Didier Ndengue

En 2018, je m’évade de ma bulle #MondoChallenge

Good Bye 2017. Welcome 2018. La transition est bonne, mais je souhaite qu’il y ait moins de tracasseries dans ma vie, en cette nouvelle année. Plus de passion, d’indépendance, d’amour, et de bonheur à partager. Plongeons dans ma tête à quelques heures du nouvel an.     
Bonne année 2018! C: Pixabay

Depuis pratiquement deux semaines, je réfléchis aux nouvelles couleurs que je vais donner à ma vie dans quelques jours. Je n’arrive pas à me décider. Et pourtant, la nouvelle année est déjà là et il faut prendre plusieurs décisions, tant côté professionnel que côté sentimental.

Plusieurs questions taraudent mon esprit. Dois-je continuer à bosser dans la boîte dans laquelle j’excelle depuis 8 ans ou dois-je mettre sur pied ma propre structure ? Dois-je mettre mon blog Mondoblog en stand by pour créer un site Internet qui me permettra de décrocher des publi-reportages, insertions publicitaires et dans lequel je pourrai rédiger des articles et des billets sans regards de Simon Decreuze et de Ziad Maalouf ? Je ne m’ennuie pourtant pas sous la hiérarchie de ces deux administrateurs de la plateforme Mondoblog. Mais parfois, je me dis qu’il faut quitter la maison familiale pour se frayer un chemin dans la société. Du coup, un désir de partir s’installe progressivement.

Sans blague, je dois faire un choix dans les prochaines semaines. Au moment où je rédige ce texte, je suis sûr d’une chose: je vais m’évader de ma bulle cette année. Même si je ne quitte pas les structures que j’évoque plus haut, je vais apporter des améliorations dans mon quotidien pour croire que j’innove.

Il le faut absolument pour prouver que j’existe. Surtout que je n’aime pas la routine. Je suis plein de jus et je ne voudrai pas sombrer sur place alors que j’ai plusieurs chats à fouetter.

Rompre avec le célibat

Cette année, je dois rompre et je vais rompre avec le célibat. Je ne comprends pas comment un beau gosse de plus de 26 ans comme moi, je reprends juste les mots d’une Mondoblogueuse hein, peut rester sans petite amie pendant des mois et des mois sans être gêné. La blogueuse en question m’avait demandé : « Mais comment tu fais à 4h30 quand tu es debout ? » Quelle bête question ! « Je me lave, je lis ma bible, je suis le journal de 7h et je tombe dans le boulot ». Elle n’a rien pigé. Moi non plus je n’avais pas compris le sens de sa question. Même Ecclésiaste Deudjui est dépassé par ma réponse. L’autre jour, nous étions devant Douala Bercy à Douala. On bouffait le pain-haricot-œuf avant le spectacle de l’humoriste Valery Ndongo. Le blogueur le plus Kongossa (commère) de ma bulle trainait avec une bouteille d’eau minérale entre les mains, parce qu’il a renoncé aux bières. La bonne nouvelle est qu’il a abandonné les casiers de bière aux sociétés brassicoles. Je suis si fier de ce frangin !

Mais la maladie qui le ronge actuellement, ce sont les femmes. Il les aime toutes…ou presque. L’héritier des « Camerounaiseries » m’a dit : « Sérieux VP, aucune femme ne te plait ? Parce que je ne t’ai jamais entendu apprécier une fille dans la rue. Même dans les blagues ». Je lui ai lancé un petit sourire, avant de répondre : « Un mec célibataire qui ne regarde pas les petites dans la rue, n’est pas normal. Moi, je suis normal, mais mon problème est que j’aime les bombes, du genre Beyoncé, Jlo, etc. Les meufs du Camer sont trop un genre matérialistes, bizarres, sans amour. Comment veux-tu que j’apprécie une meuf qui va me demander la dernière sortie I-phone parce que je lui ai fait un compliment au premier rendez-vous?». Il ne me croit pas. Il est libre. Ce gars ne sait pas que je suis comme Nicky Larson. Vous voyez de quoi je veux parler. J’apprécie toutes les belles filles, mais mon cœur bat pour une seule qui ne me gère même pas. Mais je crois que je vais tourner cette page. Je vais aller vers d’autres horizons pour m’éclater dans les bras d’une déesse. J’ai aussi droit au bonheur. Comme Romeo, ma Juliette m’attend surement quelque part cette année. J’ai décidé de briser le silence et de m’évader de cette solitude qui me ronge chaque fin de journée, parce que j’ai espoir qu’elle va m’avouer ses sentiments un jour. Tout ça, c’est du passé. 

