Quelques jours avant la CAN 2015 : LETTRE OUVERTE AU Pr JOSEPH OWONA

Article : Quelques jours avant la CAN 2015 : LETTRE OUVERTE AU Pr JOSEPH OWONA
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14 janvier 2015

Quelques jours avant la CAN 2015 : LETTRE OUVERTE AU Pr JOSEPH OWONA

Peu avant son décès, le journaliste camerounais Noé Ndjebet Massoussi avait écrit cette lettre pour le Président du Comité de Normalisation de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

 

Comme tu ne peux pas, laisse !

Cher Papa et cher Professeur,

L’éducation que j’ai reçue de mes parents me recommande de vous appeler « Papa ».

Aussi, voudrais-je que tu ne me tiennes point rigueur si je me suis donné la liberté de tutoyer une sommité de ton rang.

En me décidant de parler de toi, Papa Joseph Owona, j’ai bonne conscience de me risquer en terre inconnue. Car, l’enfant ne saurait prétendre connaître mieux ses parents. Mais il peut, par rapprochement, se faire une idée sur ceux-ci au travers des anecdotes et des histoires des plus abracadabrantesques que des plus vraies. Sur toi papa Owona, j’en ai entendu des tonnes dont je ne peux me souvenir que de quelques-unes.

J’ai entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années de Chancellerie à l’Université de Yaoundé. Il se raconte qu’un beau matin, perché sur le perron de la chancellerie, tu aurais recommandé aux étudiants munis de pancartes pour une « marche pacifique » en signe de réclamation de leurs bourses, de ne pas marcher, mais de courir plutôt ; car la marche ne leur procurerait aucun bien.

J’ai également entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, à propos de la Loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 pour laquelle tu aurais été le « Cuisinier en chef ». Cette Loi constitutionnelle regorge, je l’avoue, d’importantes avancées pour la démocratie (décentralisation, limitation de mandats présidentiels, Conseil constitutionnel, déclaration des biens, etc.) ; mais elle reste inopérationnelle dans son entièreté, à cause de l’élasticité de son Article 67 qui aurait pourtant été contraignant dans le temps.

J’ai encore entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années comme Secrétaire Général de la Présidence de la République du Cameroun. Il se raconte encore que tu aurais, en lieu et place du Chef de l’Etat en déplacement hors du pays, « limogé » Gervais Mendo Ze de la direction générale de la CRTV. Et que ce dernier n’aurait vu son poste sauvé que grâce à certains employés qui se seraient opposés, à la lecture de l’acte de révocation de leur « Mariologue » de DG.

J’ai également entendu parler de toi, Papa Joseph Owona, de tes années comme Ministre de la Jeunesse et des Sports. Il se raconte là-bas que tu aurais rebaptisé la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), « FECAFOOTAISE », puis « FECACACA ». Tu aurais fait interpeller Vincent Onana, ci-devant Président de la FECAFOOT, sous prétexte que ce dernier avait « placé » les tickets des matches du Cameroun de la phase finale de la Coupe du monde 1998 sur le marché noir, alors que la vraie raison serait ailleurs. Après plus de deux ans de détention préventive à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Vincent Onana fut relâché purement et simplement pour « faits non établis », pour être élu plus tard Député du Cameroun.

Il se raconte également qu’en ta qualité de Ministre de la Jeunesse et des Sports, dans une lettre fumante et musclée, mais avec une argumentation fondée sur une efficacité dialectique de dénonciation, tu aurais rappelé aux dirigeants de la Fédération Internationale de Football Association, que la FIFA n’est qu’une association privée de droit suisse qui ne saurait, à ce titre, dicter quoique ce soit au Cameroun qui est un Etat indépendant et souverain. Certes, le choc fut si violent que les dirigeants de la FIFA, se sentant blessés dans leur arrogance et leur roublardise hégémoniques, avaient suspendu le Cameroun de toutes les activités de la FIFA. La lettre du Premier Ministre camerounais de l’époque, désavouant son Ministre de la Jeunesse et des sports que tu étais, bien qu’ayant eu le mérite d’avoir fait lever la sanction du Cameroun, fut qualifiée par la majorité du peuple camerounais, de singerie tropicale devant une association privée de droit suisse ayant décrété unilatéralement sa toute-puissance allant au-dessus des Etats. Mais toi, tu fus célébré pour cette vérité.

Il se raconte aussi qu’à l’occasion de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Burkina-Faso en février 1998, la délégation camerounaise pléthorique et familiale était constituée d’enfants et de personnes qui n’avaient rien à faire avec le football et les Lions Indomptables, comme ce fut le cas en juin 2014 au Brésil; ce qui, dans les deux cas, aurait occasionné des dépenses superfétatoires. Encore que certains Camerounais cherchent encore et toujours les réelles motivations des agapes aux allures de cérémonies de dot et/ou de mariage que tu as organisées en grandes pompes à la Cité « Ouaga 2 000 » au Burina-Faso, alors que le Cameroun venait d’être honteusement éliminé de la compétition.

