Didier Ndengue

Après la chute de Blaise Compaoré: Les burkinabè du Cameroun s’expriment

En plus du retour des civils au pouvoir, ils souhaitent la lumière sur les assassinats de Thomas Sankara et Norbert Zongo.

Enfoncé dans le fauteuil de son bureau ce mercredi 05 novembre 2014 à l’Ecolerégionale de sécurité incendie (Ersi), Christophe Kaboré pense que toucher à l’article 37 de la Constitution burkinabè était la pire erreur de Blaise Compaoré. Cet ancien responsable des Comités de défense de la révolution (CDR) se souvient toujours de ce fameux août 1983. En cette date, l’actuel instructeur pompier, alors âgé de 22 ans, était membre de la clique dirigée par Thomas Sankara pour la libération de leur pays, le Burkina Faso. Blaise Compaoré faisait lui aussi partie de ce mouvement des jeunes engagés. L’histoire apprend que c’est lui qui est à l’origine de la mort de son compagnon militaire Thomas Sankara. Mais les burkinabè installés dans la capitale économique camerounaise ne s’attardent pas trop sur ce triste passé. Depuis l’avènement du printemps arabe, Christophe Kaboré était persuadé que le déclin de Blaise Compaoré, à la tête du Burkina Faso, était proche. « Qu’il nous dise ce qui s’est passé pour qu’il élimine son ». Le pompier apprend que M. Compaoré a modifié la Constitution trois fois et en était à sa énième tentative. D’où le courroux du peuple burkinabè. Les jeunes, qui préparaient un large mouvement de riposte depuis plus de trois ans, sont montés au créneau pour dire leur ras-le-bol. Un courage que salue Christophe Kaboré depuis le Cameroun. « Tout le monde sentait venir la chose. On savait que ça allait se terminer de la sorte. Blaise devait renoncer à la modification de la Constitution et terminer son mandat. Depuis trois ans, la société civile et l’opposition ne voulaient pas qu’on touche à l’article 37 de la Constitution qui prévoit deux mandats », soutient celui qui a démissionné du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de Blaise Compaoré.

Compaoré, ivre de sang

De mémoire, Blaise Compaoré a épuisé deux septennats et deux quinquennats. Visiblement, il en voulait encore. Pourtant, après son accession à la magistrature suprême à la suite de son coup d’Etat de 1987 contre Thomas Sankara, les burkinabè rencontrés dans la capitale économique camerounaise se souviennent que Compaoré avait confié à un confrère qu’il n’avait jamais rêvé du pouvoir et qu’il ne s’y accrocherait. Sa décision de se retirer du palais présidentiel sain et sauf ravit Michel Ouédraogo. Seulement, il déplore le bain de sang de la semaine de la révolution au Burkina Faso. « La volonté d’un seul individu ne devait pas plonger le pays dans un si grand chaos. On a enregistré plus d’une trentaine de morts. Des morts en trop depuis l’assassinat de Norbert Zongo », s’indigne-t-il. Gravé dans les mémoires de tous les burkinabè, Norbert Zongo, brillant journaliste, « avait été assassiné et brulé avec quatre de ses compagnons par un commando de la garde présidentielle, il y a plusieurs années ». Jusqu’à ce jour, les burkinabè souhaitent que lumière soit établie sur ce macabre coup du régime Compaoré. Basé au marché Congo, lieu commercial de la capitale économique camerounaise, le styliste modéliste Maré Ibrahim n’a pas encore totalement oublié sa terrible frayeur occasionnée par la révolution des jeunes de son pays pour débarquer Blaise Compaoré. « Il a beaucoup travaillé, mais le pouvoir se partage. L’homme n’est pas parfait, il a des bons et des mauvais côtés, et Blaise Compaoré est un homme ». Membre du parti au pouvoir, il s’était rendu au Burkina le mois dernier pour rendre visite à sa famille. A Ouagadougou, où il a fait un crochet avant de fixer le cap sur son village natal, il rapporte qu’il a beaucoup entendu parler du journaliste Norbert Zongo et de Thomas Sankara. Les quatre jours passés avec les jeunes lui ont permis de conclure que le sort de Blaise Compaoré était scellé.

Peuple intègre

Le maintien de la paix sur l’ensemble du territoire national burkinabé est le principal vœu de Roger Tassembedo. Et pour lui, il faut restituer le pouvoir aux civils, pense-t-il. Même s’il a quitté le pays de ses aïeux à l’âge de 15 ans pour la Côte d’Ivoire où il a passé 25 ans de sa vie, Roger Tassembedo maîtrise parfaitement l’état d’esprit du peuple burkinabè. Il sait qu’il est inoffensif. Raison pour laquelle, il recommande aux journalistes des médias internationaux de ne pas exagérer dans le traitement des informations sur le Burkina Faso., comme ils l’ont souvent fait sous d’autres cieux, laissant croire que les populations se regardent en chien de faïence. C’est également le même son de cloche chez Lesgo Souleymane, opérateur économique. Cet homme n’est pas contre l’appui de la France ou de la Communauté internationale au Burkina Faso. Seulement, chacun doit normalement faire son travail et éviter des troubles ou des divisions. « Je lui souhaite bon vent et demande à tous les burkinabè d’accepter le prochain président de la République. Ils doivent faire preuve d’intégrité », recommande Lesgo Souleymane. Dans le même sillage de la paix, Christophe Kaboré exhorte la société civile et l’opposition à maintenir l’union sacrée qui existe au Burkina Faso. « Les militaires doivent rester dans les casernes. Ça serait bien pour la démocratie au Burkina et en Afrique », conclut l’un des membres les plus influents de la communauté burkinabè du Cameroun.

