mannequin était si difficile. Tu marches premièrement comme une aiguille, tu ne te tords ni à gauche, ni à droite. Il faut regarder droit devant. Il ne faut surtout pas incliner les yeux, de peur d’être disqualifié. En tout cas moi, je ne draguerai jamais une meuf qui adopte une telle démarche dans la vie courante. Après les nanas, c’était autour des mecs de prouver leur compétence sous le regard du jury présidé par Grégoire Piwole. Les meilleurs ont été retenus à la fin de la soirée. Moi, après avoir rigolé durant le défilé, je suis rentré chez moi bredouille, sans la candidate numéro 85. Je ne connais même pas son non nom.  Mais j’avoue que c’était une belle soirée avec des gens bizarres, mais sympas.

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      Article : Main basse sur la crise Anglophone au Cameroun: les USA de Trump sur le gril
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      27 septembre 2017

      Main basse sur la crise Anglophone au Cameroun: les USA de Trump sur le gril

      Depuis l’Occident, ils attisent le feu. Les sécessionnistes gesticulent et concoctent des plans diaboliques contre leur pays natal. Au même moment, j’ai le sentiment qu’ils sont encouragés par le gouvernement et les médias américains. Question centrale : rêvent-ils tous d’un Darfour camerounais ?

      Elle prend des proportions considérables chaque jour. Mais les populations de l’intérieur conjuguent la paix au quotidien. Dans les médias traditionnels et les réseaux sociaux, ça va dans tous les sens. Il y en a qui sont pour un retour à la normale dans les régions anglophones du Cameroun et il y en a qui rêvent des flammes. Comme s’ils pourront l’éteindre une fois allumées !

      Dans l’état actuel des choses, je ne serai pas surpris de voir Internet coupé de nouveau dans les prochains jours dans les parties anglophones du pays touchées par cette crise.  En vérité, je ne pige plus rien à la situation actuelle.

      La zone anglophone du Cameroun. CC: Wikipedia

      Je me souviens tout simplement que tout a commencé l’année dernière par des manifestations diverses des avocats et des enseignants anglophones, qui se sentaient marginalisés. Des revendications que j’ai trouvées légitimes. Pour essayer de réparer son tort, le régime de Paul Biya, a mis plusieurs stratégies en marche.

      Il a fait ce qu’il aurait dû faire depuis son ascension à la magistrature suprême en 1982. Mais le plus important est qu’il a écouté les cris de ces camerounais et camerounaises et a pris des mesures concrètes pour apaiser la crise.

      Dialogue des sourds

      Comme mesures d’apaisement et de sortie de crise prises par le chef de l’Etat camerounais, il y a entre autres la libération des manifestants arrêtés dans le cadre de cette crise, la création de la Commission Nationale de la Promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, le recrutement des milliers d’enseignants qui a été lancé, la traduction des Actes uniformes Ohada en langue anglaise, et plusieurs autres chantiers sur lesquels le gouvernement bosse actuellement pour rattraper le retard. Juste pour la rentrée scolaire pour le compte de l’année 2017/2018 en cours, j’ai vu le ministre des Enseignants secondaires, Jean Ernest Ngalle Bibehe Massena, mouiller le maillot pendant des jours entiers dans le Sud-ouest et le Nord-Ouest….sans succès.

      C’est vrai que cela ne suffit pas. Dans un pays normal, les populations rêvent encore et les dirigeants anticipent sur tout et pour tout. Les nôtres ronflent et sont surpris des catastrophes qui nous arrivent.

      Nos rêves ont été brisés par nos dirigeants actuels, qui en sont d’ailleurs conscients.  Mais cette situation dans laquelle on navigue depuis des décennies, sans voir le bout du tunnel, ne saurait justifier la nouvelle tournure des événements à Buea, Bamenda, etc.

      Paul Biya, président de la république du Cameroun. CC: Wikipedia

      Des villes que j’affectionne particulièrement ! Ces dernières semaines, on y voit des bombes de fabrication artisanale qui explosent et font des blessés graves. Ce qui m’intrigue dans cette histoire, c’est que les opérations sont pilotées depuis l’extérieur par un groupuscule d’individus qui se réclament camerounais tout en prônant un bain de sang dans leur « pays natal ».

      Un Darfour camerounais en gestation ?

      Les véritables leaders de cette crise vivent à l’étranger, notamment aux États-Unis d’Amérique, où l’un s’est autoproclamé président de la République imaginaire d’Ambazonie. Comme s’il y avait eu une élection présidentielle dans les régions concernées. Comme si cela ne suffisait pas, ils traitent Paul Biya de dictateur dans les médias américains, sans que la Maison blanche ne dise un mot.  Les journalistes de Fox News, une chaîne de télévision américaine, ont laissé entendre que ces gens « se battent pour leur indépendance ». Ce qui est totalement faux, car le Cameroun a eu son indépendance depuis 1960, selon des documents formels. Notre problème est la mal gouvernance. Ce que nos « frères » d’Amérique font semblant d’ignorer. Je paraphrase les propos d’un panéliste de Fox News: « Nous voulons qu’ils gagnent. C’est la même situation qui est arrivée au Sud Soudan ».