J’ai entendu parler de toi, Papa Joseph Owona en 2006, demandant au Chef de l’Etat du Cameroun, M. Paul Biya, de respecter la Constitution de notre pays. Cette sortie, bien que t’ayant valu une mise à l’écart du circuit administratif, mieux ministériel, a fait de toi un homme intègre, et le public a tôt fait de faire fi de tes casseroles.

J’ai encore, la même année 2006, entendu parler de toi, Papa Joseph Owona à l’Institut de Management Public. Tu aurais dit là-bas que la FECAFOOT était gérée comme une épicerie, sans manuel de procédure. Ta nomination à la présidence du Comité de Normalisation de la FECAFOOT en juillet 2013, près de sept ans après, a été saluée par ceux que le système de gouvernance épicière que tu y décriais déjà, avait exacerbés, finis, rendus « pala-pala », chassés du football et des stades.

Ainsi, à nombre de tes proches, tu aurais confié que tu venais pour nettoyer l’auberge d’Augias qu’était devenue la FECAFOOT depuis des lustres. Mais dix-sept mois après ta prise de fonction en tant que normalisateur en chef du football camerounais en général, et singulièrement de la « FECACACA », je me sens dans l’obligation, la grande saison épistolaire s’y prêtant, de t’écrire parce que, à ta manière et à ton allure, le développement du football camerounais que la communauté sportive nationale appelle de tous ses vœux, n’est pas pour demain. La fondation de ce football nouveau qu’on t’a confiée, périclite dangereusement, dévoilant chaque jour un peu plus de failles à ne pas en finir. Tout est mis ensemble pour écarter le football camerounais et ses futurs dirigeants des valeurs de ce « sport-roi » et de l’olympisme. N’est-il pas vrai que : « Tel on fait son lit, on se couche » ?

Mais papa, as-tu, un tantinet, oublié cet adage haoussa qui renseigne que : « L’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide » ? Souviens-toi de tout ce que tu avais dit de cette FECAFOOT, de ses dirigeants, de la FIFA et de ses dirigeants avant que tu ne sois nommé président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT. Conscient qu’« il est des circonstances où se taire est aussi lâche que criminel [1]», je ne saurais me taire pour te plaire. Certes, mon rôle, pour paraphraser Albert Camus in Actuelles, I, P. 206[2], je le reconnais, n’est pas de te transformer, ni transformer ceux avec qui tu travailles à la normalisation, encore moins ceux de la FECAFOOT dont tu critiquais la gestion hier : je n’ai pas assez de vertus, ni de lumières pour cela. Mais il est de te dire que j’ai honte, et ne reconnais plus le vénéré Professeur Agrégé de Droit Constitutionnel dont les étudiants des années 80 à l’Université de Yaoundé se souviennent encore de la science et du discours. Ce sémillant Professeur Agrégé de Droit Constitutionnel que ses étudiants avaient, par admiration, par affection et par respect, surnommé « MASSA YO [3]». Qu’es-tu devenu ? Qu’as-tu fait de ton honneur, de ta dignité ? Quelle image se font aujourd’hui de toi ces milliers d’étudiants passés par ton école des décennies durant, et qui occupent d’importantes responsabilités au Cameroun et dans le monde, qui te regardent, te subissent et qui vivent douloureusement la manière dont tu tords le cou au droit à la normalisation de la FECAFOOT ?

A la vérité papa, de ta vie de constitutionnaliste, as-tu déjà vu une Constitution d’un pays avec des Annexes ajoutés au bas de la signature du chef de l’Etat concerné ? Il me souvient que les dispositions transitoires sont toujours incluses dans la Constitution. C’est le cas de l’Article 67 de la Loi constitutionnelle du Cameroun du 18 janvier 1996, élaborée par tes soins. Quelle valeur juridique donnes-tu aux Annexes ajoutés aux Statuts de la FECAFOOT et aux Statuts – Types des Ligues décentralisées ?

Par ailleurs, où est l’expression du droit, de l’impartialité, de l’équité quand dans le Rapport Bekolo relatif aux insolvables de la FECAFOOT, tu ne choisis d’interpeller que le seul Abdouraman Hamadou Baba pour rembourser, de ton point de vue, ce qu’il doit à la FECAFOOT ? Pourquoi n’as-tu pas fait de même pour Tombi a Roko Sidiki, Joseph Pierre Batamack, Michel Kaham, et tous les autres épinglés par ce Rapport ?

