Didier Ndengue

Le jour où j’ai frôlé une « injustice populaire » à Douala   

Il suffit qu’une minuscule voix, comme celle d’un petit démon,une voix qui sort de nulle part, « oh voleur », pour qu’on se saisisse de vous et qu’on vous tabasse comme un chien. J’ai vu des innocents êtres tués à coup de bâton et brûlés vifs sous le regard impuissant des forces de maintien de l’ordre.

Je n’oublierai jamais cette année où j’ai failli être lynché comme un vulgaire chien, à Douala, dans une banlieue pourrie gâtée de New-Bell, où des maisons sont construites soit en terre battue, soit en planches. Ce soir-là, j’accompagnais Yannick, un ami d’enfance chez sa mère. Il devait être 19 heures quand nous sommes arrivés sur les lieux. Mon pote m’a demandé de l’attendre juste à l’entrée du couloir qui mène au domicile de sa génitrice. Je suis resté debout comme un bambou dans ce secteur que je découvrais pour la première fois. Il était éclairé par endroit par des lampadaires, ce qui m’a permis de constater que la plupart des maisons de ce coin étaient, soit en terre battue comme à l’âge de la pierre taillée, soit en planches, recouvertes de vieilles tôles. Une bonne pluie diluvienne noierait ces machins qui font office de maison en quelques minutes seulement. Avant qu’une femme d’un certain âge, sûrement une veuve, appuyée sur une canne, ne vienne me prouver le contraire, j’ai cru un instant que ces constructions étaient des poulaillers. Sauf que dans les poulaillers, ça picote. Les poussins jouent à toute heure, les coqs et les poules font constamment le « Ndolo », l’amour pour les non-Duala.

« Les pompiers volent au secours d’une victime »

La vieille femme aux cheveux gris s’avance vers moi et me pose une série de questions bizarres: « Mon fils tu fais quoi là débout? Pourquoi tu fixes ma maison ? C’est pour mieux l’identifier pour venir braquer après n’est ce pas ?». Je suis resté bouche bée pendant une dizaine de secondes. Je ne comprenais pas le sens de ses questions. J’ai titubé quelque moment avant de retrouver mon état normal. « Non mémé, je suis en train d’attendre un ami qui est allé voir sa maman dans le couloir qui est juste en face là ».

Avant l’apparition de cet étrange personnage, le quartier était calme, doux, aucune mouche n’osait pointer son nez, à part quelques moustiques qui me suçaient de temps en temps. En l’espace de quelques minutes, j’ai connu le vrai visage de ce secteur qui affichait un climat pourtant paisible à mon arrivée. La vieille femme m’a atomisé de questions, ce qui a attiré l’attention des autres populations de ce coin. Les gens venaient un par un vers moi comme des zombies. Ils étaient armés de gourdins et de cailloux. J’ai entendu une voix qui sortait du milieu de la foule : « Si ton ami là ne revient pas, on va te taper et te brûler ici, tu vas voir ». Ils avaient déjà entassé les pneus les uns sur les autres et s’apprêtaient à me brûler vif avec l’essence qu’ils avaient acheté. Tout simplement parce que j’étais un étranger dans le quartier et que je contemplais leurs « jolis palais », remplis d’or et d’argent que je m’apprêtais à cabrioler, selon la vieille femme. J’étais dans un vrai cauchemar les yeux ouverts. Yannick tardait à revenir, à tel point que j’ai eu l’impression qu’il m’avait oublié. Alors, j’ai commencé à transpirer et à trembler sur place.

« Ils brûlent un individu »

Mon courage m’avait quitté. En plus, qu’est ce que je pouvais bien faire pour m’échapper des griffes de ces personnes qui étaient prêtes à en découdre avec moi, sans preuve, sans pour autant contacter la police, dont le rôle est de protéger les populations comme dans les pays civilisés ? Je préférais encore être dans les mains de la police camerounaise que de ces cons furieux sans raison valable. J’ai évoqué le Seigneur et il m’a exaucé en faisant apparaître Yannick, qui m’a délivré des canines de ses « cannibales ». Ouf ! Je l’ai échappé belle. Après ce coup foiré de la vieille femme des courbettes à la #BidoungKpwattChallenge, j’ai décidé de ne plus jamais remettre les pieds dans ce genre de quartier, où l’étranger est considéré comme un brigand.

Le phénomène prend des proportions considérables

Le gouvernement camerounais doit absolument adopter des mesures visant à renforcer la sécurité dans nos métropoles. Il doit surtout veiller à la sécurité de ces personnes qui se font tabasser dans les rues par les populations qui les traitent de bandits, comme s’ils pouvaient arrêter un vrai bandit armé d’un pistolet automatique chargé ou ces bandits aux cols blancs qui détournent les deniers publics et les appauvrissent.

« C’est très méchant »

J’ai vu des corps calcinés de personnes, parfois innocentes, dans les caniveaux d’Akwa (centre commercial de Douala). Toujours dans mes balades, je suis tombé sur des corps de jeunes gens qu’on avait tués la veille et abandonnés sur les trottoirs. J’ai plusieurs fois aperçu des corps des gens comme toi et moi en décomposition dans les drains de la cité. Des images très choquantes qui réjouissent curieusement les cœurs de certains passants. « Ce sont des bandits, ils méritaient la mort », selon eux. Moi aussi je méritais sûrement la mort le jour où je suis allé accompagner Yannick dans ce bidonville ! Tout comme ces jeunes hommes qui se font régulièrement tuer par les populations à l’aide de lattes, de parpaings, de barres de fer, de tournevis, pour avoir volé un œuf ou parce qu’ils avaient fouillé dans la poubelle d’à côté… Je me demande comment leurs assassins font pour continuer à vivre comme s’ils n’avaient jamais commis de crimes. Pourquoi ne les poursuit-on pas en justice, eux qui ont tué des personnes qu’on a tout simplement traitées de voleurs sans preuves tangibles ?