      De mémoire de reporter, on ne prend pas position sur un sujet aussi délicat. Mais les médias américains semblent avoir choisi leur camp. Ce qui laisse dire à Gontran Eloundou, que les USA veulent créer un Darfour camerounais.

      Donald Trump. CC: Wikimedia

      « La stratégie des États-Unis utilisée au Soudan est désormais appliquée au Cameroun afin de mettre la main sur les importantes réserves pétrolière de notre Pays », écrit-il. Pour ce chroniqueur que j’ai lu ce matin, avant de me pencher sur le clavier de mon ordinateur, les régions anglophones du Cameroun sont une zone pétrolifère et potentiellement riche. Un fait qui est connu de tous.

      « Les champs off-shore à Limbe (rio del rey) et la presqu’île de Bakassi (10% des réserves mondiale de gaz et pétrole) sont les zones officiellement reconnues pour leur pétrole. Si les Etats-Unis ont œuvré et plaidé en faveur du Cameroun dans la résolution de ce conflit, l’on constate que aujourd’hui les intérêts stratégiques des USA c’est de faire main basse sur toute la zone Nord-ouest et Sud-ouest », croit M. Eloundou. Le drapeau et les tenues vestimentaires des « militaires ambazoniens » postés sur les réseaux sociaux, ressemblent étrangement aux modèles américains. A suivre…

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      Article : Explosion à la bombe : la psychose terroriste gagne Douala   
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      24 septembre 2017

      Explosion à la bombe : la psychose terroriste gagne Douala  

       

      Des explosifs artisanaux ont échoué sur le mur de la Société camerounaise de dépôt pétrolier dans la matinée du vendredi 22 septembre 2017. Une tentative des ennemis de la paix qui a plongé la capitale économique dans la peur et l’inquiétude.

      La scène se déroule aux environs de 6h30 sur le mur qui sépare les rails de la Camrail à l’entrepôt de la Société camerounaise de dépôt pétrolier (SCDP) basé au lieu-dit carrefour Agip, dans le 1er arrondissement de Douala, a proximité du marché Mboppi, le plus grand lieu de commerces de la sous-région Afrique centrale. Des individus non identifiés ont composé une bombe artisanale à l’aide des batteries de moto, d’une bouteille de gaz domestique, des bouteilles de gasoil et plein d’autres petits outils dangereux.

      Les débris de ces dispositifs ont été retrouvés sur le site du drame par des experts en explosifs déployés sur le terrain, quelques heures après l’explosion. Un expert que j’ai rencontré sur place constate que la bombe a été montée par des amateurs, dont l’objectif final était sans doute de faire exploser les cuves pétrolières de la SCDP : « Ils ont utilisé le téléphone portable à distance pour détonner », explique l’expert.

      Les terroristes sont passés par ici. CC: Wikipedia

      L’opération criminelle a foiré. La bombe n’a eu d’effet que sur une petite partie du mur de l’entreprise, qui reste debout malgré la double tentative. Toutefois, quelques effets néfastes sont visibles sur les lieux. La bombe a rasé une bonne partie du gazon et laissé quelques écorchures sur le mur. Au même endroit, j’aperçois également un grand trou suspect qui donne accès directement aux installations de la SCDP. « C’est à travers ce trou que les gens font souvent passer le carburant », lance un riverain du quartier Mboppi que j’ai rencontré dans le coin.

      Les forces de l’ordre ont quadrillé les lieux pour permettre aux enquêteurs de réunir toutes les preuves nécessaires pour leurs travaux. Après avoir sillonné les alentours et inspecté les rails, ils sont repartis avec la bonbonne de gaz, complètement calcinée, plusieurs bouteilles plastiques d’un litre et demi, remplies de gasoil, et plein d’autres indices qui les permettront de mener à bien leurs travaux. « Ne filmez pas nos indices s’il vous plait », lance un enquêteur dans la foulée aux journalistes.

       Une piste criminelle 

      La question est sur toutes les lèvres en ce début du week-end. Les passants, qui franchisent le carrefour Agip, ont la peur dans le ventre. Les moto-taximen observent les experts en explosifs effectuer les analyses à distance. Chacun y va de son commentaire. « Les bombes là ont fait trembler tout le quartier Mboppi. Il faillait être là pour vivre ça en direct. Il y a eu un feu terrible. Mais heureusement, tout est retournée à la normale », rapporte un « benskineur ».