Didier Ndengue

 


J.RAVI KUMAR : « Comme l’Inde, le Cameroun peut atteindre son émergence avant 2035 »

Récipiendaire de la médaille de l’ordre de la valeur décernée le 20 mai 2013 à l’occasion de la célébration de la 41e fête de l’unité nationale camerounaise, le consul honoraire de l’Inde au Cameroun dit sa gratitude à l’endroit des autorités de son pays d’accueil. Le diplomate en profite pour faire le point de la coopération entre les deux États.

 Bonjour Excellence, merci d’accepter de répondre à nos questions. Pour commencer, pouvez-vous dérouler votre identité à nos lecteurs?

Je suis le consul honoraire de l’Inde au Cameroun et directeur général d’entreprise. Chez nous, il y a un proverbe qui dit que dans chaque grain d’aliment, il est écrit le nom des personnes qui vont le manger. J’étais d’abord en poste en France pour cinq ans avant de venir ici. A cette époque-là, j’étais avec le ministère du commerce de l’Inde pour les relations entre la France, les pays du Maghreb et l’Inde. Après mon poste, je suis rentré en Inde et je travaillais toujours avec le gouvernement. Après, je travaillais avec le secteur privé. Mais mon affection pour les pays francophones m’a poussé à venir au Cameroun, non parce que c’est un pays francophone, c’est un pays bilingue et moi, je suis né anglophone mais j’ai une affinité pour la langue française. Je suis arrivé au Cameroun en 1990. A mes débuts au Cameroun, j’étais directeur général d’une société. On menait des actions dans les produits industriels, au même moment j’étais membre du conseil d’une usine qui fabriquait le câble à Douala. Après on a commencé « Nakira-Kam » qui est ici depuis 1990. Nous sommes dans le secteur industriel, nous faisons des produits consommables mécaniques. Dans le domaine électrique, nous représentons la maison internationale qui s’appelle Aston. Nous sommes dans l’équipement électrique de haute tension et moyenne tension. Nous avons aussi un autre département qui fait dans le domaine de l’aviculture ici au Cameroun.

 A l’occasion de la 41è fête de l’unité nationale camerounaise, vous avez été décerné. Que représente cette médaille à vous épingler sur la poitrine le 20 mai dernier par les autorités de la région du Littoral ?

J’ai été décoré de la médaille du chevalier de l’ordre de la valeur. C’est une reconnaissance de la part du Cameroun pour toutes mes contributions dans ce pays depuis des longues années. J’ai accepté cette distinction avec beaucoup d’humilité et avec beaucoup de joie. J’ai discuté avec mon Haut Commissaire qui est basé au Nigéria, il m’a félicité et m’a dit que c’est une reconnaissance pour mes contributions avec beaucoup d’effort.

Comment jugez-vous la coopération entre l’Inde et le Cameroun ?

Le Cameroun et l’Inde sont deux pays amis depuis plus de cinquante ans. L’Inde est l’un des premiers pays qui a reconnu le Cameroun après l’indépendance. Il y avait toujours un lien entre les deux. Pour commencer, c’était les films indiens que tout le monde appelle « films indous » qui étaient très populaires au Cameroun. Le premier ambassadeur de la culture indienne au Cameroun était le film. Les camerounais aimaient beaucoup nos films. Il y avait même certains qui chantaient « pia pia pia ! » Les premiers grands pas dans les relations Inde-Cameroun étaient dans le cadre de l’installation du Consulat Honoraire de l’Inde à Douala. Ma nomination a été faite par le président de l’Inde en 2007 et j’ai eu mon exéquatur de la part du président Paul Biya en 2009. Avec ça, nous avons eu à installer une antenne diplomatique. Nous avons mené beaucoup d’activités dans le sens de la coopération bilatérale entre nos deux pays. Premièrement, nous avons, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, l’Inde a fait un cadeau qui était sous la forme télé éducation, télémédecine. Un de nos présidents a toujours dit : s’il y a l’éducation et la santé, le reste suit. Donc, nous avons donné la télé éducation avec toutes les infrastructures qui liaient l’Université de Yaoundé1 avec la meilleure école en Inde et les étudiants étaient assis dans une classe virtuelle. Les étudiants de Yaoundé1 suivaient les cours et obtenaient les diplômes de l’Inde. Il y avait des possibilités de poser des questions et de recevoir des réponses. Ça était très bien reçu par le peuple camerounais. Nous avions cinq à six cours avec plus de trois cents étudiants qui ont suivi les cours d’informatique et data management et dans le tourisme. La télémédecine est installée dans le centre hospitalier de l’Université de Yaoundé(CHUY) dans lequel nous avons plusieurs volets. Le premier volet : le malade avec le médecin camerounais peuvent faire une téléconférence directement avec les meilleurs experts disponibles en Inde. Par exemple, s’il y a quelqu’un qui a des problèmes de cœur ici, il y a un moyen de transmettre des données instantanément de l’autre côté et une décision concernant la thérapie peut-être immédiatement prise. Jusqu’à récemment, quand on suspectait qu’une personne a un cancer, on prenait les souches et on les envoyait en Europe, les résultats prenaient plusieurs semaines pour revenir. Imaginez qu’on dise à quelqu’un après quarante cinq jours qu’il n’a pas le cancer alors qu’il était à moitié mort de peur. Nous avons donné un microscope qui est lié à Internet. Avec cette technologie, les techniciens camerounais regardent les souches avec le microscope, ça se lit simultanément par l’expert indien. Les deux peuvent alors décider s’il y a le cancer ou non. C’est un grand pas avec la technologie. L’Inde a fait beaucoup de progrès dans la Technologie de l’information et de la communication ces dernières années. Le deuxième volet dans la télémédecine est la formation continue des docteurs. Ceux de l’Inde partagent leurs expériences avec ceux du Cameroun et vice-versa. S’il y a un médecin qui dit qu’il connait tout, je crois que c’est la mort. Il faut toujours apprendre pour s’améliorer et pour une contribution importante. Pour donner un goût de seconde génération à l’agriculture, nous avons fait un don de 60 tracteurs. Nous avons donné une ligne de crédit de quarante millions de dollars qui fait à peu près dix neuf milliards de francs Cfa pour la fourniture des engins comme tracteurs pour moderniser l’agriculture et aider le Cameroun à s’équiper des éléments de montage d’usine. Donc, il y aura une usine de montage de tracteurs qui sera disponible à la zone industrielle d’Ebolowa. C’était le deuxième pas en agriculture. Plus tard, nous avons vu que le secteur manioc très fort au Cameroun, n’a pas un niveau commercial dans le monde. Ici, on mange le manioc partout, ça se cultive toujours de façon artisanale. Au Cameroun, on ne conserve pas bien le manioc, après deux ou quatre jours ça prend des tâches noires et ça moisit. Nous avons eu une discussion avec le gouvernement sur le secteur du manioc, la production commerciale, la conservation et la valeur ajoutée dans la ligne du manioc. C’est très important. Nous avons aussi donné une autre ligne de crédit avec très bas intérêt et avec un moratoire de paiement sur vingt ans pour vraiment développer le secteur. C’est une ligne de crédit d’à peu près 22 milliards francs Cfa qui font 42 millions de dollars pour développer le secteur manioc. Autre information, l’amidon qui est un produit qui sort du manioc a beaucoup d’utilisation dans le secteur pharmaceutique et dans le secteur alimentaire. En fait, tout ce que le Cameroun peut produire, l’Inde peut acheter. Nous avons parlé de l’agriculture, des TIC. Venons à présent sur la santé. Comme je le disais, nous trouvons la santé comme un facteur très important dans la plupart des pays en voie de développement. Le président Clinton disait à un moment, quand il a visité le Ghana, qu’il était choqué parce que pour chaque job, il y a deux personnes. On ne sait pas quoi va venir de quelle personne et à quel moment. C’était le problème du Sida. Vous vous souvenez, il y a cinq ou dix ans, la thérapie du Sida coûtait à peu près trois cent mille francs CFA par mois. Ce qui n’était pratiquement pas à la portée de plusieurs personnes. Les laboratoires indiens et les pharmacies ont agit très rapidement en fabricant des antirétrovirales dans la forme générique. Les prix ont largement été réduits. En ce moment, l’Inde est l’un des plus grands fournisseurs de remèdes au Cameroun et aussi, j’étais récemment dans un conclave Inde- Afrique, il y avait plusieurs pays africains qui disaient que l’Inde est le premier producteur de médicament pour l’Afrique. Donc dans ce sens, nous sommes entrain de contribuer énormément pour le développement de la santé avec la médicine de qualité à des prix abordables.