Il faut châtier un bandit, mais pas le tuer. Pour ces assassins qui se font passer pour des justiciers, je propose qu’on adopte une loi anti-justice populaire au Cameroun. Tout comme je crois que l’injustice populaire se trompe de cible. Les vrais bandits sont ailleurs. Qui l’ignore ?


Univers médiatique camerounais : déplorable !

Première chose à retenir par l’ensemble de la rédaction: on n’écrit pas contre son partenaire, même s’il a pissé sur lui. Deuxième chose  à retenir par le Rec: on fait plus dans les publi-reportages masqués que dans l’information. Curieusement, malgré ce « griotisme » d’un autre genre, les salaires de catéchiste, les payements tardifs, plusieurs mois sans salaire, et la non prise en charge des employés malades et les décès en cascade demeurent dans le milieu de la presse camerounaise. Les syndicalistes complices malgré eux, aboient quand même dans le vide. Traitres !

« Les patrons de presse au Cameroun sont les ennemis de la presse et du progrès » Source: Charles Nforgang

Je suis un journaliste des salons huppés. Et moi, de la rue Mermoz. Bataille entre griots et communicateurs.  

Vous ne le savez certainement pas. Au Cameroun, il y a plusieurs types de journalistes. On a les journalistes dits de la « rue Mermoz » et ceux du « Hilton ». Des vrais cousins éloignés. On a aussi des « grands » journalistes. Ceux-ci travaillent dans des grandes boites du pays et ont généralement des bras très longs. Ceux de la rue Mermoz et du Hilton, ont également leurs réseaux et ils sont au service de ceux-ci avec leurs journaux « dans le sac ». Les uns se croient plus importants et intègres que les autres. Vous voulez savoir comment reconnaître un journaliste de la rue Mermoz ? D’abord, il ne bosse pas dans un seul média. Il écrit partout et nulle part. Je ne blague pas. Ce qui fait la particularité du journaliste de la rue Mermoz, c’est qu’il ne quitte jamais les lieux des manifestations sans avoir arraché le « gombo » (argent) des mains des organisateurs. Quand ceux-ci n’ont rien pour lui, le gars ne tarde pas à montrer son côté animal.

« Vous croyez que je suis venu ici pour vos beaux yeux hein ? D’ailleurs même c’est ton argent ? ». C’est après avoir encaissé qu’il poursuit la chasse ailleurs. Un journaliste de la rue Mermoz, ça ne blague pas. Ça se reconnaît à l’œil nu. Il faut avoir le verbe et savoir faire les yeux doux aux chargés de communication des séminaires et ateliers. « Je vais t’accorder une page dans mon journal qui sera en kiosque dans quelques jours si tu fais un bon geste ». Parfois, son journal n’est en kiosque que trois mois plus tard. Il faut également savoir que le journaliste de la rue Mermoz est son propre patron. Il n’a aucune pression, sauf s’il reçoit une grosse enveloppe de l’un de ses amis riche en détresse au tribunal ou qui vise un poste dans une administration. Ne croyez surtout pas que ces gars sont des analphabètes. Il y en a des cerveaux. Des universitaires et plus. Il se veut agressif au front, pour pouvoir nourrir sa famille, payer les factures, et mettre son journal en kiosque, même si c’est une seule fois par mois.

« Journaux camerounais »

Les « supers » journalistes quant à eux, sont dans des rédactions plus ou moins modernes. Ici, on se fait des sous en grand et en solo. Premièrement, on ne fait pas publiquement les yeux doux aux organisateurs des événements. On est automatiquement important. S’ils ont besoin de moi, ils m’appelleront, non sans oublier d’apprêter mon cachet. Je pense que le cachet est obligé pour les non-partenaires. Je peux me tromper sur ce point. Mais s’il s’agit d’un partenaire, on court vite couvrir son événement de peur d’avoir des ennuis avec le directeur de la publication. Le super journaliste doit  éviter de fouiller dans les poubelles du partenaire « qui verse beaucoup d’argent à l’entreprise chaque année ».

Ceux qui ne soutiennent pas financièrement ou avec des publicités le média qui nous embauche, sont mal barrés. On est libre de tirer sur eux pêle-mêle. Ce phénomène a envahi tous les médias publics et privés du pays. Le résultat, nous le connaissons tous, sauf par hypocrisie. Il y a plus de propagandes que des vraies informations utiles à notre pays dans nos tabloïds et médias audio-visuels. Prenons un exemple banal : la guerre contre les extrémistes nigérians qui servissent dans la partie septentrionale de notre Cameroun.

« John Beas de son vivant »

Question: Quel département ministériel se charge généralement du déploiement des journalistes dans cette région ?

Réponse: C’est bien évidement le ministère de la Défense (Mindef).

Les gars sont nourris et blanchis par le Mindef. Et vous croyez qu’ils peuvent dénoncer ce généreux ministère ? Je ne crois pas. Je vois mal ces « grands » reporters invoquer la vraie (je pèse bien mes mots) misère des soldats camerounais au front dans leurs différents papiers. Une misère qui leur est « imposée par leur hiérarchie », dénonce un militaire du Bir que j’ai rencontré le mois dernier.

Deuxièmement, supposons que nos reporters soient conduits au front par l’armée américaine ou française. Pensez-vous qu’ils soient capables de dénoncer les magouilles des races bizarres que les soldats aperçoivent dans les rangs des extrémistes ? Sauf s’ils veulent se faire virer par leurs boss. J’avoue que j’exagère sur ce point hein. « Les quotidiens et hebdomadaires dénoncent souvent ces Blancs qui soutiennent les terroristes au Cameroun ». C’est juste pour vous prouver que tout est communication dans notre presse. Les administrations publiques et diplomatiques font leur show dans nos médias. Le citoyen lambda quant a lui, n’a droit qu’aux faits divers. « D’abord même qu’il est abonné ? Est-ce qu’il achète même les journaux ? Un gros titrologue comme ça ».