      La sécurité doit être renforcée. CC: Pixabay

      Pour rassurer sa population, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du littoral, descendu sur le terrain aux premières heures de la matinée avec son état major, constate qu’il s’agit d’une attaque préméditée. « C’est d’origine criminelle, à voir le matériel qui a été utilisé de manière artisanale. On a dû constater qu’il y avait une bouteille de gaz. Cela veut dire que le matériel a été concocté surplace. Et ces techniques, nous les connaissons déjà dans certaines zones où le terrorisme a commencé à agir », explique le numéro un de la contrée, qui n’a pas tardé à mettre les commanditaires de cette opération qui a été avortée en garde. « C’est pour dire déjà qu’ils sont mal partis parce que c’est Douala, et rien ne se cache à Douala. Donc ceux qui sont pu nuitamment venir faire l’effet, peuvent se réjouir, mais ils n’iront pas très loin », promet-il.

       Sécurité renforcée autour de la SCDP

      Au moment où les enquêtes se poursuivent pour déterminer les auteurs de cet acte et leurs motivations, au niveau de la Société camerounaise de dépôt pétrolier où je me suis rendu, la tension reste vive. Toutes les entrées dans ses locaux ont été bouchées. Fabien Mvondo Nty, le chef du cabinet du directeur et chargé de la communication  à la SCDP que je croise à l’entrée de la direction générale, donne des instructions fermes aux agents de sécurité.

      Bouteilles de gaz explosées. CC: Wikimedia

      « Si les journalistes viennent ici, dites leur que la SCDP ne peut pas les recevoir pour l’instant », lance-t-il quelques secondes avant mon arrivée. Avec un air serein, Fabien Mvondo Nty me fait savoir qu’ils ont été surpris par les explosions de la matinée, mais que les mesures sécuritaires ont été renforcées au sein de la société ciblée. « Toutes les entrées et sorties sont soigneusement filtrées en attendant l’arrivée du DG », rassure le responsable de la communication. Gaston Eloundou Essomba, Directeur général de cette structure, qui était à Yaoundé à l’heure de l’explosion, a convoqué une réunion de crise le même vendredi à 16h avec son personnel, dans ses locaux de Bessengué.

      Le DG et plusieurs de ses collaborateurs en provenance de la capitale camerounaise, sont arrivés dans l’après-midi à Douala en vue de prendre des mesures draconiennes visant à protéger leurs différents dépôts pétroliers contre les forces du mal. Une mesure administrative du sous-préfet de l’Arrondissement de Douala 1er interdisant des activités commerciales aux alentours de la SCDP est également tombée le même jour. « Tout contrevenant aux dispositions de la présente décision s’expose aux sanctions prévues en la matière par la législation en vigueur », écrit Jean-Marc Ekoa Mbarga, le chef de terre.

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      Article : Biya et Trump, deux «Njounjou» à New York
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      21 septembre 2017

      Biya et Trump, deux «Njounjou» à New York

      Le président camerounais boycotte une réunion de haut niveau présidée par son homologue américain. A son tour, le locataire de la Maison blanche fustige les régimes dictatoriaux. Dans les coulisses de la 72e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

      Entre Yaoundé et Washington, quelque chose ne tourne pas rond. Le pont diplomatique me semble pourtant en bon état entre les deux pays frères. C’est ce que me laisse croire l’attitude de l’ambassadeur Michael Stephen Hoza, qui a quitté la capitale camerounaise il y a seulement quelques jours. Le diplomate américain, après avoir séjourné pendant plus de deux ans au Cameroun, s’est réjoui de l’hospitalité légendaire de notre pays et de la coopération entre les Etats-Unis d’Amérique et la République du Cameroun.

      Paul Biya en 2014 lors du sommet USA-Afrique. CC: Wikimedia

      Avant de prendre congé, il a prononcé des paroles flatteuses à l’endroit de notre pays. Mais je ne comprends pas pourquoi les présidents Biya et Trump ne marchent pas main dans la main à New York depuis le début de la semaine. C’est curieux, mais ils ne sont toujours pas copains.

      Une brouille diplomatique

      Depuis l’élection de Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale en novembre 2016, les deux hommes ne s’étaient pas encore rencontrés avant la 72e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu, qui se tient en ce moment dans la plus grande ville des USA.

      Le 9 novembre 2016, je me rappelle que le chef de l’Etat camerounais s’était réjoui de l’élection de celui qui aura trompé les sondages. Il ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour adresser une lettre de félicitations à ce dernier ce même jour. Certains observateurs de la scène politique nationale s’étaient même interrogés sur cet empressement du locataire d’Etoudi depuis 34 ans. «En vous élisant à la tête de l’État, le peuple américain fait la démonstration de sa vitalité politique et de sa maturité démocratique», écrivait Biya.

      Donald Trump, président des Etats-Unis d’Amérique. CC: Wikipedia
      Paul Biya, président de la république du Cameroun. CC: Wikipedia

      Les autres chefs d’Etat de la sous-région Afrique centrale ont fait pareil à une vitesse incroyable. Eux qui prennent généralement tout leur temps quand leurs propres populations sont frappées par des crises sécuritaires, des catastrophes naturelles, des explosions diverses ou endeuillées par des accidents de la route. J’aurai aimé qu’ils agissent aussi rapidement quand celles-ci ont besoin d’eux.

