L’Afrique francophone à l’épreuve de « The Voice »
Dix-sept pays africains ayant la langue française en commun s’affrontent dans le cadre de ce show télévisé mondial.
Les écoles de musique sont rares ici, à Douala. Je ne sais pas si c’est la même chose ailleurs sur le continent noir, mais cette situation m’attriste un peu. Je préfère employer le mot un « peu » parce que j’ai arrêté de croire que je pouvais être un grand chanteur dans ce Cameroun, au point d’impacter positivement le monde entier. Bon débarras en tout cas. Ici, certains doyens de la musique refusent carrément d’initier la jeune génération à la bonne école, celle des bonnes valeurs. C’est sans doute cet état de chose qui fait que nos discothèques soient régulièrement inondées des CD de chanteurs de pacotille. Sans leçon de vie.
Les musiciens de la nouvelle génération me soulent avec leurs chansons qui n’ont ni tête, ni queue. Ils sont pervers au point où les mots me manquent pour exprimer mon degré de dégoût. Entre nous jeunes, « Coller la petite » de Franko, enseigne quoi aux populations camerounaises ? Ce jeune homme ignore que son peuple est en proie à la famine, aux mauvaises conditions de vie et à l’insécurité pêle-mêle ? Je crois qu’on ne peut coller les meufs/mecs dans les night clubs que quand on a les poches pleines.
Mais ici, c’est quand on a le ventre plein de bière qu’on célèbre la vie. Ne sommes-nous pas bizarres ? Comme Louis Paul Motaze, le ministre camerounais de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) la semaine passée devant le Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam), « je crois que ce pays marche avec la tête ».
Mes doléances à « The Voice » Afrique francophone
Dommage que nous n’ayons pas de véritables écoles de musique pour pallier à ces ordures. Mais j’espère que la version francophone de «The Voice», ce Tv show, va apporter une touche positive à ce phénomène, qui, au jour le jour, enfonce le Cameroun dans la boue, sous le regard impuissant du ministère des Arts et de la Culture. A cette allure, je suis persuadé que ce pays sera irrécupérable dans les prochaines années. La chaîne de télévision panafricaine VoxAfrica, qui innove à travers ce concept planétaire, qui produit dans 65 pays et diffuse dans plus de 165 pays dans le monde, a donc du pain sur la planche.
Un concept de rêve
Cette compétition des plus belles voix qui a souvent fait rêver certains jeunes africains à distance, se déroulera aussi chez nous. Plus précisément dans dix sept pays d’Afrique francophone (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, République centrafricaine, Cameroun, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Tchad, Togo, Sénégal, Rwanda, République du Congo). En Afrique, cette compétition est déjà opérationnelle en Angola, Afrique du sud, Nigeria et maintenant dans dix-sept pays de plus.
Le comité d’organisation annonce d’ores et déjà, « 17 épisodes exceptionnels pendant 17 semaines pour découvrir la plus belle voix d’Afrique francophone (6 auditions à l’aveugle, 4 Battles épisode avec steals, 2 Knock-out-shows, 5 Live Shows)». Le casting est prévu en Afrique de l’Ouest les 18 et 19 juillet 2016 à Abidjan (Côte d’Ivoire). En Afrique centrale, il aura lieu les 22 et 23 juillet 2016 à Douala (Cameroun). Les inscriptions ont été lancées le 1erjuin et s’achèveront le 30 du même mois. Que la compétition commence !!!
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