Rien n’est gratuit dans nos entreprises de presse. Nos patrons nous rappellent directement ou indirectement qu’ils ne sont pas là pour faire du bénévolat. Ils défendent leurs intérêts. « Vous croyez qu’on imprime les journaux avec les dents ? Et le personnel, avec quoi vais-je le payer, avec les cailloux ? » Voilà le genre de langage que nos boss tiennent généralement loin des micros et des caméras.

« Que dites vous monsieur le Mincom? »

Je démissionne ou je crève

Le stress. Voilà un mal qui ronge la plupart de journalistes en service dans les rédactions camerounaises. Comment peut-on rédiger un bon papier ou présenter un programme audio-visuel avec tous les maux de la terre? Devant un article, on pense à notre famille qui n’a rien à se mettre sous la dent depuis le matin. On pense aux factures de loyer qu’on n’a pas réglées depuis plusieurs mois. On pense aussi aux frais de reportage qui arrivent par saison. On pense aussi aux nanga boko (Sdf) qui sèment la terreur dans les « mapanes » qu’on emprunte toutes les nuits à pied après le bouclage. On pense aussi aux caprices des sources d’information et aux pressions du boss de la rédaction. Et Eneo ( le distributeur de l’énergie électrique) qui nous sert les délestages presque chaque jour. Le plus drôle, c’est la qualité de nos outils de travail. Nos téléphones portables nous servent de dictaphone et d’appareil photo. Nos machines du bureau ne sont pas de dernière génération. Par amour du métier, plusieurs reporters ont acheté des lap tops de seconde main. Machine c’est machine, on fait avec en entendant la visite du père Noël ! Le boss, est ce qu’il regarde tous nos efforts ? Non. Tout ce qu’il veut, c’est son journal. « Je ne gère pas les détails », lance-t-il. Son journal doit être en kiosque, parce qu’il y a plusieurs pages de publicité ou de gombo à valider. Nos boss se préoccupent-ils souvent de l’état de santé de leurs collaborateurs ? Je ne pense pas.

Santé : Pourquoi les entreprises de presse négligent-elles leurs employés ? 

Je ne sais pas si c’est par négligence, mais je dois vous avouer que le décès du jeune technicien de la radio Sweet Fm cette semaine, me choque énormément. John Beas est allé rejoindre le grand-frère Javis Nana décédé en 2015. Ils souffraient des maux qui pouvaient certainement être guéris si leur patron avait pensé à embaucher un médecin de travail. Oui le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) est sur tous les fronts pour l’amélioration des conditions de travail des journalistes au bercail. Oui beaucoup de chantiers sont en cours. Mais j’aimerai que le grand-frère Denis Nkwebo, président du Snjc, et son équipe, mettent la pédale sur l’accélérateur. Les choses semblent aller très lentement, au point où les membres du Snjc qui ne sont pas dans les secrets du bureau exécutif national (Ben) comme moi, ont l’impression que c’est le statu quo total de ce côté. Il m’arrive même parfois de croire que le syndicat choisit ses adversaires et ses batailles. Est-ce que certaines victimes dégainent beaucoup de sous et d’autres pas ? C’est juste une question parmi tant d’autres les gars, faut pas fâcher hein !

Les syndicalistes face à la presse camerounaise

Deux ans de salaires impayés et tu bosses toujours si dur ?

Charles Nforgang, l’un des cadres du Snjc a fait une sortie remarquable sur sa page Facebook il y a quelques jours sur la situation dans plusieurs médias du pays. Massah le post de Charles m’a appris beaucoup de choses. Il m’a par exemple appris qu’il y a des quotidiens dans ce pays où les employés accusent deux ans de salaires impayés. Je me souviens pourtant qu’un quotidien (Mutations) a été primé il y a quelques mois quelque part en Afrique. A vrai dire, je ne sais pas comment les journalistes de ce tabloïd font pour joindre les deux bouts au quotidien, mais une chose est certaine : ils y trouvent leur compte. Mon Dieu, ayez pitié de ces braves gens qui savent sur quoi ils comptent pour ne pas démissionner de ce « grand » quotidien privé qui est en train de recruter. Dans d’autres quotidiens, hebdomadaires, radios, et télévisions, j’en connais qui sont payés en monnaie de singe alors que les publicités entrent. Beaucoup travaillent même « njor », c’est-à-dire gratuitement pour bluffer les petites nanas.

Pendant ce temps, les patrons sautent entre deux avions, érigent des gratte-ciels pour eux et leurs familles, et se tapent des grosses cylindrées presque chaque année. Vive la presse camerounaise !

 


Cameroun : L’évènement artistique de l’année a été renvoyé à une date incertaine

Le groupe Kassav devait se produire les 20 et 22 décembre 2016 à Douala et Yaoundé. Le promoteur le reporte au mois de mars 2017 (sans interroger l’agenda du groupe Antillais), non sans pointer un doigt accusateur sur son partenaire du secteur aérien. Mais il parait que l’amateurisme se trouve ailleurs.

J’imagine dans quel état d’esprit est actuellement Freddy Etame. Lui qui aura déployé tous les moyens pour la réussite du concert du célèbre groupe Kassav au Cameroun. Le promoteur de Sa’ali Africa, s’il n’a pas un cœur de pierre comme certains hommes, va sûrement très mal. Je le croyais pourtant si près du but.  Malheureusement, l’amateurisme a pris le dessus sur son équipe. Le résultat, tout le monde le connait. Les chanteurs Antillais ne presteront plus au Cameroun ce mois de décembre 2016. Mince ! Avec tout le brouhaha là? Comment le promoteur, sans avoir conclu avec ses partenaires et signé avec les stars, pouvait déjà engager des équipes sur le terrain pour vendre les tickets d’accès aux spectacles ? On parle d’environ 7000 billets mis en vente dans la sous-région Afrique centrale.

« Kassav en live en Guinée »

Campagne publicitaire

Des grandes affiches géantes ont été collées dans plusieurs coins du Cameroun. Tenez par exemple, le samedi 17 décembre dernier, j’étais dans un petit village de Douala, qu’on appelle Bwang Bakoko. J’ai aperçu l’affiche du groupe là-bas dans les environs. C’était la même que celle qui illumine le Carrefour Shell New-Bell. Je réalise que l’équipe a mis beaucoup de moyens en jeu. Le pactole a circulé. Tout ça pour échouer ? Les vendeurs et vendeuses de billets ont (j’espère) été payés. La mayonnaise a réellement pris.