Je vais me relooker. Je vais changer de style vestimentaire, ajouter plusieurs personnes dans mon réseau d’influence, surtout des meufs. Je vais m’habiller classe, me parfumer tous les week-ends pour expérimenter mes cours de séduction. Je vais recommencer à pratiquer le sport au moins trois fois par semaine pour parfaire mes muscles. J’aurai des tablettes de chocolat comme Neymar Junior. C’est ce que les meufs adorent le plus chez les mecs. Je vais me laisser attirer par le bonheur et je ne fermerai plus les portes aux candidates. Même si on ne finit pas à la mairie, on finira certainement par rester amis.

Paix dans mon cœur

Ça vaut le coup de tenter.  Main dans la main, je vais aller chanter « Sous le vent » dans le jardin de Bonanjo. Elle me fera changer de bulle. On ira dans les nuages. Sur le chemin de la paix, on rencontrera les anges du paradis qui nous recommanderont le vivre-ensemble entre peuples de la terre en 2018. Pendant le trajet, un ange nous dira que tout est possible en cette nouvelle année, surtout dans mon pays le Cameroun qui organisera trois élections (Municipales, Législatives et Présidentielles). Il nous rappellera que les guerres ne prendront pas fin dans le monde, malgré les beaux discours de nos gouvernants hypocrites, qui savent parfaitement que la guerre est un business qui rapporte gros aux grandes puissances et augmente leur PIB. Mais l’ange me dira que chacun de nous peut cultiver la paix dans son cœur. La vraie. C’est un défi personnel que je vais relever. Avec un peu de volonté, je deviendrai moi aussi un arbre de paix, sur qui les opprimés et les orphelins pourront compter. Je ne suis pas un politicien, donc ce ne sont pas des paroles en l’air. Je m’investirai à fond dans les causes sociales et sur des projets d’intérêt général pour renouer avec l’être suprême qui vit en moi.

Je donnerai libéralement à ceux qui sont dans le besoin, parce que j’ai compris qu’il y a beaucoup de bonheur dans la charité. Mais ne vous attendez pas aux publicités sur les réseaux sociaux. En bon chrétien, j’ai appris que quand tu fais une bonne œuvre, tu ne dois pas le publier sur tous les toits. En d’autres thèmes « la main gauche ne doit pas voir ce que fait la main gauche ». Mais s’il y a des choses dont je ne peux pas vous priver cette année, ce sont le sourire, la simplicité et l’humour. Sur ce, je nous souhaite à tous une excellente année 2018 !


Rebecca Enonchong, l’entrepreneur Tech la plus influente du Cameroun face aux blogueurs

Elle a vidé son sac le samedi 16 décembre 2017 dans le cadre de l’édition spéciale de #JeSuisCamerounaisEtJeBlogue. Je vous rapporte ici quelques moments forts de notre échange avec cette dame de fer.

Il est 18h30. La salle est calme. Une vingtaine de participants parlent à tue-tête. Quelques uns font les allers-retours. J’ai les doigts de ma main droite sur le clavier de mon ordinateur portable et avec la gauche, je réponds aux messages sur WhatsApp et sur des groupes messengers des blogueurs du mboa (néologisme qui signifie Cameroun). Je rappelle aux membres de ces groupes que Rebecca Enonchong est aux portes de l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala et que les échanges avec elle démarrent dans une vingtaine de minutes. J’ai eu Rebecca au téléphone il y a quelques minutes. Elle m’a confirmé son arrivée d’un moment à l’autre.

Notre invitée de marque revient fraîchement de Washington, DC. Son vol a atterri cet après-midi autour de 17h30. Elle a juste eu le temps de sortir de l’aéroport et de venir à notre rencontre. Massa ! Avec toute la fatigue du voyage là! Il n’y a que des braves et grandes dames comme elle pour faire ça. Cette femme est une perle rare que le gouvernement camerounais gagnerait à écouter pour un véritable décollage de l’économie numérique tant voulu par les autorités.

Entrée de notre guest star

Peu avant l’arrivée de Rebecca, Elodie Nonga, la promotrice du Forum des Blogueurs fait son entrée à l’Espace des Cultures Numériques. Elle est animée d’une joie particulière qu’elle n’hésite pas à contaminer à l’assistance. Pendant ce moment, j’ai toujours la tête dans le téléphone.

Les appels ne font que s’enchainer. Seule l’arrivée de Rebecca m’intéresse en ce moment. On peut gérer le reste après la réussite de cette première de #FaceAuxBlogueurs. Mon rêve se réalise enfin ! Voila Rebecca Enonchong, en chair et en os, qui grimpe les escaliers. Cheveux au vent, lunette aux yeux, chemise cintrée de couleur bleu foncée, et un jean-slim blanc. Elle marche majestueusement sur ses talons transparents. Elle tient un sac noir entre ses mains, bah…comme toutes les femmes. Les blogueurs se lèvent et l’accueillent avec une pluie d’applaudissements. Sourire aux lèvres, Rebecca réplique avec des accolades.