Quelles impressions faites-vous du développement du Cameroun et de son émergence à l’horizon 2035 ?

Je pense que le point fort du Cameroun se trouve dans ses ressources humaines. Le peuple camerounais est intelligent, capable et en plus, il y a beaucoup d’entrepreneurs dans ce pays. Le plus grand point de la population camerounaise d’aujourd’hui est la jeunesse. Les gens de moins de trente ans représentent à peu près 70 pour cent de la population. Je suis convaincu que cette population peut travailler pour le bien du Cameroun. Si les jeunes s’y mettent tous, je pense que l’émergence en 2035 est trop loin. Ça pourrait arriver plus tôt parce que vous avez tout ce qu’il faut dans ce pays. Il faut juste travailler sans cesse. Une autre chose que je voulais dire et que je dis toujours : au Cameroun, on regarde vers le gouvernement pour tout et rien. En Inde, c’est quand on a stoppé de dire « le gouvernement doit tout faire », que la jeunesse s’est investie dans les TIC et les industries, nous avons eu nos progrès. Je crois que chaque jeune camerounais devrait penser à être un entrepreneur en contribuant pour le pays au lieu de continuer à regarder le gouvernement. Chacun doit se demander ce qu’il fait pour son pays ou pour lui-même. S’ils parviennent à avoir cette approche, je vois l’émergence du Cameroun plus tôt. Le président Biya a vraiment pensé à un objectif.

Le Cameroun, selon vous, est-il un territoire où il fait bon vivre ?

Franchement dans notre communauté, nous disons que quelqu’un qui a bu l’eau du Cameroun reviendra toujours. Parce que c’est un pays où il fait bon vivre. C’est un pays de paix. Si vous regardez partout dans le monde, il n’y a pas beaucoup de pays de paix. Ici, on traite tout le monde en égalité, les gens sont très amicaux, très ouverts. Je pense que c’est un pays que le monde doit de plus en plus connaitre parce que c’est un pays accueillant, contrairement dans plusieurs pays où des fusils sortent de partout. Ici au Cameroun, c’est toujours la fête avec des bouteilles de champagne qui font des bruits (rire). Il n’y a pas beaucoup de pays dans le monde qui ont cet avantage. Donc, je pense que c’est un très bon pays.

Les investisseurs indiens sont-ils séduits par les ressources de ce pays sous-régional ?

Depuis quelques années, nous sommes entrain d’amener les hommes d’affaires indiens à entrer en contact avec le gouvernement camerounais ainsi qu’avec les hommes d’affaires camerounais. Les récentes offensives étaient pour vendre l’image du Cameroun en Inde. Il y a eu une délégation commerciale dirigée par son excellence le premier ministre Philémon Yang qui était accompagné de plusieurs ministres pour vraiment faire la promotion du Cameroun en Inde. Nous avons fait un conclave entre l’Inde et les pays africains pour discuter des projets. Il y avait une forte participation du Cameroun. On comptait 40 à 50 hommes d’affaires dirigés par la chambre de commerce. Certes, en Inde, l’Afrique n’était pas bien connue il y a plusieurs années. Sauf l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Est de l’Afrique où il y a beaucoup d’indiens. A partir de 1990, le Cameroun était connu comme pays de Roger Milla. Il était connu pour son football. Pendant les dernières années, avec toutes les interactions entreprises dans plusieurs secteurs d’activités, il y a de plus en plus de connaissance des richesses du Cameroun dans les secteurs minier, agricole, et dans plusieurs autres. Cela attire l’intérêt indien. Pour votre information, le projet de la bauxite est un projet de plus de six milliards de dollars US qui peut donner des emplois directs et indirects à des milliers de personnes. Maintenant, le Cameroun comprend que l’Inde est devenue un pays important dans le monde avec la nouvelle géopolitique qui se présente. D’autre part, il y a beaucoup de camerounais qui vont en Inde pour des affaires, l’éducation, les soins médicaux, etc.