« Kassav en concert ailleurs »

Presque tout le Cameroun a été informé de ce rendez-vous grâce à une campagne publicitaire de haut niveau. J’étais sûr qu’il allait se tenir sans souci majeur. Mon souhait était que le groupe vienne consoler les Camerounais qui vont de plus en plus mal dans leur chair. C’est un secret de polichinelle : Nous sommes attaqués de toutes parts par les forces du mal. Un moment de jouissance avec nos stars préférées nous redonnera certainement la joie de vivre. Mais, comme je l’ai mentionné supra, l’amateurisme a encore frappé. Kassav ne viendra plus. Le ministre camerounais des Arts et de la culture, Narcisse Mouelle Kombi a adressé une correspondance au promoteur de Sa’ali Africa le 14 décembre 2016 pour annoncer le report des concerts au mois de mars 2017. Un coup dur pour ceux qui ont acheté les billets. Freddy Etame leur a recommandé de garder leurs tickets pour le mois indiqué par le ministre. Seulement, on se demande si cette nouvelle date sera respectée au regard de l’agenda hyper chargé de Kassav.

Sera là, ne sera pas là

Le sujet a enflammé les réseaux sociaux. Brefs ceux qui en parlent, sont des professionnels des grands rendez-vous. Pour être franc avec vous, je voulais esquiver cette actualité. Mais le poste de Ferdinand Nana Payong, spécialiste en communication et marketing, sur sa page Facebook, ne m’a pas laissé indifférent. Il a partagé une affiche annonçant le concert du groupe Kassav à Conakry en Guinée. Même s’il ne commente pas son poste, M. Payong veut par là expliquer aux Camerounais que Kassav est programmé ailleurs au moment où on l’annonce au Cameroun.

Après Conakry, le groupe se rendra dans d’autres pays pour des séries de concerts. « Pour infos sans discréditer qui que se soit le groupe jouera ce mois de mars à l’academy de Birmingham et à Londres pour 02 séries de concert les 03 et 04 mars ; puis reviendra à Lisbonne, etc. …Pour le Cameroun, je crois que l’organisateur doit encore mettre quelques billets d’avion dans sa poche pour plusieurs voyages de négociations pour les convaincre d’être présent au Cameroun en mars. Infos très très fiables je vous rassure. Je sais de quoi je parle. C’est tout pour le moment », réagit un certain Sainclair Mezing. Le promoteur de Sa’ali Africa, quant à lui, accuse son partenaire du secteur aérien (j’espère que ce n’est pas Camair-co hein) d’avoir foiré son événement prévu ce mois. « Ce dernier n’ayant pas pu assurer les quatre dernières réservations restantes sur les dix-neuf prévues 10 jours avant l’évènement tel que précisé dans le cahier de charges ».

« La correspondance du ministre des Arts et de la culture »

Les commentaires qui fusent après le post de Nana Payong, laissent croire qu’on a plutôt à faire à un pur amateurisme. « Silence radio étonnant quand même chez ceux qui ont estimé que nous autres faisons de l’acharnement devant un amateurisme et une imposture qui ternissent l’image de notre cher et beau pays le Grand Cameroun. Les malhonnêtes sont ceux-là qui regardent et ne disent rien, mais préfèrent défendre l’indéfendable pour ne pas se faire des ennemis dans les rangs de ceux qui vont droit vers le mur. Au lieu de dénoncer pour mettre la société à l’abri des échecs futurs. Quid donc de ces honnêtes citoyens qui ont acquis leurs tickets d’entrée pour encourager le mouvement culturel au Cameroun, mais surtout soutenir la jeunesse dans son initiative ? Tel que c’est parti, c’est à oublier. Je parie que si on avait associé des profs à cette histoire, on n’en serait pas là. Vous vous imaginez : le Grand Cameroun qui se fait talonner par la Guinée !!!!!! A voir seulement les visuels des partenaires qui barrent le ticket, ces Guinéens ont mis du paquet, mais davantage du sérieux !!!!! Qui dit mieux ?» Ne compte pas sur moi cher ami pour te répondre.

« Le communiqué de presse du promoteur de Sa’ali Africa »

 


Noël, mon anniversaire, le nouvel an et Canal+

Depuis quelques temps, j’ai l’embarras de choix. Entre revivre tous les épisodes de James Bond, regarder les matchs de la NBA et suivre les commentaires des dernières rencontres de football européen et africain. Cependant, une chose est certaine : je prends la télécommande en otage durant cette période des fêtes de fin d’année.

Ce jeudi 15 décembre, à quelques jours  de la fête de Noël, de mon anniversaire et du nouvel an, je contemple les cieux. A part aller à l’église le 31 décembre comme chaque année, je n’ai rien prévu d’autre. L’autre jour, j’ai balancé un billet dans lequel je souhaitais qu’un ou une amie vienne m’emballer dans les folies de fin d’année. Seul mon pote ivoirien Benjamin Yobouet, depuis la France, m’a recommandé de me défouler à fond. Mais avec qui ici au bercail ?

Le grand show de Noël

Puisque personne ne veut donc faire la fête avec moi, ce n’est pas grave. De toutes les façons, j’ai décidé de rester chez moi, m’enivrer de films d’animation, de sport et des émissions spéciales dédiées aux fêtes de fin d’année. La bonne nouvelle est que Yannick, un vieux pote, vient de m’offrir un décodeur Canal+ pour mes 25 ans. Vous n’imaginez pas les programmes télévisés que je vais dévorer en solo durant cette période festive. Puisque nous sommes en décembre, un mois généreux, je vais quand même vous dévoiler mes trucs préférés à la télé ce mois.