Parce que tu as eu envie de remuer les « CACAS » de la FEDE sur lesquels tu t’es assis, comment fais-tu pour ne pas sentir les odeurs nauséabondes de détournements des financements destinés à la construction des sièges de certaines ligues décentralisées ? J’ai plutôt été stupéfait d’apprendre, au sortir de la Coupe du monde foireuse de 2014, que tu as promis encore de l’argent aux Ligues régionales du Littoral et du Sud pour les mêmes projets dont les financements avaient été détournés il y a quelques années. Bien plus, dans la poubelle de la « FECAFOOTAISE », n’as-tu pas trouvé qu’une importante somme d’argent y a été décaissée pour l’achat des planches qui auraient dû servir à la réhabilitation du Stade Akwa (Stade MbappeLeppe) à Douala ? T’es-tu posé un seul instant des questions sur : combien de planches avait-on achetées ? Pour quel coût ? Où étaient passées ces planches puisque ce stade est resté dans son piteux état jusqu’à ce jour ?

Au fait cher Papa, pourquoi as-tu refusé de faire auditer la FECAFOOT (comptes bancaires, contrats des employés, etc.) comme l’avait suggéré ton ex-Vice-président à la normalisation, Prince Emmanuel NgassaHappi ? Pourquoi as-tu exigé que chaque candidat à la candidature à la présidence (ligue départementale, ligue régionale et fédérale) de la FECAFOOT dépose sa caution dans le compte bancaire de la Commission de Football Jeunes, et non dans les comptes bancaires des différents démembrements concernés de la FECAFOOT, ou tout simplement dans le compte bancaire de la FECAFOOT ? Qu’est-il arrivé au compte bancaire de la FECAFOOT ? Est-il sous scellés ?

Mais bon Dieu ! Que fait la « calebasse à la danse des pilons », si les pilons ne prenaient conscience de la préciosité de la calebasse qui est parmi eux ? Ta seule présence au Comité de Normalisation de la FECAFOOT aurait pu régler environ 70 pour cent des problèmes du football camerounais. Hélas, tu viens de manquer d’écrire ton nom en lettres d’or dans les annales de l’histoire du football camerounais en général, de l’histoire de la FECAFOOT en particulier, de l’histoire du Cameroun tout court.

Papa « Yo »,

A se remémorer tes déclarations de l’époque sur la FECAFOOT et ses dirigeants successifs, on est frappé de ce qu’une fois arrivé à la FECAFOOT, ton discours a changé, la perception que tu avais de la FECAFOOT et de ses dirigeants a changé, bref tu as changé. Après avoir trouvé qu’il n’y avait que « fourberie » et « menterie de vrai » à la FECAFOOT, t’es-tu toi aussi vêtu de la peau d’hyène comme le présageait Ibrahima Dieng[4] qui avait fini de trouver que « l’honnêteté est un délit de nos jours »? Dois-je comprendre, à la lumière de ce proverbe bantou, que « quand on a mangé salé, on ne peut plus manger sans sel » ? Dois-je comprendre que les cacas de la fédé sont devenus aussi succulents que tu ne parviennes pas à démissionner ? Et dois-je conclure avec ce proverbe nigérien qui révèle que « ce n’est pas à toute oreille percée que l’on met des anneaux d’or ».

Si en juin 2013, les élections à la FECAFOOT ont été invalidées à cause des textes, et qu’en 2014 les élections à la FECAFOOT ont encore été annulées toujours à cause des textes, alors que tu as été nommé à la FECAFOOT pour résoudre ce problème, que dois-je comprendre si ce n’est qu’en 18 mois environ, tu as été incapable de vidanger le syndrome « FECACACA » ? De quoi réfuter le concept de normalisation qui, comme dans un miroir, la «FECACACA» d’avant normalisation est devenue la «CACAFOOT» pendant la normalisation à laquelle on avait tôt fait de trouver un accent messianique. Sans fausse honte, aies le courage de reconnaître que le bulletin de santé du football camerounais en général, et de la FECAFOOT en particulier, suscite de sérieuses inquiétudes.