Après cette brève ambiance, notre invitée d’honneur prend place juste devant nous, sur une chaise spéciale réservée pour des personnes spéciales et géniales comme elle. Plusieurs personnes ici l’ont en face pour la première fois. La joie ne les quitte plus. Moi-même je suis dans la mouvance. Chaque fois que j’ai Rebecca en face, je suis aux anges, professionnellement parlant hein ! Pour finir de planter le décor avant le grand échange de la soirée, je vais inviter Minette Lontsie à nous présenter son blog. Sa plateforme « Le Mobile au Kamer » est spécialisée dans les télécommunications au pays. Elle y fait des coups de gueule, donne des conseils et l’actualité des opérateurs de téléphonie mobile en temps réel. Elle est hyper connectée, cette meuf. La présentation du blog de Minette n’est pas un fait du hasard. Rebecca Enonchong aime les thématiques qu’elle aborde et l’a fait savoir samedi.

Rebecca Enonchong face aux blogueurs

Je rappelle aux invités qu’elle est la co-fondatrice de l’incubateur ActivSpaces, CEO d’AppsTech, et présidente du Conseil d’administration (PCA) d’Afrilabs, un réseau des centres d’incubateurs panafricain regroupant une vingtaine de pays de notre continent. Selon un classement du magazine américain Forbes 2014, elle fait partie des dix femmes entrepreneurs Tech qui comptent en Afrique. Je ne sais pas si le gouvernement de mon pays sait ce que cela signifie. Pour le bien de notre pays, je pense que cette femme qui fait des excellentes interventions sur Twitter et qui ne cesse de glaner des prix au niveau continental et mondial, devrait être écoutée. Pendant nos échanges très enrichissants qui ont duré plus de deux heures d’horloge, Rebecca s’est sérieusement lâchée sur la mal gouvernance au pays de son géniteur, sur la corruption et sur les tracasseries qui empêchent aux jeunes camerounais de créer des entreprises.

Elle s’insurge également contre la coupure d’Internet qu’a connu la région anglophone en janvier de cette année. Cette suspension a duré trois mois. Le gouvernement camerounais justifie son action par le fait que des personnes de mauvaise foi issues du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, relayaient des fausses informations et images sanglantes sur les réseaux sociaux dans le but de déstabiliser le pays. Pour Rebecca, priver les populations d’Internet, c’est malsain. C’est comme les priver d’eau, de la santé entre autres. Et pourtant, le ministère des Postes et des Télécommunications avait privé les jeunes startuppers de Buea, considérée comme le hub du Cameroun, de la connexion Internet.

Rebecca Enonchong souhaite que cela ne se reproduise plus. Son vœu le plus cher, c’est que le Cameroun ne rate pas le train de l’économie numérique comme ce fut le cas avec l’industrialisation. C’est pour quoi elle invite les jeunes camerounais à s’investir à fond et à bosser d’arrache-pied et de croire en leurs rêves. Pour cette entrepreneur qui est à la tête de la multinationale Tech AppsTech, -crée aux Etats-Unis et qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets-, le gouvernement de notre pays gagnerait à écouter les porteurs de projets locaux et à simplifier les procédures de création d’entreprises. Que de toujours se tourner vers l’extérieur pour construire le pays, le gouvernement doit travailler avec les entrepreneurs locaux qui connaissent mieux leur environnement que les étrangers.

A la question de René Jackson Nkowa, président de l’Association des Blogueurs du Cameroun (ABC) de savoir ce qu’elle pense de l’évolution du blogging au Cameroun, Rebecca Enonchong dit qu’elle apprécie la nouvelle dynamique et que les blogueurs camerounais doivent pouvoir gagner leur vie à partir de leur boulot, sans toutefois vendre leur âme, en produisant des billets de qualité comme cela se fait dans d’autres pays. La femme Tech la plus influente du Cameroun se dit prête à nous donner un coup de main chaque fois que l’occasion se présentera. Son plus grand désir est de voir notre jeunesse prendre son destin en main. Nous avons parlé de beaucoup d’autres choses que je n’ai pas notées, mais que vous retrouverez certainement dans les photos qui accompagnent ce compte-rendu.

Sur ce, je nous souhaite une excellente fin d’année 2017 et une bonne année 2018 par anticipation.


Je suis Centrafricain, ma culture est riche

Comme mes terres, mon pays est doté d’une richesse culturelle que je vous invite à découvrir les 2 et 3 décembre prochain au Cameroun.

Je suis le digne fils de mon pays. Oubangui-Chari est le nom du berceau de mes ancêtres. Je suis un bantou et fier de l’être. J’ai hérité d’une richesse culturelle qui tend à disparaitre. Mais je ne me laisserai pas faire, car je suis un héritier jaloux.