Sortons de notre entretien avec les informations de votre communauté de votre ville de commandement. Combien de ressortissants indiens vivent-ils dans cette région du Cameroun et quelles sont leurs principales activités?

On compte plus de 800 indiens au Cameroun. La majorité réside à Douala, à Yaoundé et ils sont aussi dans les autres coins du pays. Leur principale activité c’est le commerce général. Nous avons des sociétés qui ont changé la façon de faire du shopping. La plupart des supermarchés aujourd’hui sont tenus par des indiens. À part ça, les indiens sont dans le secteur de l’industrie. Il y a au moins trois unités qui transforment la ferraille en fer de béton. Avant, les indiens exportaient la ferraille du Cameroun. Tout ce qu’il y avait comme voitures cassées, ils ramassaient avec l’accord de la communauté urbaine et nettoyaient les routes. Maintenant, il y a les fonderies pour la fabrication de fer de béton sur place. Je suis fier de vous dire qu’il y a des sociétés indiennes qui veulent venir fabriquer des médicaments ici au Cameroun. En ce moment, il y a aussi des sociétés qui fabriquent des alcools dans le secteur alimentaire. Le plus grand exportateur du café et du cacao du Cameroun est une société indienne, nous sommes dans

Le consul et une famille indienne
Le consul et une famille indienne

plusieurs secteurs d’activités. Il y a beaucoup d’indiens qui sont nés ici, il y en a qui vivent ici depuis plus de quarante à cinquante ans. Ils ont fait du Cameroun leur deuxième nation.

Propos recueillis par Didier Ndengue


Alerte Ebola : Des chauves-souris survolent Bonanjo

Seuls les effets pervers de ce virus donnent des sueurs froides aux populations camerounaises. Curieusement, les porteuses de celui-ci sont sont visibles dans le ciel du quartier administratif de Douala.

Val, une amie ne veut pas entendre parler de cette maladie qui fait rage en Afrique de l’Ouest. Elle considère la fièvre hémorragique Ebola comme un vrai monstre, engendré pour exterminer les hommes. La maladie grimpe à une vitesse surprenante et pourrait se retrouver sur tous les territoires du monde. Une situation qui n’arrange pas du tout mon amie. Hier vendredi, nous avons eu des échanges sur Facebook à ce propos.

En temps que journaliste, je pensais que l’information devait l’intéresser. Et qu’elle allait l’utiliser pour faire un article pour le compte de son quotidien. Mais Val est restée sur sa soif lorsque je lui ai annoncé que la fièvre à virus Ebola guette notre pays. Elle est restée sans écrire pendant plus de deux minutes pour une conversation qui se voulait rapide. J’ai compris aussitôt qu’elle était effrayée par cette annonce. Quelques secondes plus tard, elle me fait savoir qu’ « Ebola est la mort en personne. On ne devrait même pas prononcer ce nom ici au Cameroun ».

Même son de cloche pour Rachel, ma voisine. Pour elle, le coup scientifique ( ?) est une belle réussite. Rachel et sa sœur Frida ont rompu tous liens de contact avec la viande de brousse qu’elles consommaient abondamment autrefois, de peur d’être contaminées. La consommation du bitter kola et oignon, selon une certaine expertise pour se préserver du virus, est devenue leur priorité.

Il parait que les chauves-souris sont aussi à l’origine d’Ebola. Et pourtant, elles sont nombreuses à survoler plusieurs domiciles administratifs de Bonanjo, dans la cité économique camerounaise. « La présence des chauves-souris quelque part est un mauvais signe », m’explique Ousmane, le taximan qui me transporte ce vendredi après midi. Ousmane ne fait pas allusion à Ebola plutôt aux « totems de ceux qui nous gouvernent ». Incroyable. Comment le savez-vous ? Le taximan m’apprend qu’il a passé presque toute sa jeunesse dans son village natal sis de l’autre côté de la région du Centre. « En zone rurale, les chauves-souris et les hiboux sont considérés comme des animaux sorciers qui entretiennent de très bonnes relations avec le monde mystique», conclut-il. Sachant qu’Ebola est une maladie mystique, parce que toutes les maladies sont des démons, on est tenté de croire que ce monstre guette les camerounais depuis des lustres via les chauves-souris de Bonanjo.

Didier Ndengue


Trafic d’enfants: Les sales besognes du Minas

Dans un  documentaire projeté Samedi dernier à Douala, le Collectif SOS Enfants Volés pointe un doigt accusateur sur le ministère des Affaires sociales.