      De toutes les façons, Donald Trump n’a pas été tendre avec eux dans son discours à l’Onu. Dans un ton franc et direct, il a remis chacun à sa place. Cela peut frustrer la communauté internationale, mais nous savons tous que Trump ne changera jamais, malgré le brouhaha de certains médias.

      Il bouleverse la donne pour l’intérêt de ses concitoyens premièrement et deuxièmement pour la paix « version Trump » dans le monde. Pour une première prise de contact avec celui que certains traitent de guignol, je pense que Biya s’est certainement senti mal à l’aise. Mon boss s’est sans doute retrouvé dans le discours prononcé mardi par l’homme d’affaires devenu président. Même s’il n’a pas directement indexé les dirigeants qui confisquent le pouvoir depuis des décennies, le président américain les a traité de « régimes dictatoriaux ». Eh oui ! Les coupables se reconnaîtront en Afrique.

      La Une du quotidien privé camerounais « Émergence »

      Mais je crois que Yaoundé se reconnait déjà dans ce paragraphe de Donald Trump : « C’est l’aspiration profonde des peuples à la liberté et à la démocratie qui amène les régimes dictatoriaux à restreindre l’accès à Internet, détruire les antennes paraboliques, tirer sur les manifestants pacifiques non armés et emprisonner les réformateurs politiques. (…) Les régimes oppresseurs ne peuvent durer pour toujours, et le jour viendra où les peuples seront confrontés à un choix». Hein père, tu as un peu abusé, je t’assure. Chez nous au Cameroun, on n’a pas encore détruit les antennes paraboliques. Mais le reste de tes accusations, on peut encore gérer.

      La réplique de Biya

      C’est clair qu’il y a anguille sous roche. Biya semble avoir répondu à la loi du talion par sa décision de ne pas assister à la réunion portant sur la reforme de l’Onu, initiée par le successeur de Barack Obama le lundi 18 septembre 2017, en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’Onu. En mai dernier déjà, les deux hommes devaient se rencontrer à Beijing, en Chine. Mais le tête-à-tête a été avorté, je ne sais pas pourquoi.

       

      NB : Un Njounjou dans le langage camerounais, représente en quelque sorte un monstre sacré.

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      Article : La diplomatie française au Cameroun, un cas d’école
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      18 septembre 2017

      La diplomatie française au Cameroun, un cas d’école

      Ici, on se demande comment la France fait pour être de toutes les conversations. Certains cultivent un sentiment anti-français, sans arguments majeurs, pendant que d’autres acceptent leurs conditions « d’esclaves des temps modernes ». C’est-à-dire qu’ils préfèrent être sous les ordres de la France pour mieux régner. La vérité est qu’on ne blague pas dans ce business et les ambassadeurs français au Cameroun l’ont compris.
      Christine Robichon, ancienne ambassadrice de France au Cameroun et Paul Biya, chef de l’Etat camerounais. CC: Présidence de la République du Cameroun

      Non ! Il ne suffit pas de vociférer sur un plateau de télévision pour changer la donne. Il ne suffit non plus de créer un média de chantage et prétendre qu’on contribue à la libération de l’Afrique. Certes, on réveille les vieux démons de la colonisation qui font beaucoup de mal à nos pays, mais cela ne suffit pas si on ne dénonce pas les gardiens des colons en Afrique.

      Ces gardiens, ce ne sont pas les ambassadeurs de la France au Cameroun, ni la présence des militaires français, mais ces chefs d’Etats africains que la chaîne de télévision Afrique Media couvre à longueur de journée. Ils sont en plus considérés comme des panafricanistes par ses panélistes. J’ai beaucoup d’estime pour Justin Tagou, le patron de ce média qui fait la fierté d’une bonne frange de la population africaine, mais j’aimerai que ce média me rejoigne pour reconnaître que la diplomatie française en Afrique centrale, et principalement au Cameroun, est un cas d’école. Je le pense sincèrement, même si c’est clair que la crédibilité que la France avait dans nos pays tend à disparaître. Mais ses diplomates restent fins dans leurs stratégies de domination et maître suprême de la diplomatie au Cameroun. Je les trouve influents, discrets en même temps, même si les informations sur la plupart de leurs sorties à l’intérieur du pays sont publiées sur le site de l’ambassade et sur le compte Twitter du patron.