C’est la guerre civile que traverse la République centrafricaine (Rca) en sango Ködörösêse tî Bêafrîka depuis mars 2013 qui a encore tout bouleversé. Papa Bozize a été chassé du pouvoir. Aujourd’hui, c’est papa Touadera qui tient les rênes, après une brillante élection présidentielle il y a un an. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce sont les atouts culturels de ma Centrafrique chérie.

Jouir de la richesse culturelle centrafricaine

Nous vivons les dernières semaines de l’année 2017 et j’ai décidé de parler de ma culture avec toi. Oui avec toi qui lis cet article. Tu es étonné, je le sais, mais j’ai aussi une culture. Et je l’adore ! Juste pour te dire que je ne sais pas que faire la guerre hein.

Danse africaine. CC: Wikimedia

La guerre m’énerve. Elle m’a tout arraché. A cause d’elle, j’ai perdu des frères, des sœurs, et beaucoup de connaissances que j’aimais. Je n’en veux plus de cette maudite guerre. Je ne veux non plus me sentir en danger sur mon propre territoire. Je veux aussi me réjouir et esquisser quelques pas de danse avec maman Idylle Mamba que vous connaissez, accompagné de ces belles nanas centrafricaines  au rythme de nos danses traditionnelles (ongo-brotto, ngarké, yangabolo, mondjombo, labi, ndjoboko, lengué, kropningbo, kéké-nahoro, …).

Je ne suis pas seulement né pour souffrir et voir couler mes larmes tous les jours. Idylle, cette excellente artiste musicienne serait fière de me voir rire aux éclats comme toute personne normale qui jouit de la paix. La finaliste du Prix Découverte RFI 2014 est une maman pour nous, Centrafricains, malgré son jeune âge.

Les actions qu’elle mène, en faveur de sa communauté valent de l’or. C’est une femme forte, qui a le cœur sur la main. Je t’aime tellement maman Idylle ! D’abord parce que tu es fière d’être Centrafricaine. Tu ne le caches pas. Aussi parce que tu prônes la réconciliation de ton peuple sur tous les toits. Animistes, chrétiens, musulmans, bouddhistes, etc. ton rêve est de nous voir réunir et parler d’une seule voix.

Coucous de manioc. CC: Wikimedia

Tu n’es pas réfugiée et pourtant, tu es tout le temps avec les réfugiés centrafricains dispersés dans plusieurs coins d’Afrique. Tu n’es non plus diplomate, mais les ministres centrafricains t’ouvrent les bras.

C’est pour dire que tu as quelque chose de spécial au-delà de ton grand cœur. Je sais que si tu avais les pouvoirs et les moyens de faire taire la crise dans notre pays, tu le ferais sans hésiter. Mais t’inquiète, ce que tu fais déjà vaut de l’or. Toutefois, comme tu l’as mentionné la semaine dernière à Douala, au cours de la conférence de presse annonçant le Ti-î Festival, le pays est un nid de talents comme toi qu’il faut découvrir.

Richesse culturelle

Le festival dédié à la promotion de notre culture qui se déroulera du 2 au 3 décembre au stade de Youpwe, dans le 2e arrondissement de Douala, permettra de découvrir les danses traditionnelles, les musiciens, les délicieux plats et beaucoup d’autres choses qui font la beauté de notre pays et qui ne sont pas connues hors de nos frontières. C’est sur place que le monde entier saura que la guerre n’est pas notre passion. Il y aura par exemple le couscous de Manioc, ou le gozo à déguster. Chez nous, on prise les tubercules tels que le manioc, la patate douce, la banane plantain et l’igname qu’on mange presque toutes les semaines, voire tous les jours avec des légumes secs et la viande de bœuf, sauce gombos, entre autres.

Couscous sauce d'arachide. CC: Wikimedia

Tournons la page de la crise

Ne me parlez plus de la guerre. Ce machin qui nous est imposé. C’est pour cela je ne cesserai de crier haut et fort qu’une autre Centrafrique est possible. Il suffit de jeter les armes très loin. Il suffit d’avoir des hommes de paix aux commandes pour garantir la paix et promouvoir notre culture. C’est pour cela que je ne veux plus qu’on me regarde avec un œil de pitié comme vous le faites là. Ce n’est pas à mon avantage que vous le faites.

Au contraire, vous ne m’encouragez pas à surmonter cette épreuve. Je ne veux plus qu’on me regarde comme un égaré sur la terre des hommes. Je suis une personne qui veut aussi vivre. Je prône le vivre ensemble. Ne vous moquez pas de moi s’il vous plaît, ce sont les ennemis de la paix qui m’ont traumatisé. Mais grâce à vos encouragements, la richesse culturelle de notre pays sera restaurée. Je vous attends donc au Ti-î Festival 2017.  « Mbï yê mo  Ködörösêse tî Bêafrîka».