1-Les films d’animation made in Disney

Hannah Montana. Tout le monde se souvient de cette nana qui chantait comme une déesse. Elle a fait rêver plusieurs jeunes. Surtout les filles. Moi, j’étais fan des Jonas Brothers. En tout cas, presque tous les mecs qui suivaient Disney Channel à notre époque les kiffaient. Mais depuis que je suis entré dans la vie active, je ne regarde plus trop la télévision. Mais j’ai quand même constaté qu’il y a des nouvelles séries et de supers films d’animation made in Disney. Et mon fournisseur d’images compte me les faire vivre pendant cette période généreuse. Humm, je suis gâté ! Mon année 2017 sera, j’en suis sûr, un régal.

« Des films d’animation »

2-James Bond, ma légende à moi

C’est une tradition dans les films de 007. Ils commencent par la même introduction montrant un rond blanc sur fond noir à l’intérieur duquel James Bond se déplace avant de faire feu vers le spectateur, puis l’écran rougit et le logo 007 terminé par un pistolet apparait, le tout accompagné du James Bond Theme, morceau composée par Monty Norman. On appelle cela le « Gun Barrel« . Ah ce fameux James Bond que j’ai rêvé de revivre ! Mon rêve va enfin se réaliser ce mois. Bond a été interprété au cinéma par six acteurs : Sean ConneryGeorge LazenbyRoger MooreTimothy DaltonPierce Brosnan et Daniel Craig. Jusqu’au 25 décembre, je vais suivre les 26 James Bond.

3-La NBA en live

Des Kangourous qui jouent au Basketball. Voilà un autre joli dessin animé que j’ai beaucoup prisé dans ma tendre enfance. Si j’ai bonne mémoire, il était diffusé sur Canal+Horizon. Que le temps passe vite ! Me voici devenu grand. Mais l’amour pour le Basketball  demeure intact dans mon esprit. Et les shoots de Tony Parker me passionnent. Moi qui rêvais de devenir pro. Mais grâce au Grand show de Noël que me propose mon fournisseur d’images, je vais vivre en direct, comme si j’étais aux stades, toutes les rencontres de la NBA sur la chaîne NBA TV.

NBA

4-Du foot à gogo

Au menu de mon show de Noël, il y a des films made in Disney, du James Bond, des émissions comme l’Afrique a un incroyable talent et aussi du football à gogo. Les matchs de la Champions League, de la Liga, etc. Parlant justement du football, je vais suivre les commentaires de mes journalistes et chroniqueurs sportifs préférés en live. Pas le blabla que les gars des télévisions locales nous servent ici. Canal+ Sport me comble de bonheur à l’aube de mon anniversaire.  Mardi dernier, Mme Kabamba Mwika, la directrice générale de Canal+ Cameroun, lors d’un entretien avec les hommes de médias camerounais, a indiqué que ses « abonnés peuvent déguster en exclusivité tous leurs programmes préférés et bénéficier de plusieurs chaînes pendant 14 jours pour tout réabonnement avant le 24 décembre 2016. En plus, le décodeur est à 20 000 FCFA pour tous les nouveaux clients« . Je suis gâté pendant cette fin d’année. J’en profite au maximum.


Le péché capital commis à Bamenda

Les manifestants ont poussé le pion un peu trop loin en brûlant le drapeau national pour hisser quelque chose dont on ignore les origines. C’est inacceptable !

J’ai compris leurs revendications. Et je crois qu’elles sont fondées. Chaque citoyen doit se sentir libre de réclamer ce qui lui revient de droit, sans être intimidé ou brutalisé. Et mes frères anglophones l’ont fait, même s’ils sont en train d’être châtiés. Les avocats et les enseignants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun sont montés au créneau pour décrier le déséquilibre qui existe dans leurs secteurs d’activité respectifs. Il fallait le faire tôt ou tard.

Ils incendient le vert-rouge-jaune national(Source Facebook_Thierry Mbepgue)

De nature, les anglophones ne sont pas du genre à se laisser corrompre facilement. Le premier ministre Philémon Yang a confirmé le code. Après deux jours de dialogue avec les leaders syndicaux, dans la capitale régionale du Nord-Ouest, le chef du gouvernement est rentré bredouille à Yaoundé dimanche 27 novembre 2016. Il a manqué de mots pour convaincre les manifestants déchaînés. En toute honnêteté, j’aime la détermination avec laquelle les leaders anglophones entreprennent les choses. Ils ne font pas la danse « bafia » (un pas en avant, deux pas en arrière), comme nos leaders syndicaux francophones. Ici, il suffit juste de quelques billets de banque pour diviser les « syndicalistes ». Et ça réussi à tous les coups. L’augmentation du prix du gaz domestique, des denrées alimentaires, du carburant à la pompe, des courses de taxi, n’aurait pas lieu si on avait de vrais leaders syndicaux francophones, qui défendent l’intérêt général et non leurs ventres.

« Ça brûle à Bamenda »

Les anglophones nous donnent, sur ce point, une belle leçon depuis le mois dernier. Seulement, je crois qu’il y a beaucoup de choses à rectifier dans leur mouvement. Leurs multiples revendications perdent tout leur sens avec les esprits de division (et non de construction) qui se sont invités dans les rangs.

Pourquoi brûler le drapeau national ?

Les revendications allaient bon train. J’ai même vu beaucoup de francophones soutenir les anglophones à distance. Pour limiter les dégâts, le gouvernement camerounais, de son côté, a laissé les portes des négociations grandement ouvertes, malgré plusieurs échecs. Depuis le début de ces manifs, toute la machine gouvernementale est au four et au moulin pour calmer les tensions, même si on a l’impression que le chef de l’État se fout un tout p’tit peu de leur gueule. Lui, qui a passé un bon moment en mode selfie, tout récemment, avec nos braves Lionnes Indomptables au Palais de l’Unité.

