Je suis Centrafricain, ma culture est riche

Article : Je suis Centrafricain, ma culture est riche
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27 novembre 2017

Je suis Centrafricain, ma culture est riche

Comme mes terres, mon pays est doté d’une richesse culturelle que je vous invite à découvrir les 2 et 3 décembre prochain au Cameroun.

Je suis le digne fils de mon pays. Oubangui-Chari est le nom du berceau de mes ancêtres. Je suis un bantou et fier de l’être. J’ai hérité d’une richesse culturelle qui tend à disparaitre. Mais je ne me laisserai pas faire, car je suis un héritier jaloux.

C’est la guerre civile que traverse la République centrafricaine (Rca) en sango Ködörösêse tî Bêafrîka depuis mars 2013 qui a encore tout bouleversé. Papa Bozize a été chassé du pouvoir. Aujourd’hui, c’est papa Touadera qui tient les rênes, après une brillante élection présidentielle il y a un an. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce sont les atouts culturels de ma Centrafrique chérie.

Jouir de la richesse culturelle centrafricaine

Nous vivons les dernières semaines de l’année 2017 et j’ai décidé de parler de ma culture avec toi. Oui avec toi qui lis cet article. Tu es étonné, je le sais, mais j’ai aussi une culture. Et je l’adore ! Juste pour te dire que je ne sais pas que faire la guerre hein.

Danse africaine. CC: Wikimedia

La guerre m’énerve. Elle m’a tout arraché. A cause d’elle, j’ai perdu des frères, des sœurs, et beaucoup de connaissances que j’aimais. Je n’en veux plus de cette maudite guerre. Je ne veux non plus me sentir en danger sur mon propre territoire. Je veux aussi me réjouir et esquisser quelques pas de danse avec maman Idylle Mamba que vous connaissez, accompagné de ces belles nanas centrafricaines  au rythme de nos danses traditionnelles (ongo-brotto, ngarké, yangabolo, mondjombo, labi, ndjoboko, lengué, kropningbo, kéké-nahoro, …).

Je ne suis pas seulement né pour souffrir et voir couler mes larmes tous les jours. Idylle, cette excellente artiste musicienne serait fière de me voir rire aux éclats comme toute personne normale qui jouit de la paix. La finaliste du Prix Découverte RFI 2014 est une maman pour nous, Centrafricains, malgré son jeune âge.

Les actions qu’elle mène, en faveur de sa communauté valent de l’or. C’est une femme forte, qui a le cœur sur la main. Je t’aime tellement maman Idylle ! D’abord parce que tu es fière d’être Centrafricaine. Tu ne le caches pas. Aussi parce que tu prônes la réconciliation de ton peuple sur tous les toits. Animistes, chrétiens, musulmans, bouddhistes, etc. ton rêve est de nous voir réunir et parler d’une seule voix.

Coucous de manioc. CC: Wikimedia

Tu n’es pas réfugiée et pourtant, tu es tout le temps avec les réfugiés centrafricains dispersés dans plusieurs coins d’Afrique. Tu n’es non plus diplomate, mais les ministres centrafricains t’ouvrent les bras.

C’est pour dire que tu as quelque chose de spécial au-delà de ton grand cœur. Je sais que si tu avais les pouvoirs et les moyens de faire taire la crise dans notre pays, tu le ferais sans hésiter. Mais t’inquiète, ce que tu fais déjà vaut de l’or. Toutefois, comme tu l’as mentionné la semaine dernière à Douala, au cours de la conférence de presse annonçant le Ti-î Festival, le pays est un nid de talents comme toi qu’il faut découvrir.

Richesse culturelle

Le festival dédié à la promotion de notre culture qui se déroulera du 2 au 3 décembre au stade de Youpwe, dans le 2e arrondissement de Douala, permettra de découvrir les danses traditionnelles, les musiciens, les délicieux plats et beaucoup d’autres choses qui font la beauté de notre pays et qui ne sont pas connues hors de nos frontières. C’est sur place que le monde entier saura que la guerre n’est pas notre passion. Il y aura par exemple le couscous de Manioc, ou le gozo à déguster. Chez nous, on prise les tubercules tels que le manioc, la patate douce, la banane plantain et l’igname qu’on mange presque toutes les semaines, voire tous les jours avec des légumes secs et la viande de bœuf, sauce gombos, entre autres.

Couscous sauce d'arachide. CC: Wikimedia

Tournons la page de la crise

Ne me parlez plus de la guerre. Ce machin qui nous est imposé. C’est pour cela je ne cesserai de crier haut et fort qu’une autre Centrafrique est possible. Il suffit de jeter les armes très loin. Il suffit d’avoir des hommes de paix aux commandes pour garantir la paix et promouvoir notre culture. C’est pour cela que je ne veux plus qu’on me regarde avec un œil de pitié comme vous le faites là. Ce n’est pas à mon avantage que vous le faites.

Au contraire, vous ne m’encouragez pas à surmonter cette épreuve. Je ne veux plus qu’on me regarde comme un égaré sur la terre des hommes. Je suis une personne qui veut aussi vivre. Je prône le vivre ensemble. Ne vous moquez pas de moi s’il vous plaît, ce sont les ennemis de la paix qui m’ont traumatisé. Mais grâce à vos encouragements, la richesse culturelle de notre pays sera restaurée. Je vous attends donc au Ti-î Festival 2017.  « Mbï yê mo  Ködörösêse tî Bêafrîka».

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