Le cas le plus flagrant et le plus vieux de ses dossiers est celui de Josépha Kileba. Il y a 17 ans, elle souffrait de Tuberculose. Mère d’un garçon de deux ans et d’une fille de cinq jours, elle place ses enfants au centre d’accueil des enfants en détresse d’Obobogo sous le conseil et la procuration verbale de la responsable régionale des affaires sociales de la région du Centre. Au début, dame Kileba rend visite à ses deux enfants sans problèmes. Mais plus tard, il lui est interdit de revoir ces derniers. Les agents du ministère des Affaires sociales (Minas) avaient déjà trouvé une autre famille aux deux enfants de la malheureuse Josépha Kileba. Le 23 mai 2013, le conseil de Cameroon Ô Bosso, une organisation de la société civile, se saisit du dossier et sert une lettre au Minas « pour retrouvailles des deux enfants de Mme Kileba et solution institutionnelle légale ». On se souvient que la patronne du département ministériel de l’époque était le Docteur Marie Madeleine Fouda. Et le collectif constitué pour la cause pense que les deux gamins ont été donnés à leurs familles d’accueil contre une forte somme d’argent qui, sans doute, est tombée dans les caisses du Minas. La principale raison qui laisse conclure cette thèse du Collectif SOS Enfants Volés est que « les enfants sont curieusement volés dans des institutions contrôlées par l’Etat et aucune mesure n’est prise pour stopper la montée en puissance du phénomène », explique Georges Ekona, Coordonateur de l’organisation. A contrario, on tente de banaliser la tragédie. Seulement en 2014 qui s’achève, trois cas de vol d’enfants ont été signalés à Douala, une dizaine à Yaoundé et trois autres au Sud-ouest du pays. Il s’agit là uniquement des cas sur lesquels le collectif s’est donné pour mission de traiter jusqu’à ce que lumière soit faite. Mais l’idéal serait que les enfants soient restitués à leurs familles d’origine.

Certains parents victimes craignent encore de se signaler. Entre temps, l’affaire opposant dame Kileba Josépha à l’Etat du Cameroun se poursuit dans les tribunaux. Et Catherine Bakang Mbock qui a hérité de ce département ministériel est dans des sals draps. Car le Collectif SOS Enfants Volés ne compte pas s’arrêter en si bon chemin avant avoir vu leurs efforts se concrétisés. Dans très peu de temps, l’organisation va étendre ses enquêtes dans les dix régions du Cameroun, question de traquer tous les trafiquants d’enfants.

Enfants volés au Cameroun : Un scandale d’Etat

Le documentaire, d’une durée de 27 minutes 24 secondes, passe en revue le vécu quotidien des familles victimes de vols d’enfants au Cameroun. Dans cette réalisation du Collectif SOS Enfants Volés, organisation constituée de 16 associations de la société civile, 05 avocats, 04 médecins, leaders politiques, leaders d’opinion et autres acteurs, il ressort que le trafic d’enfants dans les hôpitaux, les quartiers et les institutions contrôlées par l’Etat se port bien. « Ces atteintes à l’intégrité physique et morale de la personne humaine et de l’enfant en particulier se multiplient et tendent à se banaliser, dans une quasi –indifférence générale », constate le collectif. Dans le film qui a été projeté le week-end dernier dans la capitale économique, interviennent tour à tour plusieurs personnalités y compris Mgr Samuel Kleda, Shanda Tomne, Maître Meli, Kah Walla, Sam Baka et beaucoup d’autres. Tous condamnent la croissance de ce phénomène à la briqueterie à Yaoundé, Beedi à Douala, etc. « Le trafic d’enfants en cours dans notre pays est un crime contre l’humanité. Celui-ci remet en cause le caractère sacré de la vie de façon générale de la société. Dans ce contexte, l’enfant et la mère sont des couches fragiles et vulnérables donc la protection devrait être le minimum garantie par notre société », interpelle le Collectif SOS Enfants Volés.

Didier Ndengue  

La projection du documentaire interdite

Les quelques 250 invités attendus par le « Collectif SOS Enfants Volés » au restaurant la chaumière à Bonapriso, samedi 1er novembre, dans le cadre de la projection du documentaire « Enfants volés au Cameroun : Un scandale d’Etat », ont été contraints, une fois arrivés sur le lieu où l’événement devait se tenir à 16 heures, de se rendre plus tôt au siège de l’Ong Cameroon Ô Bosso à Bali, pour suivre le film. Le Préfet du département du Wouri, Paul Naseri Béa, accompagné de cinq commissaires, deux gendarmes et une trentaine d’hommes en tenue, informe-t-on, se sont opposés à la projection du documentaire qui expose les lacunes du gouvernement face au trafic des enfants camerounais en quadrillant le lieu de la projection. Le motif de ce refus de l’autorité administrative est que « le Collectif SOS Enfants Volés n’a eu aucune autorisation pour la projection de son  documentaire », explique Edith Kah Walla, leader du Cameroon People’s Party (CPP) et membre de la coalition. Au finish, la projection du documentaire a eu lieu en plein air à Bali, sur la grande véranda de l’immeuble abritant les services de Cameroon Ô Bosso en présence des familles victimes de vol d’enfants, des représentants des partis politiques et de la société civile. Invités, le Gouverneur, le Préfet et le ministère des Affaires sociales (Minas) n’ont pas honoré à l’invitation du collectif.

DN


Doing Business: Cacophonie autour du rapport 2015

La lecture du 12ème classement annuel de la Banque mondiale sur l’environnement des affaires dans le monde diverge selon les acteurs. La Banque mondiale explique.

Le Cameroun a-t-il gagné ou perdu des places dans le Doing Business 2015 ? La 12ème édition du rapport de la Banque mondiale qui mesure la facilité à faire du business dans 189 économies, répond qu’il en a perdues. Le document indique en effet que le Cameroun est passé de la 148ème place à la 158ème perdant ainsi 10 places. Sauf que, lors de la publication du Doing Business 2014, le Cameroun occupait plutôt le 168ème rang. Ce qui a d’ailleurs fait dire au « Quotidien de l’Economie » mercredi de la semaine dernière que le Cameroun a gagné 10 places. Contactée, la représentation de la Banque mondiale au Cameroun indique que « ceux qui disent que le Cameroun a perdu 10 places ont raison et ceux qui affirment qu’il en a gagnées 10, n’ont pas totalement tord ». En fait, explique-t-on au sein de l’institution, les critères du Doing Business ont changé cette année. C’est donc en appliquant ces nouveaux critères aux données du Doing Business précédant, qu’on a obtenu le rang de 148ème pour le Doing Business 2014, au lieu de 168ème comme indiqué lors de sa publication en fin d’année dernière.

