Dans les communautés : Souleymane Nougtara remonte les bretelles aux burkinabè de Douala

Article : Dans les communautés : Souleymane Nougtara remonte les bretelles aux burkinabè de Douala
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26 février 2015

Dans les communautés : Souleymane Nougtara remonte les bretelles aux burkinabè de Douala

Le président de ces ressortissants ouest-africains installés dans la capitale économique camerounaise ne supporte plus l’incrédulité et l’absentéisme de ses homologues pendant des grands rassemblements annuels.

 
« Chez les hommes intègres, le linge sale se lave en famille.» C’est par cette expression que Souleymane Nougtara a ouvert la dernière assemblée générale annuelle de la colonie burkinabè le 01 février 2015 à Douala. Le premier constat fait par le président est l’absence de ses homologues à cette réunion de grande envergure qui traite essentiellement des problèmes de leur communauté. L’absence s’est également faite observée au niveau du bureau exécutif où les sièges de Souleymane Lesgo, le trésorier et de son adjoint étaient carrément vides. Souleymane Nougtara n’a pas apprécié ce gros manque au moment où leur communauté tient absolument à se redresser et à marcher main dans la main. « Nous devons être clairs entre nous. Et nous devons prouver que nous sommes tous burkinabè », s’est-il exprimé tout en appelant tous les ressortissants burkinabè de la ville d’éradiquer la haine et la rancune qui les animent.

 
Ces vices se font ressentir tous les ans en cette période précise. « Nous ne voulons pas de rancune dans la communauté. C’est pendant des réunions qu’on prend le pool de l’état de santé de chacun d’entre nous. Donc, assister à ces réunion est une obligation », renchérit Souleymane Nougtara pour qui l’argent ne devrait pas être au centre des préoccupations de ses compatriotes pendant leurs assises. Selon lui, « nous pouvons nous entraider avec des idées. Ce n’est pas seulement avec l’argent qu’on règle tous les problèmes. On les règle aussi avec l’entente, l’union, le respect mutuel. Nous ne devons pas être arrogants». Prenant la parole, « papa Anatole », l’un des doyens de la communauté a, sans en retrancher un seul mot, approuvé le courroux de leur leader : « je vous supporte, il n’est pas normal que la salle soit vide pendant un si grand rassemblement».

 

Jetons

 
L’argent déchire régulièrement les hommes. Et les burkinabè ne sont pas en reste. La gestion des cotisations de cette communauté de plusieurs centaine d’âmes fait problème dans la cité économique. L’assemblée générale a passé la trésorerie au crible. En l’absence de son patron, bien évidemment. Souleymane Lesgo aurait justifié son absence. « Je me suis rendu là-bas avant la réunion, pour dire que je ne pouvais pas être là à cause de mes nombreuses préoccupations. Je n’ai pas trouvé le président, alors j’ai laissé le message au secrétaire général adjoint », a répliqué le trésorier, rencontré quelques jours après.

 

En tout cas, son absence a été d’un impact capital parce qu’il y a de fortes sommes d’argent qu’il devait récupérer chez un responsable du bureau depuis très longtemps. Les frais d’adhésion à l’association des burkinabè de Douala s’élèvent à 15 000 FCFA, les cotisations annuelles sont fixées à 24 000 FCFA, et 2 000 FCFA de frais mensuel. Cet argent leur permet d’aider les membres en difficultés. Gardée dans la caisse noire de la communauté, l’enveloppe s’élevant à 1 067 000 FCFA (un million soixante sept mille) n’a pas gonflé à cause des nombreuses dettes non soldées depuis plus de trois ans par certains membres véreux.

 
De nouvelles bases en 2015

 
Rendre visite aux burkinabè détenus à la prison centrale de Douala et leur apporter un réconfort, n’était pas inscrit à l’ordre du jour de la réunion, mais sur proposition d’un participant, Souleymane Nougtara a aussitôt adopté ce point comme faisant partie des résolutions à matérialiser cette année. L’ouverture d’un compte bancaire pour préserver les fonds de la communauté devrait également être effective au courant de 2015, ainsi que la légalisation du collectif auprès des autorités camerounaises. Il en ressort que des amendes, comme le recommande leur texte, doivent être administrées aux indisciplinés de la communauté.

 

Didier Ndengue

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