Afrique : les colons et les esclavagistes doivent rendre gorge

On leur avait rien demandé, mais ils se sont invités chez nous avec des armes à la main. Ils ont massacré, avec la complicité de certains frères. Ils nous ont dépouillés de nos richesses. Aujourd’hui, on réfléchit et marche à leur rythme. En tant que descendant d’esclave, j’exige réparation.

J’ai pleuré en visitant Bimbia au Cameroun. J’ai coulé toutes les larmes de mes yeux en rentrant de l’Ile de Gorée au Sénégal. Il faut avoir un fer à la place du cœur pour rester insensible face aux restes de la traite négrière.

Je n’oublierai jamais ce chemin de non-retour. Ces chaînes qui retenaient nos frères et sœurs captifs et leur empêchaient de marcher librement comme toi et moi aujourd’hui. Je me souviens de ces minuscules cellules où ils étaient gardés enchainés, comme des singes jusqu’à leur dernier souffle. Ces femmes qu’on transformait en objets sexuels. Celles qu’ils engrossaient de force pour engendrer des bébés métisses. Au fait, qui avait même eu cette merveilleuse idée ? Maltraiter l’autre parce qu’il a une couleur noire en oubliant que la nôtre est pâle?

Une esclave pendue. CC: Wikimedia
Ils ont résisté, ils ont été tués

Je ne le pardonnerai jamais. Tout comme je ne pardonnerai jamais le massacre de ceux qui ont voulu hausser la tête pour dire leur ras-le-bol. Ils ont abattu nos martyrs en public, parce qu’ils s’opposaient à leurs idées maléfiques. Ils ont coupé les têtes de certains, ils ont jeté les corps d’autres dans des fosses communes. Nos ancêtres ne méritaient pas ce traitement. Ils voulaient juste vivre en paix avec leurs familles, voir leurs enfants et petits enfants grandir. Ils avaient le droit de défendre leur territoire comme tous les hommes normaux le feraient.

Mais les colons ont tout fait pour cogner les têtes de mes frères. Ils les ont divisés pour mieux régner, comme c’est toujours le cas actuellement. Aujourd’hui, leur intérêt est économique.

Ils ont massacré Martin Paul Samba, Rudolph Um Nyobe, Duala Manga Bell, etc. Nos vieux ne pouvaient rien contre eux, car ils étaient lourdement armés (ils n’ont quand même pas utilisé les armes pour convaincre certains de nos frères de nous trahir). Un peu comme ces rebelles qu’ils arment aujourd’hui pour détruire nos pays et exploiter par exemple le sous-sol et les forêts centrafricains entre autres sans être inquiétés. Ils sont en plus les premiers à nous insulter sur leurs medias. Ils se réjouissent de notre extrême pauvreté, alors qu’ils en sont à l’ origine.

Je disais tantôt qu’après plus de quatre siècles de traite négriere et plus d’un siècle de colonisation, rien n’a véritablement changé dans le fond sur le continent noir. Ils ont tout fait pour effacer notre histoire. Dans les manuels imposés dans nos écoles, ils réécrivent l’histoire à leur avantage et nous obligent à tout reprendre à zéro. Aujourd’hui, nous sommes surpris par l’évolution du monde, comme si nous sommes nés hier.

Ils ont tout fait pour nous laisser croire que nous sommes des singes et descendants de singes. Ils ont tout faire pour effacer nos mémoires et nous inculquer leurs cultures qui n’a ni tête, ni queue. Plusieurs de nos souvenirs ancestraux sont soigneusement gardés dans leurs musées en Allemagne ou en France. Ils se sont partagé nos biens.

Bimbia au Cameroun. CC: Wikimedia
Toujours esclave des colons

Ils nous formatent tous les jours et font le nécessaire pour nous maintenir dans la précarité, avec la complicité de ceux qui nous servent de chefs d’Etat. Parce que la colonisation et l’esclavage sous toutes leurs formes est un crime contre l’humanité, ses auteurs doivent rendre gorge. Si les juridictions internationales sont vraiment impartiales, si elles roulent vraiment pour la vérité et rien que pour la vérité, elles doivent ouvrir le dossier sur la colonisation et sur la traite négrière.

L’Afrique a droit au bonheur. Elle a droit au respect. La prolifération des armes et des virus sur le continent pour exterminer notre race doit s’arrêter. L’Afrique n’est pas un champ de bataille, encore moins un territoire où n’importe qui peut venir tester ses vaccins sur ses nobles citoyens.

Les accords signés entre les colons et nos pays au lendemain des « indépendances » doivent être brulés, parce qu’on n’est pas indépendant.

Ile de Gorée. CC: Wikimedia

Je refuse qu’un africain continue de croire qu’il est un sous-homme. Peut importe nos couleurs de peau, nous sommes tous égaux. Et on doit le graver dans nos mémoires une fois pour toute. Parce que je crois que l’esclavage des Noirs, moderne soit-elle, est également un crime contre l’humanité, je porte plainte devant la Cour Pénale Internationale contre nos bourreaux.