      Gilles Thibault, actuel ambassadeur de France au Cameroun reçu par Paul Biya. CC: Présidence de la République du Cameroun

      En fait, je m’appuie sur l’attitude des trois derniers ambassadeurs français qui ont défilé au Cameroun pour reconnaître la suprématie de ce pays européen. Je ne connais rien de leur vie privée, ni de leurs ambitions, mais je crois qu’ils sont des fins diplomates, qui remplissent toujours leur cahier des charges. A titre de rappel, les missions de tous les ambassadeurs français à l’étranger, selon le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, est de représenter la France, défendre et promouvoir ses intérêts dans tous les domaines. Le déploiement des diplomates français au Cameroun entre donc dans ce cadre.

      Je ne crois pas que la présence française au Cameroun représente une menace, dans la mesure où les français entrent au Cameroun avec l’accord de nos dirigeants. C’est-à-dire qu’ils reçoivent des visas à l’ambassade du Cameroun à Paris. Sauf si je me trompe ? Donc, si ceux à qui notre ambassade délivre les visas viennent commettre des gaffes ici, c’est à nos gouvernants que nous devrions demander des comptes.

      Une délégation conduite par Christine Robichon reçue par Paul Biya. CC: Présidence de la République du Cameroun

      Car ils ne sont pas obligés d’accepter tout le monde au Cameroun. C’est en fait ce que l’ambassade de France, qu’on traite de tous les noms d’oiseau, fait pour préserver la France des oiseaux de mauvais augures. : elle rejette les demandes de visas quand celles-ci ne sont pas conformes. Elle octroie les visas aux gens qui apportent une plus-value à leur économie. Au Cameroun, les ambassadeurs français ont adopté une diplomatie de convivialité. Ils sont très proches de leurs compatriotes, de la population et de leurs partenaires politiques et culturels.

      La France, plus proche de nous que nos ambassadeurs

      La diplomatie française est un cas d’école. Entre 2010 et 2017, j’ai vu au moins trois ambassadeurs occuper la Résidence de France à Yaoundé. J’ai par exemple vu Bruno Gain gérer les affaires françaises avec une simplicité que nous gagnerons tous à adopter. J’avais l’impression que ce monsieur était un robot qui avait des batteries toujours chargées. Face aux micros des journalistes, il parlait jusqu’àaaa.

      Après lui vint Christine Robichon, dans un climat très fragile. Pauvre d’elle ! Celle qui fût la toute première ambassadrice de France au Cameroun arrive à Yaoundé en 2013 avec la main sur le cœur, comme une mère. Mais les populations de chez moi, qui passent une période difficile à cause des attaques des terroristes de Boko Haram dans la partie septentrionale du Cameroun et les assauts à répétition des rebelles centrafricains à l’Est de notre pays, voient Christine Robichon comme une pyromane.

      Ils avaient l’impression qu’elle était une pyromane, tout simplement parce qu’elle est arrivée à un mauvais moment de notre histoire. Durant son séjour au bercail, on a essuyé des attaques sans précédents des forces du mal.

      Rencontre entre Gilles Thibault et les blogueurs le 30 mars 2017 à Douala. CC: SN

      J’avais du respect et beaucoup d’admiration pour cette brave femme, qui ne reculait devant rien. Elle a même été huée publiquement par une population manipulée par certains « panafricanistes ». Elle avançait dans la tempête, contre vents et marées. Son objectif était de réussir sa mission. Elle est restée droite dans ses bottes, tout en rappelant dans les médias qu’elle n’y est pour rien dans les attaques qui endeuillent le Cameroun tous les jours. Christine Robichon est rentrée chez elle  sans être inquiétée par les pouvoirs publics et sans crise diplomatique.

      Son successeur s’appelle Gilles Thibault. C’est lui le nouveau big boss. Un féru des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, qui est entré en fonction le 17 septembre 2016. Il ne cache pas son amour pour les nouveaux médias. Son compte Twitter, qu’il a présenté aux blogueurs camerounais le 30 mars à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala, va plus vite que Lucky Luke.

      Le diplomate est suivi par des milliers de personnes des quatre coins du globe, grâce à ses différentes publications très instructives. M. Thibault communique énormément sur ce réseau social. En 2018 (année des élections présidentielles, sénatoriales, législatives et municipales), je parie qu’il va beaucoup s’investir sur Twitter. Je sais que vous allez me traiter de français si je continue dans cette même lancée. Et puis même, je m’en fous hein!

      Gilles Thibault et les blogueurs le 30 mars 2017 à Douala. CC: @samvicked

      J’ai juste pris l’exemple des ambassadeurs de ce pays européen, parce que la France est une grande amie, avec qui nous partageons notre passé, notre présent et surement notre futur. Cette amie sait que remplacer régulièrement ses diplomates est productif pour la coopération franco-camerounaise. Parce que chaque ambassadeur vient avec ses défis, challenges et un cahier des charges bien détaillé, et leurs compatriotes sont toujours au centre de leurs préoccupations.