Ils remplacent le vert-rouge-jaune national par un drapeau d’origine inconnue (Source_ Page Facebook_Thierry Mbepgue)

Au moment où les posters du grand-père « androïd » avec les Lionnes inondaient la toile, ses détracteurs fouillaient dans leurs poubelles (archives) et balançaient les photos les plus choquantes sur les réseaux sociaux, pour faire croire à la communauté nationale et internationale qu’elles avaient été prises dans la zone anglophone. Faux ! On vous connaît déjà. Je refuse de croire que toutes ses images de morts et de blessés provenaient du Sud-Ouest ou du Nord-Ouest. Mais tout le monde a vu comment certaines personnes ont brûlé et marché sur le drapeau vert, rouge, jaune (avec une étoile jaune dorée sur la bande rouge) de notre cher Cameroun. Le berceau de nos ancêtres. Notre symbole. J’ai mal. Très mal. Je trouve cela insultant et inacceptable. Je ne suis pas le seul à le penser hein !!! Cette barbarie a également été condamnée à l’unanimité par les leaders politiques et d’organisations civiles.

J’ai également appris que le prince d’Etoudi, après ses séances de selfie, est aussi très fâché. Pas seulement contre les gens qui ont brûlé le drapeau national, mais aussi contre les petits monstres qui ont organisé des meetings pêle-mêle à Bamenda. Les services secrets camerounais seraient déjà à pied d’œuvre pour traquer ces rebelles que certains assimilent aux terroristes de Boko Haram. « Ceux qui désinforment l’opinion ne seront pas épargnés », selon le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary. Heureusement, les membres du Collectif des blogueurs camerounais sont assez outillés pour ne pas se jeter dans la gueule du lion.

 


Qui viendra aussi m’emballer dans les folies de fin d’année ?  

Les fêtes sont déjà là. Je cogite encore. Et toujours pas de night club localisé. Encore moins de nouvelles fringues achetées. Durant cette période de fin d’année, j’ai décidé de sortir de mon confort. Pour une fois, je ne veux pas être ce mec très réservé.

Ce 5 décembre, je suis tout seul dans ma chambre. Une belle musique du Roi de la Rumba congolaise, Papa Wemba, en duo avec Koffi Olomidé, berce ma soirée. Elle me donne envie d’esquisser quelques pas de danse. Mais pas tout seul. Ce serait une folie. Une vraie ! J’ai besoin d’être accompagné. D’être guidé. Surtout que je ne connais rien de la danse. Il me faut un prof. Une professionnelle de la Rumba congolaise. Je contemple les quatre murs de ma chambre. Aucune déesse n’apparaît jusqu’à la fin de la chanson. Mais l’idée de me défouler ne me quitte plus. Elle va même croissant. La pression monte. Je décide d’éteindre ma radio qui me distille pourtant la bonne humeur. C’est à cause de la solitude. Mes lèvres prennent le relais. Elles miment le titre « Voir la nuit s’emballer » de M. Pokora. Un autre truc de fou. Ce délice du chanteur français me rend dingue. Décidément, tout est planifié pour que je fasse la fête en cette période de fin d’année.

"Joyeuses fêtes de fin d'année 2016"
« Joyeuses fêtes de fin d’année 2016 »

Danser en hommage aux victimes de l’année qui s’en va

Je sais que c’est souvent très important de se défouler après une longue année remplie de pièges. Oui, je veux aussi m’amuser comme tous les jeunes de mon âge. Non sans penser aux compatriotes qui nous ont quittés cette année. Mais par où vais-je commencer ? Je ne suis pas doué en la matière. Je ne maîtrise  rien des fiestas. Je ne sais que prier, lire, rédiger des articles de presse, des billets pour mon blog, bavarder sur les plateaux radio et télé. Rien de plus.  Je rêve d’une personne qui me tendra la main. Qui m’amènera découvrir des endroits bouillants. Je rêve d’être dans ses bras durant ces moments. Noire, métisse, blonde ou blanche, peu importe sa couleur de peau. L’essentiel, c’est d’être avec une meuf qui me comblera d’amour. D’être avec une « bombe latine » qui m’aidera à décorer mon sapin de noël, me fera découvrir des coins chauds avec des amis hyper sympas, qui ne se moqueront pas de moi quand je leur dirai que je ne connais pas les musiciens de l’heure, encore moins les pas de danse et boissons alcoolisées en vogue au pays.

"Je vais boire avec modération"
« Je vais boire avec modération »

S’il te plaît Dj enlève-moi cette malchance

Rassurez-vous, je ne suis pas un extraterrestre. Je vis bel et bien au Cameroun. Dans une banlieue de la capitale économique s’il vous plaît ! Mon quartier est bouillant. Pas très loin de chez moi, il y a un night club. Mais je n’ai jamais frôlé son seuil. Tout comme je n’aime pas les musiciens de la nouvelle génération qui chantent tous (ou presque) comme des casseroles. Ceux qui font l’exception sont dans l’ombre pendant que les médiocres polluent nos oreilles. Entre nous, comment pourrais-je danser une chanson qui commence par « Le piment dans la sauce », « Coller la petite », « Tuer pour tuer » ou encore « Hein père » ? Des titres qui n’ont ni tête, ni queue. Je veux bien m’emballer dans les folies de fin d’année, mais avec un Dj  qui table sur la qualité et non sur la quantité. A chacun son choix musical n’est-ce pas ? Alors bonne fête de fin d’année à tous !!!


Est-ce une bonne idée de dévoiler son statut sérologique à un Camerounais ?

Le Cameroun se joint à la communauté internationale ce jeudi 1er décembre 2016 pour commémorer  la 29e édition de la Journée mondiale du Vih/Sida. Chez nous, un sidéen pauvre est une malédiction pour son entourage.

180 000 personnes souffrant du Vih/Sida sont sous traitement au Cameroun en 2016. Ce chiffre, je l’ai eu aujourd’hui en suivant le journal matinal sur les antennes de la radio Sweet Fm. J’ai également appris que plusieurs centaines de personnes meurent de cette maladie chaque année dans notre pays. Faute de moyens, beaucoup n’ont pas accès aux soins de qualité. Encore qu’ils n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner à l’extérieur, ou d’avoir des médicaments efficaces comme nos grands, qui nous construisent pourtant des hôpitaux de « référence » ici.