Rapport Doing Business 2015
Rapport Doing Business 2015

Malgré tout, le 12ème classement annuel de l’institution monétaire internationale relève que le Cameroun, bien qu’ayant perdu dix places, a amélioré son système d’accès à l’information sur le crédit en adoptant des réglementations qui prévoient la création et l’exploitation d’une base de données sur le registre du crédit. Le pays a aussi, renchérit l’analyse de la BM, renforcé la protection des investisseurs minoritaires en introduisant des conditions additionnelles pour révéler des opérations entre personnes ou entités apparentées au conseil d’administration et en permettant aux actionnaires de consulter les documents relatifs à ces opérations et de nommer des commissaires aux comptes chargés de l’examen et de la vérification de telles transactions.

Le Gabon, bon élève de la Cemac

Selon le rapport publié sous l’intitulé : « Doing Business 2015 : au-delà de l’efficience », le Cameroun, 158ème du classement, est deuxième des six pays de la zone Cemac avec une note de 49, 85/100, derrière le Gabon, premier de la sous-région, est à la 144ème  position avec une note de 53, 43, reculant ainsi de six places sur le classement 2014 (138ème).  Le Tchad quant à lui, arrive à la 185ème place mondiale avec une note de 37, 25 ; la Guinée vient à la 165ème position avec une moyenne de 49, 01 ; la République du Congo 178ème avec 43, 29 et la République centrafricaine à la 187ème place avec une note de 34, 47/100.

Doing Business est un baromètre qui analyse les réglementations qui s’appliquent aux entreprises au cours de leur cycle de vie. C’est un concept de la Banque mondiale (BM) effectué dans 189 économies. Il est donc question de prendre en compte les critères suivants : création d’entreprise, octroi de permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs minoritaires, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de l’insolvabilité. Globalement, la Banque mondiale qui réalise cette étude, apprécie les performances des pays d’Afrique subsaharienne qui « ont fait des progrès notables ces dix dernières années en réduisant les contraintes réglementaires relatives à l’environnement des affaires ». Melissa Johns, Conseillère à la Banque mondiale qui fait cette déclaration, ajoute que les données de l’institution montrent à suffisance que l’Afrique subsaharienne a enregistré le plus grand nombre de réformes sur 2013-2014.

Didier Ndengue 

 


Climat des affaires : La CEEAC renforce ses capacités

La capitale économique camerounaise abrite une réunion de sensibilisation du Projet régional de facilitation des affaires du 11 au 12 novembre prochain.  

La séance de travail vise à faire face aux enjeux et défis de la mondialisation. De cette rencontre, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) souhaite se doter des éléments d’analyse lui permettant de créer des conditions plus favorables du développement des entreprises et améliorer leur compétitivité. Organisée par le Secrétariat général de l’institution communautaire avec le support de la Facilité Climat des Affaires ACP ( BizClim), la concertation s’inscrit dans le cadre plus large d’une réflexion sur la définition d’un Programme régional sur l’amélioration de l’environnement des affaires (PRFA) qui passera notamment par la simplification des procédures administratives et leur publication en ligne (eRegulations).

CARTE DE LA CEEAC
CARTE DE LA CEEAC

Les 11 et 12 novembre, les participants discuteront et valideront les premiers résultats de l’étude diagnostique et orienteront les travaux de l’équipe projet, rapporte le communiqué de presse de la réunion, non sans préciser que la Facilitation Climat des Affaires (BizClim) est une initiative conjointe ACP-UE financée par le 10ème FED qui vise à améliorer le climat des affaires et des investissements dans les régions d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. BizClim veut stimuler la réflexion dans les domaines des partenariats publics-privés, la reforme et la privatisation des entreprises publiques, la réduction de la pauvreté.

Didier Ndengue


Insécurité routière : La note est salée en zone Cemac

 

Ambiance très studieuse au cours de la rencontre de Douala
Ambiance très studieuse au cours de la rencontre de Douala

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad ont enregistré 7969 décès suite aux accidents de circulation en 2013. La Commission de la Cemac et la Banque mondiale se mobilisent pour éradiquer les drames à répétition sur les voies routières des trois pays.

C’est par une note optimiste que M. Mahamat Ahmat Ismaïl, représentant le Commissaire en charge du développement des infrastructures et du développement durable auprès de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), a clôturé l’atelier de formation en sécurité routière et de promotion de mesures de sécurité et bonnes pratiques dans la gestion du transport routier de marchandises tenu la semaine dernière dans la capitale économique du Cameroun. Du 20 au 24 octobre, les responsables des associations de transporteurs et de conducteurs, autorités administratives et de polices…venus du Cameroun, du Tchad et de la République Centrafricaine (RCA) ont été très attentifs aux enseignements des experts de la Banque mondiale en matière de sécurité routière. De fait, l’insécurité routière tue plus que le VIH SIDA. Elle cause notamment de grands dommages tant au sein des familles que de la société civile. Cet état de fait va en s’amplifiant avec le développement des pays de la sous-région Afrique centrale.

L’Oms rectifie les chiffres des gouvernements 

Le Cameroun est devenu une « boucherie humaine » depuis quelques temps. Il enregistre « une succession d’accidents graves, avec des pertes humaines et matérielles importantes, plus d’une vingtaine de vies perdues en moins de deux semaines », remarque M. Peter Taniform de la Banque mondiale. En réalité, ce chiffre est loin du nombre exact de décès enregistrés ces derniers jours entre Douala et Yaoundé, pour ne citer que ces deux métropoles. La vérité est que les autorités tâtonnent régulièrement sur le nombre de morts. Par exemple, l’année dernière (2013), des sources officielles disent que le Cameroun a enregistré mille cent cinquante trois (1353) décès suite aux accidents routiers. À la même période, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) fait état de trois mille neuf cent trente trois (3933) décès. L’Oms estime qu’il y a 20, 1% de décès pour 100 000 habitants au Cameroun. Au Tchad voisin, les autorités compétentes ne communiquent pas le nombre exact de morts au regard de celui donné par l’Oms. En 2013, le pays d’Idriss Deby Itno dit avoir eu trois mille deux cent vingt six (3226) décès. L’Oms quant à elle, situe le nombre de morts à trois mille trois cent trente neuf (3339). En Centrafrique, les sources officielles situent le nombre de morts suites aux accidents de circulation à cent cinquante neuf (159). L’Oms révèle par contre six cent quatre vingt dix sept (697) morts en 2013.        Soit un total de sept mille neuf cent soixante neuf (7969) vies fauchées l’an dernier sur les routes des trois pays.