      Bref, je parle de la France parce qu’elle est dynamique et plus proche de nous. Tout comme je pouvais également parler de l’Italie, des Etats-Unis d’Amérique, de la Chine, du Tchad, de l’Espagne, de l’Allemagne, etc. qui ont des ambassadeurs qui mènent une course contre la montre au Cameroun. Malgré leurs emplois du temps chargés, ils prennent toujours soin de tous leurs compatriotes, comme une mère veille sur ses enfants.

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      Article : Les ambassadeurs camerounais à l’étranger
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      11 septembre 2017

      Les ambassadeurs camerounais à l’étranger

      Depuis plus d’un mois, je m’interroge nuit et jour sur la durée normale du mandat d’un chef de mission diplomatique camerounais dans un pays ami. Pour moi, leur mandat oscille entre longévité et immobilisme.

      La question me taraude l’esprit depuis plusieurs semaines. J’ai posé le problème dans plusieurs groupes WhatsApp, mais je n’ai pas eu les réponses que j’attendais et que j’attends toujours.

      Dans plusieurs groupes d’intellectuels camerounais, ma question a été noyée par une pluie de messages de distraction. On dirait que les membres de ces groupes sont soudainement devenus myopes devant ma préoccupation.

      En fait, ma question demeure d’actualité. Je veux juste connaitre la durée exacte du mandat d’un ambassadeur camerounais accrédité dans un pays étranger. A titre de rappel, un ambassadeur est un représentant d’un Etat auprès d’un autre, ou parfois auprès d’une organisation internationale. Il a pour mission, entre autres, de promouvoir les relations amicales et coopération entre deux Etats.

      Ambassade du Cameroun à Washington; DC. CC: Wikimedia

      Sous l’autorité du Ministre des affaires Etrangères, il met en œuvre la politique extérieure de son pays en développant les relations économiques, culturelles et scientifiques entre son pays et l’Etat près duquel il est accrédité. Il est chargé de protéger les ressortissants de son pays et de défendre les intérêts de son pays.

      Pour revenir à ma préoccupation, je suis un peu confus quand je vois comment les diplomates étrangers défilent au palais de l’Unité à Yaoundé, soit pour présenter les copies figurées de leurs lettres de créance au Président de la République ou au Ministre en charge des Relations Extérieures, ou pour dire leurs adieux au Cameroun.

      C’est tellement beau de regarder ces moments forts à la télévision nationale. Moi personnellement, le rôle d’ambassadeur me fascine. Il me fascine parce qu’il consolide les liens d’amitié entre deux pays. C’est ce côté qui me bluffe. Arrivés en fin de séjour, les diplomates étrangers quittent toujours le Cameroun presqu’avec des larmes aux yeux.

      Ils auraient certainement voulu qu’on prolonge leur séjour. Mais ça ne marche pas comme ça dans les pays civilisés, vous le savez très bien, mes chers Excellences ! Il faut libérer la représentation diplomatique après deux, trois ou quatre ans de service. Ceci s’inscrit dans une logique de changement traduisant le dynamisme de l’apparait étatique en ce sens que l’ambassadeur, en tant que représentant du Chef de l’Etat dans son pays d’accréditation, a un cahier de charges assortis d’objectifs clairement définis s’inscrivant dans la politique générale de celui qu’il représente.

      Couples Barack et Biya à la Maison Blanche. CC: Wikipédia

      Comme tel et par extension, la durée de sa mission devrait ou pourrait être liée dans, une certaine mesure, à celle du président qu’il représente et dont il aide à exécuter la politique extérieure. Le besoin de changement s’impose également afin de susciter de nouvelles idées ou approches pouvant renforcer les liens de coopération entre ces deux Etats.

      Pour exemple, l’ambassadeur Michael Stephen Hoza a dit ses adieux à Paul Biya mercredi 6 septembre dernier, après trois ans de représentation. Le diplomate américain est arrivé au Cameroun le 22 août 2014.

      Les ambassadeurs camerounais, à quoi servent-ils?

      C’est une question qui, j’espère, va trouver une réponse dans vos différentes réactions. Certaines langues disent que les ambassadeurs européens passent leur temps à espionner le Cameroun. C’est normal ! Cela fait partie du rôle d’un chef de mission diplomatique. Il doit être au parfum de l’évolution et de la situation du pays dans lequel il a été nommé pour en informer son propre gouvernement.

      A la question de savoir si nos ambassadeurs font pareil, une amie m’a répondu par l’affirmatif sur WhatsApp.

      Sa réponse me fait seulement rigoler. Ils espionnent même quoi, nos vieux-là? Pour en faire quoi après ? Pour commencer, est-ce qu’ils parcourent même d’abord toutes les régions des pays où ils sont compétents, pour veiller sur les intérêts camerounais de ce coté ? Parce que moi, j’ai vu les images  de Gilles Thibault (l’ambassadeur de France au Cameroun) dans les dix régions du Cameroun sur Twitter.

      Juste après, j’ai été scandalisé quand certains membres d’un groupe WhatsApp, m’ont appris que la plupart de nos diplomates sont des retraités en poste. Qu’ils sont même souvent oubliés dans les pays où ils sont accrédités, après nomination.