"Prise de sang"
« Prise de sang »

Mais ce qui anticipe généralement la mort de nos sidéens, ce sont les soucis. Ils en ont tellement. Et vous savez que la loi d’attraction s’applique toujours et à tout le monde. Nos malades sont également victimes de moqueries et d’hypocrisie de la part des gens à qui ils se confient. Ceux-ci le rapportent à d’autres personnes. Finalement, c’est toute la République qui est au courant de votre statut sérologique. C’est bien qu’on connaisse votre état de santé, mais est-ce que cette situation vous avantage ? Je ne crois pas, surtout pas au Cameroun.

On sensibilise les sourds 

Des campagnes de sensibilisation sont pourtant organisées de gauche à droite dans nos cités. Mais je crois qu’elles ne visent pas à inviter les populations à considérer les malades du Sida comme des populations à part entière. Au contraire, c’est pour augmenter leurs souffrances. Les campagnes de dépistage sont bien pensées, mais leurs objectifs restent flous dans ma tête.

Après le dépistage, la suite devient compliquée. A part les conseils, quel sort est réservé aux séropositifs ? La mort. Ceux qui organisent gratuitement ces campagnes de dépistage ne font rien pour eux. Le patient rentre mourant chez lui à 50%. Du coup, il croit que tout est fini pour lui, oubliant qu’il était très bien portant quelques heures avant de se rendre dans ce centre « d’infection ».

Généralement, les séropositifs les plus gentils se retirent de la société et retournent au village en attendant leur mort. Tandis que les « méchants » se vengent en distribuant le virus à d’autres personnes. Il y a quelques mois, un jeune mignon garçon atteint de ce virus légendaire, est décédé au quartier Nkongmondo à Douala, après avoir couché, sans préservatif, avec plusieurs jeunes filles et femmes mariées de son secteur. Elles ne lui ont pas résisté. Heureusement, la majorité n’a pas été contaminée. C’est juste un exemple parmi tant d’autres.

"Pendant le dépistage"
« Pendant le dépistage »

Cette pandémie ne cesse de faire des ravages. Elle rode dans tous les milieux. Mais les personnes atteintes qui décèdent généralement sont celles qui connaissent et dévoilent leur statut.

De mémoire de reporter, je n’ai jamais entendu qu’un haut commis de l’Etat, un diplomate ou un Dg soit mort de ce machin. Et pourtant, j’en connais qui sont porteurs de ce virus et n’en parlent à personne. Leur carnet de santé est avant tout une affaire personnelle. Les plus véreux commercialisent cette maladie. Ils la distribuent aux jeunes filles moyennant quelques billets de banque.

« Quand ce directeur d’une grosse structure pétrolière de la place allait avec des jeunes filles, il proposait à chacune 300 000 FCFA pour avoir des rapports sexuels avec condom  et 1 000 000 FCFA sans condom. Elles étaient libres de choisir. Comme les jeunes filles de maintenant ont un gros cœur, plusieurs allaient avec lui sans préservatif ».

La personne qui rapporte cette histoire fait savoir que la plupart d’entre elles ont attrapé la maladie du siècle. Mais rassurez-vous, le milliardaire ne leur avait jamais dévoilé son statut sérologique. Il était très bien portant. De toutes les façons, rien ne prouve qu’il avait les quatre lettres (S.I.D.A).

"#StopSida"
« #StopSida »

Et moi, pourquoi devrais-je dévoiler mon statut sérologique au premier venu ? Tout ce que je vais encaisser en retour, ce sont les moqueries et le découragement, comme si j’étais le mec le plus impropre de la terre. « Sale sidéen » sera le nom qu’on me collera. Non, je ne dévoilerai pas mon statut sérologique à un Camerounais tant que sa mentalité n’aura pas évolué comme chez les occidentaux, où on entend rarement parler de sidéen.

 


Les violences de Bamenda me font froid dans le dos

Les ressortissants anglophones du Nord-Ouest, à Bamenda, ont engagé une série de manifestations ayant mal tournées. On dénombre au moins un mort cette semaine. Un mort de trop au Cameroun.   

Ma voisine Rachel, originaire de Bamenda, sait que je l’aime (pas amoureusement hein), même si on fait souvent des jours, voire des mois sans se dire « Bonjour ». Rachel a perdu l’un de ses parents il y a quelques semaines (pas dans les manifestations de Bamenda). Elle s’est rendue à ses obsèques, accompagnée de sa grand-sœur Frida la semaine dernière. C’est avant-hier (mardi) qu’elles sont rentrées en disant :

« C’est devant nous à l’agence de voyage que les violences ont débuté. Tout se passait devant nous. J’ai eu peur. La police lançait le gaz lacrymogène pour disperser les foules»

Le weekend dernier à Bamenda, des pneus ont été brûlés, des établissements publics cassés, une vie a été enlevée.

« Le ras-le-bol des anglophones »

Des évènements qui auraient pu êtres évités… Si le pays était sur les rails.

Si ceux qui nous gouvernent avaient une oreille attentive aux revendications des uns et des autres. S’ils ne minimisaient personne. S’ils agissaient rapidement quand on leur sert des correspondances. Mes frères « Bamenda » ont la mémoire courte. Ils oublient que nos dirigeants ne réagissent que quand survient un drame.

"Face aux forces de l'ordre"
« Face aux forces de l’ordre »

Comme Rachel, je suis accro à la paix.

Je n’aime pas les coups de fusil. Il est donc hors de question que j’encourage les forces de l’ordre qui tirent sur les manifestants, même si ceux-ci cassent les établissements publics. On a beaucoup de sous dans les caisses pour en reconstruire d’autres ou bien !

Ce n’est pas pour autant que j’applaudis ces gens qui cassent tout sur leur chemin, Ils ne font qu’agacer les “forces du désordre”. Nous sommes dans un pays de répression. Chez nous, les policiers n’encadrent pas les manifestations, mais les dispersent à coups de gaz lacrymogène.