Si cette plainte n’aboutit pas et dépend de la bonne ou mauvaise volonté des hommes qui doivent nous défendre, alors je sais que la justice divine elle se chargera de rétablir l’ordre.


Esclavage : oui Claudy Siar, non à l’hypocrisie africaine

Tu es le père de la génération consciente. Tu te bats corps et âme depuis des années pour la cause africaine. Je fredonne régulièrement les refrains de tes tubes sur la dignité africaine. Bravo Claudy, tu as réussi à faire couler une larme!

Ce lundi matin, je ne suis toujours pas situé sur mon prochain billet. Et pourtant, le monde entier est bouleversé par ce qui se passe en Lybie avec la vente des hommes de race noire aux hommes de race blanche par d’autres Africains. Je cherche toujours les mots pour qualifier cet horrible commerce. C’est très tôt ce matin que j’ai écouté Claudy Siar, un descendant d’esclaves et fier de l’être. Son intervention a été diffusée dans une chaine de radio chrétienne locale à laquelle je suis connecté depuis un moment. Je me suis reconnu dans les propos du célèbre animateur de Radio France Internationale (Rfi).
Je l’ai suivi avec une attention particulière. Moi qui pensais qu’il faisait de la comédie. Non, Claudy est vraiment fâché. Lui fils de Cornelia et de François (j’ai tiré ces deux prénoms de l’une de ses chansons que je kiffe grave !). Le mec m’a franchement convaincu avec des propos vraiment choquants. Un cri de détresse que tout africain conscient devrait écouter et se révolter.
J’ai coulé une larme en l’écoutant. Comme Claudy, je me demande comment les dirigeants africains peuvent rester silencieux face à une telle barbarie. Moi qui pensais que la traite negrière avait été abolie. Non, je me suis trompé, elle a tout simplement été embellie, ou maquillée si vous voulez. Aujourd’hui je le découvre et je réalise que l’abolition n’est qu’un mot qui n’a aucun sens pour les buveurs de sang et ivres de méchanceté. Le business d’esclaves noirs se porte bien en Lybie et dans plusieurs pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.

Esclavage en Libye. Cc:wikipedia

Je parie que les dirigeants du monde le savent très bien, mais font semblant d’être surpris quand un média le dénonce. Une vraie hypocrisie. En Afrique, j’ai également suivi le président en exercice de l’Union africaine (UA), Alpha Condé sur le sujet. Le chef de l’Etat Guinéen veut que le cas des esclaves de la Lybie soit débattu lors du prochain sommet Afrique-Europe. Pourquoi nos chefs d’Etat sont si méchants ? Je refuse de croire qu’ils ignorent tout ce qui se passe comme trafic sur notre propre continent. A cause de leur manque de vision pour leurs pays, ils poussent mes frères et sœurs dans le désert à la recherche des meilleures conditions de vie. Ils pillent nos ressources naturelles. Ils partagent nos richesses avec ceux qui les maintiennent au pouvoir. Depuis que cette histoire d’esclavage en Lybie est médiatisé,beaucoup de Camerounais sont cités dans les articles et interventions que j’ai lus jusqu’ici. Beaucoup sont également placés dans des cages comme des singes par des trafiquants, sans que cela n’émeuve Yaoundé. Notre « Nkunkuma » Paul Biya ne dit rien. Et pourtant, tous les jours, de jeunes camerounais et camerounaises quittent ce pays plein de richesses, à pied pour se rendre en Europe en passant soit par la Lybie, soit par le Maroc. L’autre jour, un camarade d’école primaire m’a dit qui va aussi se lancer dans le désert. Tout ça parce que le pays ne fait plus rêver. Parce que les emplois sont verrouillés. Parce que les employés, payés en monnaie de singe, sont obligés d’entrer dans les circuits de corruption et de détournements. Parce que les guerres tribales prennent de l’ampleur tous les jours, alors que la population croupit dans la misère.
Donc comme Claudy, les africains doivent tous se lever comme un seul homme pour dire « NON » à l’esclavage sous toutes ses formes. Mais cela ne devrait pas seulement rester sur les réseaux sociaux. La bataille doit se concrétiser sur le terrain.
Moi par exemple, je dis NON au lavage de cerveau. NON à la guerre terroriste imposée dans plusieurs régions africaines avec la complicité de nos gouvernants. NON au mensonge sur la pauvreté en Afrique. Elle n’a pas sa place ici et les jeunes africains doivent le savoir et changer leurs mentalités.
Il y a tellement de choses horribles qui se passent dans nos pays, mais on ose se taire. Pourquoi ? Nous sommes tous coupable parce qu’on n’ose pas dénoncer le trafic d’organes humains dans certains régions du Nigeria, on ignore ou alors on fait exprès d’ignorer le trafic d’enfants dans plusieurs régions du Cameroun entre autres. Ces enfants qui vendent les beignets dans nos rues, le gouvernement s’est-il déjà renseigné pour savoir leurs origines ? N’est-ce pas on attend que les medias occidentaux dénoncent pour jouer les surpris non ? Je dis NON à l’hypocrisie africaine. OUI à Claudy Siar, le père de la génération consciente. Big up !