      L’ambassade du Cameroun à Paris. CC: Wikimedia

      Ce qui fait qu’aujourd’hui, on a des ambassadeurs qui passent plus de deux décennies dans un même pays.

      Massah ! Comme si les ambassades étaient leurs domiciles familiaux. L’autre phénomène que je ne comprends pas trop, c’est la négligence et l’oubli de leurs devoirs envers  les compatriotes des pays où ils sont en poste.

      Quel traitement pour les compatriotes ?

      Je prendrai un exemple banal. Bon, il n’est pas aussi banal que ça hein. L’ambassadeur du Cameroun au Maroc (j’oublie son nom) a-t-il le fichier de tous ses compatriotes qui vivent dans le royaume chérifien? Tient-il régulièrement des réunions avec les ressortissants camerounais qui sont à la recherche des meilleures conditions de vie de ce coté ? Que fait-il pour dissuader les migrants clandestins camerounais pour éviter le pire ? Ce sujet préoccupe-t-il son Excellence ? J’en doute fort. Ces interrogations sont également valables pour tous les ambassadeurs camerounais dans les autres pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et en Amérique.

      Prochainement : la diplomatie française au Cameroun, un cas d’école 

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      Article : Axe Douala-Yaoundé: je confirme que le pont de Yassa est pourri
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      5 septembre 2017

      Axe Douala-Yaoundé: je confirme que le pont de Yassa est pourri

      La route nationale numéro 3 a été coupée au lieu-dit « Cogefar » au niveau de Yassa le samedi 2 septembre 2017. Une partie de la chaussée a été recouverte à la circulation depuis avant-hier. 

      Le trafic reste légèrement perturbé à la sortie de Douala, en attendant la réparation effective du pont. Celui-ci, sis au lieu-dit « Cogefar », à un jet de pierre de la station service Bocom de Yassa, s’est effondré pour une énième fois samedi. Je me suis rendu sur les lieux du drame dimanche 3 septembre matin, aux environs de 6h.

      Ambiance

      Les usagers sont toujours bouche bée, malgré la réparation d’une bonne partie de la passerelle par les ouvriers de Razel, qui ont travaillé toute la nuit. Aujourd’hui, la curiosité est de mise. Des conducteurs de mototaxis, des chauffeurs de taxis et autres curieux, garent leurs véhiculent à quelques mètres, pour descendre à pied dans le but de  visiter le pont en réparation. La scène se déroule peu avant 7h. Les conducteurs de ces engins, qui circulent tous les jours sur ce pont, contemplent de prés les travaux effectués pour rétablir la circulation. Les pluies diluviennes qui s’abattent sur la ville ces dernières semaines, ont contribué  à l’effondrement de ce pont, construit dans les années 80.

      Circulation reduite à Yassa. CC: Didier

      Les témoignages concordants des riverains ce matin, me laissent croire que la thèse de la pluie est à côté de la plaque. Ce n’est donc pas la véritable cause de ce drame. Parapluie en main, Jean Kamte sillonne les lieux. Habitant du quartier depuis des lustres, il confirme que l’effondrement de ce pont était prévisible, avant même la saison pluvieuse. « Ce n’est pas un problème qui date d’aujourd’hui. C’est depuis la création de la route », croit-il savoir.

      A en croire le riverain, ce pont n’a pas été construit avec des matériaux adéquats. « Il a été fait en tôle », vocifère M. Kamte. Ce matin, une longueur du pont a été rétablie. Elle permet aux usagers de traverser et de vaguer à leurs occupations, et aux véhicules en partance pour Yaoundé de circuler. Seulement, deux voitures ne peuvent pas l’emprunter au même moment. L’autre partie est en chantier. Mais aucun ouvrier de la société chargée de sa réparation n’est présent sur le site  ce dimanche matin.

      Seule une plaque de signalisation placée sur les lieux, informe les passants sur l’état actuel de la route. « Attention ! Route barrée travaux dangereux », peut-on lire dessus. Ce message, assez précis, n’empêche pas aux gros porteurs, transportant des billes de bois, bus d’agences de voyages, etc. de circuler et d’abimer d’avantage le pont.

      Matériaux défectueux, le silence des autorités

      Il est exactement 7h à « Cogefar ». La circulation va au ralentir. Et des inquiétudes fusent de toutes parts. La réparation provisoire du pont faite par Razel ne rassure pas plus d’un. Chaque personne qui descend sur le pont, revient avec son commentaire. Sourcils froncés, un taximan que je croise sur les lieux manque les mots pour décrire cette situation « qui aurait pu être évitée si les autorités qui empruntent régulièrement la nationale numéro 3 étaient sérieuses », pense ce dernier.

      les ouvriers de Razel à l’oeuvre. CC: Didier

      Il m’apprend que le pont présentait déjà un état de détérioration très avancée qui était visible à l’œil nu, avant même son premier effondrement l’année passée. «Cela fait plus d’un an que le pont a signalé. Je n’ai rien à dire. Ce qui devait arriver est arrivé», lance son confrère, Jean Yves Tagne. Sur les lieux, j’aperçois du sable, du gravier, et des sacs remplis de sable, etc. versés le long du trottoir. Des matériaux qui devraient permettre de terminer la réparation du pont. Mais les chauffeurs rencontrés sur place, pensent qu’il faut entièrement refaire ce pont, sinon, il s’effondrera chaque année.