A vrai dire, mes amis de Bamenda, je n’arrive pas à justifier la tournure des évènements tandis que je trouve vos revendications plutôt justes. Un mort, c’est un Camerounais de trop qui meurt ! Vous dites votre ras-le-bol parce que les pouvoirs publics ne vous écoutent pas. Moi aussi je suis choqué. Vous devez vous rappeler que la balance du Cameroun (dans presque tous les domaines) ne pèse en faveur d’aucune ethnie, tribu ou région. Nous sommes tous dans la même merde mes frères/sœurs! Certaines personnes pensent souvent que je suis du pays « organisateur », c’est-à-dire de la région du président Paul Biya, et pourtant je chôme, au même titre que plusieurs de mes frères et sœurs. Le système éducatif de notre pays ne pèse pas suffisamment en votre faveur, c’est entre autres la raison de votre révolte.

Manifestants violents, ne donnez pas raison à ceux qui voudraient nous diviser, à ceux qui ne comprennent pas que notre pays est un et indivisible. Bien sur que je partage vos revendications ! Mais je pense, à mon humble avis, qu’une marche pacifique, quand bien même elle aurait eu besoin de plus de temps, n’aurait pas provoqué cet accident qui m’attriste. En toute sincérité, les violences de Bamenda me font froid dans le dos.

"ça brûle à Bamenda"
« ça brûle à Bamenda »


Oui les filles enivrez-moi de joie !  

Nos Lionnes sont qualifiées pour les demi-finales. Elles ont battu la sélection sud-africaine.

"On célèbre la victoire"
« On célèbre la victoire »

Je suis resté devant la télévision pendant toute la rencontre. J’avais peur au début en regardant la prestation des joueuses sud-africaines. Très fortes. Nos Lionnes m’ont donné la chair de poule à l’entame de la rencontre. Mais la chance était de notre côté pendant la deuxième tranche.

Elles ont décroché leur ticket pour les demi-finales en inscrivant l’unique but de la rencontre à quelques minutes de la fin. Que c’est beau d’être Camerounais et de savourer cette victoire ! Gaëlle, Christine, Geneviève,…remplissent le peuple camerounais de joie.

Je suis ivre d’amour, ivre de joie pour nos lionnes, nos championnes! Je vais finir ce billet plus tard s’il vous plaît, je célèbre encore la victoire de mes reines. Bravo les filles, je vous aime !!!

#LaCanVueParLesBloguers

 


Can féminine 2016 : j’épouse les Lionnes, je zappe les Lions

Depuis mon New-Bell natal, j’ai vécu le joli football de notre équipe nationale féminine à la télévision avec d’autres « boys » du quartier.

Ne dites pas que je dérange hein ! Ça fait très longtemps que je n’ai pas regardé un match de football pendant 90 minutes. Tout simplement parce que j’avais perdu le goût du football à cause d’une catégorie de Lions Indomptables qui se font constamment dompter à chaque compétition. Ouf ! Heureusement que les filles sont venues. Elles sont là. Les messies.

Balle au pied

J’ai été blasé par leur prestation de cet après-midi au Stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé (capitale politique camerounaise) dans le cadre de la 10e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) féminine en présence de monsieur et madame Biya. C’est dans la salle de jeu « SuperGoal », sis au quartier Ngangué, non loin du lieu-dit « Cimetière de New-Bell », dans le deuxième arrondissement de Douala, que j’ai vécu le spectacle des nanas en direct à travers l’un des écrans plats placé dans le hall de cette salle.

"Les blogueurs au contrôle"
« Les blogueurs au contrôle »

La salle grouille de monde. Elle est essentiellement composée de mecs. Tous, comme moi, ont les yeux rivés sur l’écran. Le match inaugural de cette compétition oppose l’équipe nationale du Cameroun à celle de l’Egypte. Au « SuperGoal », chacun à sa préférée. Il y en a qui supporte l’Egypte. Mais la majorité roule pour les Lionnes. Ces dernières ne déçoivent pas. Elles livrent une rencontre spectaculaire. Avec des dribbles, des passements de jolies cuisses…pardon de jambes, des coups de tête, des tirs à distance que notre équipe masculine n’a pas livrée depuis plusieurs compétitions. Elles se déplacent à une vitesse impressionnante, manient le ballon à la brésilienne. Ces nanas me font rêver. Pas seulement moi. Certains fans pensent même qu’Hugo Bross, le sélectionneur de l’équipe masculine, devrait faire son choix ici : « Moufdè, ces filles sont fortes. On doit prendre certaines pour renforcer l’équipe des hommes », lance un supporter dans la salle.

Elles percent les filets égyptiens

La joie me gagne. Mais un supporter de l’équipe adverse veut me refroidir : « Aka ! On va les gagner. Vous avez vu comment la gardienne de l’équipe égyptienne est forte ? » Avant même qu’il ne termine sa phrase,  Aboudi Onguéné Gabrielle, met le ballon rond au fond des filets égyptiens. « But but but but !!!!!!!!!!! » Toute la salle est en joie. Pluie d’applaudissements pour les filles. Toutefois, les Lionnes ne lâchent pas prise. Elles tiennent leurs adversaires en respect pendant la première période. « Notre gardienne pourrait même s’assoir et se refaire les ongles tranquillement sans être inquiétée », pense un spectateur ivre de joie, assis juste à côté de moi. Dans les chaumières et les ménages, l’ambiance est partagée par tout le monde. Pendant la deuxième tranche, les filles, après un tour dans les vestiaires, reviennent avec le même engouement et le même spectacle. Ça paie hein ! Christine Manie inscrit le second but de la rencontre. Les égyptiennes sont KO au stade. Et moi à Douala, j’ai décidé d’effacer nos roublards de l’équipe masculine de mon cœur jusqu’à nouvel ordre. Je les zappe pour les filles. Allez les Lionnes, rugissez encore et encore. Bravo !!!

"Les Lionnes Indomptables"
« Les Lionnes Indomptables »

Ce billet est ma contribution dans le cadre de la campagne #LaCanVueParLesBlogueurs lancée par les blogueurs camerounais et africains.