Tech : le challenge des « afropreneurs »

Les jeunes africains s’engagent de plus en plus dans l’entrepreneuriat pour répondre aux besoins de leurs populations. Ils créent des emplois, réduisent considérablement le taux de chômage et la pauvreté contre vents et marrées. Les forces et les faiblesses de ceux qui font bouger l’Afrique du 21e siècle. 

L’optimisme est l’arme fatale d’un entrepreneur. Je me souviendrai toujours de ce que le consul honoraire de l’Inde à Douala, M. Kuma Ravi m’a dit un jour: « Le Cameroun peut atteindre son émergence avant 2035. Chez nous, les jeunes n’avaient pas besoin d’attendre les politiques pour innover. Mais ils ont séduit les politiques par leur sens d’innovation ».

J’aime échanger avec ce monsieur plein d’énergie et de conseils, qui renforcent mon optimisme. Quand je visite d’autres pays d’Afrique, je constate que les jeunes ont hâte d’exploser dans leurs différents secteurs d’activité. Ils sont remplis d’inspiration et aimeraient contribuer au développement de leurs pays.

Je me demande comment les politiques, qui cherchent toujours les solutions aux besoins de leurs populations ailleurs, font pour ne pas reconnaitre le talent que ces jeunes ont. Malgré la mauvaise formation reçue par certains d’entre nous, en inadéquation avec les réalités locales, on a des jeunes entrepreneurs qui osent et impactent leur environnement. Dans le domaine des Tech, on en a qui ne cessent de développer des applications mobiles pour résoudre des problèmes d’accouchement par exemple, de mettre sur pied des projets de drones ou encore des jeux vidéos capables de concurrencer les projets américains, japonais ou européens.

Des afropreneurs en action. CC:Flickr
Contre vents et marées

Nos génies sont donc obligés de se battre pour concrétiser leurs projets dans un continent où le climat des affaires est très difficile. Au même moment, ils doivent se battre pour construire leur vie familiale, régler les factures de loyer dans une région où les pétards engendrés par des groupes rebelles et terroristes retentissent de toutes parts dans presque toutes les parties septentrionales. La psychose terroriste plane tous les jours. Et la famine prend des proportions considérables. Ici, on vit au jour le jour.

Même dans ce climat d’incertitude, il y a des entrepreneurs qui écoutent la petite voix qui crie au fond de leurs entrailles : « n’ayez pas peur ». Ils prennent courage et foncent comme des jeunes lions. Résultat: la majorité réussit grâce au soutien extérieur. Mon Dieu, toujours grâce au soutien de ceux qui voient plus loin que nos dirigeants ! Parce que les « afropreneurs » aiment l’Afrique, ils y restent pour répondre aux besoins de leurs populations. C’est samedi dernier que j’ai encore compris que certains jeunes africains ont un esprit très élevé.

Un film sur les « afropreneurs » Tech 

Dans un film documentaire d’une quarantaine de minutes réalisé dans plusieurs villes de l’Afrique francophone par Régis Strazel et Got Liebe Bataba sur les « afropreneurs » Tech, j’ai constaté que tous les pays d’Afrique rencontrent presque les mêmes problèmes dans le domaine de l’entrepreneuriat jeune. Les politiques vont me rétorquer qu’ils ont mis en place plusieurs programmes pour soutenir les startups, mais je doute fort que tout se passe comme une lettre à la poste.

Startup africaine. CC:Pixabay

Connaissant la corruption qui gangrène nos sociétés et les réseaux mafieux constitués dans les ministères et qui plombent nos économies, nos chefs d’Etat gagneraient à superviser personnellement le financement des Petites et moyennes entreprises (PME). Ne dit-on pas que l’économie d’un pays repose sur le secteur privé ? Alors, il faut miser sur la jeunesse entreprenante.

Toutefois, je reconnais la faiblesse de certains jeunes opérateurs économiques. Tous regorgent des idées innovantes. Ils rêvent tous de transformer notre environnement. Pour atteindre vos missions, chers « afropreneurs », vous devriez fusionner vos projets pour les rendre plus compétitifs.

La triste réalité est que chacun veut être son propre boss. La collaboration sincère n’existe pas dans nos cranes qui débordent d’inspiration. Nous faisons exprès d’ignorer la grandeur des multinationales qui sont dirigées par des génies depuis des décennies.