La situation, selon la Banque mondiale, pourrait empirer dans les prochaines années dans la zone Cemac, à cause d’un manque de vision globale de la problématique, d’objectifs, d’actions et mesures à court, moyen et long terme d’amélioration. D’où l’urgence de l’élaboration d’une bonne stratégie de sécurité routière qui devra passer par la prise en compte exhaustive de l’influence de trois principaux facteurs déterminants : l’usager, l’infrastructure et le véhicule. Cette élaboration, renchérit le représentant de la Commission de la Cemac, doit se faire suivant une démarche systémique, mettant au centre la prise de conscience de l’usager. « Le succès d’une telle stratégie nécessite un cadre institutionnel impliquant les plus hauts décideurs, mais aussi et surtout la mise en place d’une structure dédiée qui ne s’occupe que de cela », argumente M. Mahamat Ahmat.

En effet, la Banque mondiale estime que la question de la sécurité routière en zone Cemac se caractérise par le manque de cadre institutionnel et organisationnel efficace pour la gestion et la coordination de la Sécurité routière (SR) au plan national ; le manque crucial de compétences techniques pour la gestion et la coordination, la faiblesse de l’appareil statistique sur les accidents et les victimes ; enfin le manque de cohérence entre les actions entreprises et de synergie entre les acteurs. Bien outillés, les acteurs de la sécurité routière doivent s’efforcer à joindre la parole aux actes. La Banque mondiale de son côté, a réaffirmé son soutien à la Cemac dans la lutte contre l’insécurité routière.

Didier Ndengue

 


Récompense: Des innovations aux Presse sportive Awards

L’évènement qui prime les meilleurs journalistes sportifs camerounais se tiendra le 21 novembre prochain avec des surprises.

En principe, la date limite de dépôt des candidatures comptant pour la troisième édition des Presse sportive Awards portées  par l’Association des journalistes sportifs du Cameroun (AJSC)-coordination du littoral, était fixée au 15 octobre dernier. Elle a dû être rallongée jusqu’à à la fin de ce mois pour permettre aux participants de faire le plein des urnes avant le délibéré du jury le 21 novembre prochain. Les résultats seront alors révélés au cours d’une soirée prestige à Douala-Bercy, dans la capitale économique camerounaise. Le concours récompense en effet les meilleurs travaux dans le domaine du journalisme de sports au Cameroun. Les candidatures à soumettre pour cette nouvelle édition des Presse sportive Awards doivent avoir été réalisées entre novembre 2013 et septembre 2014. Le public a également le droit de voter les sportifs camerounais qui, selon eux, ont marqué l’année 2014. Les modalités de participation ont d’ores et déjà été communiquées par le comité d’organisation. « Le concours est ouvert aux journalistes de sports et aux professionnels des métiers connexes exerçant au Cameroun. Pour concourir, il convient de justifier la diffusion ou la publication du travail soumis au concours dans un média national ou international, ceci dans l’espace retenu », explique Eric Martial Djomo, président de l’AJSC-coordination du littoral lors de la conférence de presse donnée à cette occasion à Douala.

Au cours de la rencontre avec les confrères, le président du comité d’organisation promet de faire de son mieux pour que les couacs observés l’an dernier ne soient plus au rendez-vous le 21 novembre. Pour combler le tout, il a annoncé beaucoup de merveilles. Premièrement, le nombre de catégories à primer parmi lesquelles le Meilleur commentateur de matches a été élargi. Du coup, pour cette nouvelle catégorie, les pronostics vont d’office à l’endroit de Martin Camus Mimb, promoteur de Radio sport info (Rsi). C’est le seul journaliste camerounais a avoir commenté la phase finale de la récente coupe du monde de football tenue au Brésil. Parlant justement de cette grande messe footballistique mondiale, après la débâcle des Lions indomptables, les partenaires des Presse sportive Awards ont pris du recul. Cette année, ils sont moins nombreux à soutenir la troisième édition en préparation. Mais cela ne décourage pas l’équipe d’Eric Martial Djomo. Ils ont décidé de faire avec le peu de moyens mis à leur disposition par leurs partenaires « fairplay ». Les œuvres primées, rassure le président du comité d’organisation, devront également être projetées dans la salle de spectacle. « A chaque catégorie, les photos, reportages, émissions etc. seront projetés à Douala-Bercy avant la remise du trophée. Nous avons aussi prévu des enveloppes pour chaque gagnant», rassure le leader de l’AJSC-coordination du littoral.

Aimé Moukoko tendant le micro au président Eric Martial Djomo
Aimé Moukoko tendant son micro au président Eric Martial Djomo

Didier Ndengue   


République Centrafricaine : Kongo Foncy convoite la magistrature suprême

Depuis le Cameroun, une sympathisante de la politique de Catherine Samba-Panza se croit capable, elle aussi, de gérer le pays après la transition.

Actuellement, le train de vie est devenu beaucoup plus cher en République Centrafricaine (RCA). La nourriture manque et l’action humanitaire ne satisfait pas toutes les bouches. Kongo Foncy croit qu’il n’y a qu’une ménagère pour résorber cette situation de famine. Seulement, pour mieux gérer son panier, elle n’a pas besoin de l’homme. C’est également dans cette logique que la Centrafricaine pense que Catherine Samba-Panza a le potentiel requis pour mener à bout la transition en RCA.

