Au Cameroun : Nous sommes près de trente millions de Monique Koumatéké

Article : Au Cameroun : Nous sommes près de trente millions de Monique Koumatéké
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14 mars 2016

Au Cameroun : Nous sommes près de trente millions de Monique Koumatéké

La négligence médicale dont la jeune femme enceinte de jumeaux a été victime samedi 12 mars 2016, est à la portée de tous les citoyens camerounais. D’où mon inquiétude.  
Oh mon Cameroun chéri! J’aimerai être là le jour où tes misères te tourneront le dos définitivement. Ce jour-là, je vais sauter de joie jusqu’à cueillir les étoiles du ciel pour t’illuminer. C’est ce jour que tes filles et fils réaliseront que tu vaux de l’or. Que tu es plus précieux que l’or, le diamant et toutes les pierres précieuses. J’ai hâte de vivre ce moment. Il est certainement proche. Mais parfois, je le vois si lointain. A cause des multiples horreurs que je vois au quotidien. Je suis triste. Triste de constater que mes frères et sœurs sont de plus en plus insensibles. Même la mort ne fait plus peur à personne. Chacun a mis tout son cœur sur le matériel.
Le gain avant tout. L’argent avant tout service. Personne n’échappe à cette donne, même pas les malades. Soit tu as les sous, soit tu meurs et on t’enterre. Avec les récents événements, chacun doit préparer sa mort. Sinon, c’est le chaos total. Dans nos centres de santé, sans aucune pitié, le personnel soignant te laisse mourir sous le regard bienveillant du patron des lieux. Le directeur général. Le décès samedi 12 mars 2016, de la trentenaire Monique Koumatéké, prouve à suffisance que le Cameroun marche par la tête. Comment peut-on avoir le courage de laisser mourir une femme enceinte de deux bébés sous-prétexte qu’elle est pauvre, où qu’on a des choses plus importantes à faire ? Qu’est ce qui est plus important que la vie d’un être humain ? Oh mon Cameroun. Arrête tes salades hein !  Recouvre-toi de meilleurs sentiments.  Sinon un jour, ça va exploser. Ça ira d’un fait divers pour dégénérer. Il faut stopper l’hémorragie avant qu’elle ne déborde le vase.
Plus jamais ça
Plus jamais ça
Elle meurt devant les urgences
Qu’est ce que j’ai honte. Quelle honte pour nos dirigeants qui ont laissé émerger cette haine dans notre société. Tout est commercialisé. Même les hommes. L’intérêt avant tout. Mais qu’as-tu fait de l’amour, cher camerounais ? Pour l’avoir enterré. Non ! Il faut ressusciter l’amour dans notre société. Lavons nos mains remplies de sang des innocents. C’est pour cela que je souhaite qu’il n’y ait plus jamais de femme enceinte qui décède devant les urgences d’un centre de santé au Cameroun faute de moyens financiers.
Nous sommes tous des hommes. Nous nous en irons sans rien emporter dans nos tombeaux. Peu importe les conditions dans lesquelles nous rejoindrons Koumatéké Monique, la femme au cœur du scandale à l’hôpital Laquintinie de Douala, nous nous en irons comme des herbes qui sèchent, qu’on ramasse et brûle au feu. Cher Monique Koumatéké que ton âme repose en paix et que tes bourreaux vivent éternellement.
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