      Depuis la première réparation justement, qui n’a duré que quelques mois, « un gros porteur, transportant des billes de bois a failli se renverser dans l’eau l’autre jour, parce que le pont est déjà fatigué », regrette Jean Yves Tagne. Pour définitivement mettre fin aux effondrements à répétition de ce pont et éviter le pire, les usagers proposent de changer entièrement les matériaux défectueux, en attendant le réaménagement de la route en prévision.

       

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      Article : BlogDay2017 : le cadeau « involontaire » d’Orange Cameroun aux blogueurs
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      31 août 2017

      BlogDay2017 : le cadeau « involontaire » d’Orange Cameroun aux blogueurs

      L’opérateur de téléphonie mobile a convié les blogueurs de Douala, au lancement de sa nouvelle offre Internet. C’était le 25 août 2017. Le top management ignorait que c’était à quelques jours de la célébration de la Journée mondiale du blog ce 31 août.

      Les grands font naturellement confiance. Parce que la filiale camerounaise de l’operateur de téléphonie mobile français, France Télécom, croit à la force de frappe des blogueurs 237, surtout à la veille de leur journée mondiale, il les présente, en exclusivité, sa dernière offre Internet. Nous allons seulement changer la donne. Et rien ne nous arrêtera.

      Dans ma bulle. CC: Pixabay1

      Mais pas avec la mauvaise connexion Internet que certains operateurs nous imposent ici au bercail. Nous allons seulement atteindre le bout du tunnel. Oui, nous irons plus loin avec ceux qui nous font aveuglement confiance. C’est par amour qu’ils le font. Pour l’amour des nouveaux maîtres de la Toile. Qui ose prouver le contraire ? Le blogging bouge au Cameroun et l’operateur Orange Cameroun l’a vite compris et adopté. Tant mieux pour ceux qui hésitent encore. Orange prend un train d’avance.

      Une preuve d’amour

      Tout débute avec « Ben’am Romance ». L’une de ses campagnes. Dans le spot vidéo de cette opération de charme disponible sur YouTube, on voit un moto-taximan qui tombe amoureux d’une « braiseuse de prunes ». Les deux tourtereaux finissent par fonder une famille. C’est romantique n’est-ce pas ? En fait, c’est juste pour dire qu’entre Orange et ses clients, c’est une histoire d’amour. Et l’amour se nourrit de preuves. L’opérateur s’arrime à la nouvelle donne et utilise un langage de plus en plus familier dans ses campagnes. Et la nouvelle donne ne peut se construire qu’avec des ‘’influenceurs’’ et blogueurs.

      Le vrai boss. CC: Orange Cameroun
      Alors, c’est qui le boss maintenant?

      En tout cas, Orange n’est pas le boss. Parce que sans nous ses abonnés, l’opérateur ne vaut rien. Je pique juste dans les propos de Blaise Etoa hein ! Le chef de département communication de l’opérateur de téléphonie mobile l’a fait savoir le 25 août, avant que Joseph Abena, chef du département marketing digital, ne dévoile la surprise du jour. Une surprise qui a laissé toute la salle bouche bée. Mes potes blogueurs qui bavardent beaucoup beaucoup là comme des perroquets, n’en revenaient pas.

      Orange a bien emballé la surprise dans un hashtag : #CKILEBOSS. Un truc que j’ai aperçu sur Twitter en journée, sans savoir ce qui se cachait derrière.  C’est en soirée, que j’ai su qu’il s’agissait du forfait #DataBoss. Ainsi, l’operateur offre 24 Go à 500 FCFA/jour. Une connexion Internet rapide que l’abonné peut consommer en 24h, c’est-à-dire une data par heure.

      Un monde androïd. CC: Pixabay

      En quelques minutes seulement, la bonne nouvelle s’est rependue sur les réseaux sociaux comme une trainée de poudre. J’ai des potes qui ont trouvé cette nouvelle offre un peu chiante. Mais ils ont compris plus tard qu’il fallait avoir une Puce 4G d’Orange pour naviguer sans difficultés. Certains ont saboté gratuitement, mais sont conscients qu’en matière de connexion Internet, Orange est actuellement le boss. Qui dit mieux ?

      Pour souscrire tapez : #145*26#
      #BlogDay2017

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      L'auteur: Didier Ndengue
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