Pour ce qui concerne les détournements des fonds publics dont la présidente de transition est accusée, elle pense qu’il s’agit des manœuvres de ses détracteurs. Depuis 2006, cette jeune C

Drapeau de la République Centrafricaine
Drapeau de la République Centrafricaine

entrafricaine de quarante ans a toujours souhaité que les femmes accèdent à la magistrature suprême dans son pays.

Elle n’a cessé de répéter ses ambitions politiques le 23 octobre dernier aux autres femmes de la sous-région Afrique centrale réunies autour d’un thème portant sur la participation des femmes à la vie politique et aux élections dans leurs pays respectifs. « C’est l’une de mes ambitions. J’avais projeté cela parce que j’avais beaucoup milité dans les activités de participation politique des femmes. Je me suis engagée depuis 2008 et jusqu’aujourd’hui, je continue. J’ai mis un impact positif sur la participation politique des femmes en Centrafrique », explique celle-là qui est persuadée que la crise dans son pays n’est pas une manœuvre occidentale, mais plutôt « une affaire centrafricano-centrafricaine ».  

Avant, les affaires politiques étaient étranges aux yeux des femmes centrafricaines. Aujourd’hui, elles se croient capables de diriger la RCA en toute quiétude. « A l’heure actuelle, malgré la situation sécuritaire du pays, les femmes sont toujours au devant de la scène politique pour chercher à ramener la paix».

L’autre constat clair est que les hommes ont vidé la scène, laissant tout entre les mains de Catherine Samba-Panza. « La réalité en Centrafrique est que, en temps de paix, on voit les hommes. Mais en temps de crise, on retrouve les femmes pour mener des négociations, les plaidoyers, les marches… ». Pour que la paix et la démocratie triomphent une fois pour toute en Centrafrique, Kongo Foncy a décidé de se présenter aux élections présidentielles, après celles de 2016. Le temps pour elle de se préparer, de structurer son parti politique baptisé : « Parti centrafricain pour la justice (PCJ) ». Présidente actuelle de l’Association femmes solidaires, la fondatrice du PCJ se donne encore quelques années de négociation avec ses partenaires nationaux et internationaux.

Didier Ndengue


Douala: Le modèle économique allemand fait école

Le Club des amis d’Allemagne a mené une réflexion la semaine dernière sur la puissance de l’économie allemande même après la chute du mur de Berlin.

La toute première action forte de « la dynamique innovante», après sa prise de contrôle du Club des amis d’Allemagne (CAA) en 2013 était placée sous le signe du développement de l’Afrique centrale en s’appuyant sur l’expérience légendaire de l’Allemagne, classée première puissance économique européenne. Selon les camerounais qui y ont résidé, étudié ou encore travaillé, est un modèle à suivre pour la construction du Cameroun et ses voisins de la sous-région. Ce pays européen est convoité pour plusieurs raisons qui ont été expliquées le 15 octobre dernier dans la capitale économique du Cameroun. Pour mener à bien la réflexion, le CAA a initié un thème : Réunification et puissance allemande : « Les secrets de performance de l’économie allemande, même après la chute du mur de Berlin ». Pour en parler, des hommes triés sur le volet, ayant une parfaite connaissance de la reconstruction de la République fédérale d’Allemagne (RFA). Il s’agit notamment du Dr. –Ing. André Kwam, président du Club des amis d’Allemagne CAA) et ancien d’Allemagne, du Dr. Christian Ruck, directeur général de la KFW (Banque allemande pour la Reconstruction) au Cameroun, de nationalité allemande et de S.E. Dr. Klaus-Ludwig Keferstein, Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun. Le journaliste Jean Vincent Tchienehom modérait les débats.

Au cours des échanges, tous les raisonnements convergent vers une idée : malgré la chute du mur de Belin, l’Allemagne reste économiquement puissante. C’est ce que conforte la suite, c’est-à-dire la projection d’un documentaire de 18 minutes portant sur « L’économie allemande, un modèle positif pour tous ». Celui-ci révèle globalement que l’économie allemande tient débout grâce à la bonne gouvernance. Pratique d’ailleurs que Dr. Christian Ruck, directeur général de la KFW recommande aux dirigeants africains. L’expert de la finance et de la politique économique allemande, lui-même, ébloui par le miracle économique de l’Allemagne, reconnait que son pays a été au bord de la faillite après l’écroulement du mur de Berlin. Les régions de l’Ouest et de l’Est se regardaient alors en chien de faïence. Minée d’incompréhensions à l’époque, il a été rappelé le 15 octobre dernier à Douala que l’Allemagne, malgré la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, il y a presque 25 ans, et de nombreuses crises auxquelles elle a fait face, a toujours gardé son leadership sur les autres pays européens.

L’économie nationale a été relancée à hauteur de plusieurs milliards d’euro. Les investissements ont étés faits pêle-mêle de l’Ouest à l’Est. Dans la foulée des propos du Dr. Christian Ruck, il ressort que l’Allemagne, pour être au sommet, a misé sur la gestion durable des ressources naturelles, la bonne gouvernance, les finances publiques, la décentralisation, la formation bien structurée, la solidarité, la bonne rémunération des employés entre autres bonnes pratiques dignes d’un pays exemplaire. Comparativement à la France, la locomotive de l’Europe observe dix fois moins de grèves au travail. Les allemands du Cameroun s’en félicitent tout en recommandant à la communauté camerounaise et africaine de copier le bon exemple. Dr. Ruck croit au Cameroun. Pour lui, le secret se trouver au fond de la bonne gouvernance.

le Président du CAA, représentant du gouverneur de la région du littoral, ambassadeur de la RFA et le Directeur KFW
le Président du CAA, représentant du gouverneur de la région du littoral, ambassadeur de la RFA et le Directeur KFW
Dr. André Kwam, président du CAA
Dr. André Kwam, président du CAA

Didier Ndengue