Il est de plus en plus établi qu’il est impossible pour toi de poursuivre le pari absurde de vouloir coûte-que-coûte faire respecter les valeurs du football et de l’olympisme, alors que le non-droit, la partialité, l’iniquité et l’immoralité, sont érigés en principes directeurs à la FECAFOOT et dans ses ligues décentralisées, spécialisées et commissions. Tu as lamentablement échoué à tes missions, à savoir :

  1. La gestion des affaires courantes : C’est sous ton règne que le championnat national d’élite s’est joué à 19 clubs (Ligue 1), 18 clubs (Ligue 2) et 14 clubs (football féminin) à cause du favoritisme dont certains clubs ont eu droit. Les mécanismes de montée et de descente des équipes ayant été ostentatoirement bafoués en toute impunité et avec ta bénédiction. Le président de la Commission qui en avait la charge a été royalement écarté et ignoré tout au long de votre bail à la FECAFOOT. C’est encore sous ton magistère qu’un dirigeant de club (F.C.Sanaga d’Edéa, Deuxième division régionale du Littoral) est président de la Commission d’homologation et de discipline de la ligue de football dans le Littoral sans que ledit championnat ne soit invalidé.
  2. La relecture des textes : Les textes de la FECAFOOT ne se résument pas aux seuls Statuts et Code électoral qui, il faut le reconnaître, ont quelques avancées, bien que truffés d’incongruités de nature à plomber les élections en l’état actuel de fonctionnement de la FECAFOOT. Ce que tu t’entêtes à ne pas reconnaître. Et pourtant, on ne peut avoir d’élections crédibles, impartiales, transparentes à la FECAFOOT sans les Règlements Généraux, le Code Disciplinaire, le Code Ethique, etc. de cette organisation. Ces textes jusqu’ici méconnus des acteurs  et du grand public auraient pu régler beaucoup de cas d’incompatibilité, d’éthique et de discipline. La confiscation des textes de la FECAFOOT depuis le 21 mars 2014 (Cf. le fax de transmission de la FIFA à Sidiki Tombi a Roko), et la présence de Tombi a Roko Sidiki, Secrétaire Général de la FECAFOOT (selon toi, imposé à dessein par la FIFA), à toutes les séances de travail du Comité de Normalisation de la FECAFOOT, relatives à l’examen des projets de textes transmis à la FIFA par le Comité de Normalisation de la FECAFOOT (Cf. Communiqué du 11 mars 2014 pour les séances de travail des 14 et 15 mars 2014 à Yaoundé), trahissent la participation active de Tombi a Roko Sidiki dans l’élaboration et la validation des textes appelés à régir les élections à la FECAFOOT dont il est candidat plus tard. J’observe aussi que les Statuts et le Code électoral de la FECAFOOT « adoptés » le 23 août 2014 en « Assemblée Générale Extraordinaire » ne portent que deux visas (je suppose toi et Adolphe Minkoa She), et non les visas de l’ensemble des « membres » ayant pris part à cette « Assemblée Générale Extraordinaire ».
  3. L’organisation des élections : C’est le plus gros et grand scandale sportif de l’année. Car, le processus électoral, sous ta coupole, porte les germes de son échec. Tout d’abord la mise à l’écart, sans raison aucune, du président de la Commission électorale à ton profit, donnait le ton. Ensuite, le choix de l’Assemblée Générale de 2013 de la FECAFOOT réputée n’avoir jamais existé, du fait de son annulation par la Commission électorale de recours de la FECAFOOT ayant siégé les 25 et 26 juin 2013, en lieu et place d’une Assemblée Générale Constituante de la FECAFOOT, fausse tout et donne à ta démarche tout son cachet partisan et partial.

Cher papa, c’est pourquoi je me bats de toutes mes forces, avec nombre de compatriotes, pour que le football camerounais avance d’un cran ; pour que le football camerounais sorte du gouffre où les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui l’ont enseveli ; pour que la gouvernance du football camerounais change. Le changement de la gouvernance de ce football impose le changement des dirigeants qui, eux-mêmes, doivent à la fois incarner et impulser une véritable hygiène mentale, un impérieux changement de mode opératoire, une réelle réappropriation des valeurs du football et de l’olympisme, ainsi que leur scrupuleux respect.

Cher papa « Yo »,

Je voudrais me convaincre que de mes folies ainsi exprimées, je ne t’embarrasserais guère, si la pitance de sagesse que je peux en tirer, me commandais de te dire, sans fausse honte que, comme tu n’as pas pu, en 18 mois environ, normaliser la FECAFOOT, le football camerounais et ses dirigeants, laisse !

Sincèrement, profitant des fêtes de fin d’année, Cher papa, le plus beau et grand cadeau que tu me donnerais, serait ta démission de tes fonctions de président du Comité de Normalisation de la FECAFOOT. Je suis convaincu, comme la majorité de mes frères et sœurs, mamans et papas, que cette démission te ferait du bien et te rendrait ta dignité et tes honneurs.

Cher papa, je laisse à ta sage méditation cette réflexion : « Les oiseaux ne laissent qu’un chant éphémère, mais l’homme passe et sa renommée survit ».

Parfaite considération, Cher Professeur.

Noé Ndjebet Massoussi

Citoyen nationaliste camerounais

B.P. 4653 Douala

E-mail : noemass2000@yahoo.fr

 

 

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