Le cours sur la notion du temps. CC: Pixabay

Nos structures doivent pouvoir exister et continuer à contribuer à l’épanouissement de nos pays après nous. Ensemble, on est capable de briser toutes les frontières linguistiques. On a plus de moyen de se former, de mobiliser beaucoup de fonds et d’embaucher des employés à la hauteur de nos attentes.

En formant une équipe de professionnels avec le peu de sous qu’on dispose, on peut amener les pouvoirs publics à mettre en place des infrastructures de Télécoms appropriées et amener les banques à injecter dans nos business. Bosser ensemble donne plus de crédibilité auprès des consommateurs, qui ont besoin de connaître nos produits. C’est autant d’obstacles soulevés dans le film documentaire par ceux sur qui notre continent doit compter.

 

 


Messieurs les ministres camerounais, la montre n’est pas là juste pour décorer

Présider une cérémonie ou démarrer les chantiers à temps représenterait un cauchemar et un manque de respect pour nos très haut commis de l’Etat.

Il est plus de 10h ce 26 octobre 2017. Je suis dans la salle de réunion du Groupement Inter patronal du Cameroun (Gicam) dans le 1er arrondissement de Douala. Les lieux grouillent de monde. Normalement, l’événement devait démarrer à 9h selon le programme que j’ai reçu. Le directeur général de MTN Business Georges Mpoudi Ngole , et son équipe sont déjà bien installés et n’attendent plus que l’arrivée du gouverneur de la région du littoral pour ouvrir les travaux « Master Class » portant sur « L’entrepreneur numérique» en faveur des PME Camerounaises, organisés par l’Agence de Promotion des Petites et Moyennes entreprises (APME) en partenariat avec MTN Business, le département des affaires de l’opérateur de téléphonie mobile MTN.

Plusieurs dizaines de minutes se sont écoulées. On n’aperçoit toujours pas la silhouette du patron de la région. Les travaux vont donc débuter sans lui. En résumé, il est question de sensibiliser les patrons des PME sur la digitalisation de leurs business. Avant d’entrer dans le vif du sujet, on exécute le refrain de notre hymne national.

L’entrée du bout d’homme

La formation peut enfin commencer. Je suis très attentif et séduit par le programme. Surtout qu’il concerne le digital, mon champs de bataille actuel. Je prends mes notes comme tout bon élève sur des formats. J’en ai déjà rempli plus de quatre au moment où on annonce l’arrivée du représentant de Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur. Le protocole demande à tout le monde de se lever pour accueillir le chef de division des affaires économiques, sociales et culturelles de la région, Yara Samvam. Je ne m’exécute pas pour plusieurs raisons. Premièrement, il est en retard de près d’une heure et deuxièmement, il a coupé l’excellent cours que les brillants agents de MTN dispensaient sur la transformation digitale. Donc pour cela, je ne me lèverai pas, même si on me fouette.

Le cours sur la notion du temps. CC: Pixabay

Par contre, je me suis mis debout quand il a fallu rechanter l’hymne national. Bien  sûr qu’on a exécuté l’hymne deux fois. Premièrement quand le représentant du gouverneur n’était pas là et la deuxième fois quand il est arrivé comme un héros. Une vraie perte de temps !  Quand je pense que c’est avec ces gens nonchalants que le Cameroun veut se construire, j’ai envie de dire que c’est un futur incertain.

Sans blague, en principe, c’est mon avis hein, quand une personne normale est en retard à un rendez-vous, elle s’excuse et se justifie. Ce n’est pas le cas ici chez nous. Les gars marchent en moussant comme le tapioca et bombent plutôt la poitrine pour nous pomper des discours mensongers, toujours plats. C’est d’ailleurs ce que le représentant du gouverneur a fait pendant les « Master Class ». Il tâtonnait même pendant son discours comme s’il n’était pas en phase avec la vision numérique de notre pays. Je me demande comment le gouverneur peut accepter se faire représenter par quelqu’un qui ne sait visiblement rien du digital.

Une montre. CC: Pixabay

Le large retard de ce monsieur m’a fait toute de suite penser à un autre événement que j’ai vécu il y a plus d’un an dans les locaux de la société de transport ferroviaire Camrail à Bassa. Ce jour, les employés des filiales du groupe Bolloré au Cameroun recevaient des médailles d’honneur de travail. La cérémonie y relatif était prévue, si ma mémoire est encore bonne, à 11h. Vous ne devinerez pas à quelle heure le ministre est arrivé. Tenez-vous tranquille. Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la sécurité sociale, qui devait couronner ces braves employés qui ont toujours été à l’heure au boulot, a fait son entrée dans la salle entre 14h et 15h.

Certains invités n’ont pas pu supporter et sont rentrés avant. J’ai par exemple vu comment un expatrié qui ne cessait de fixer sa montre. A un moment donné, il s’est surement dit que les aiguilles de cette dernière ne tournaient plus bien, en oubliant que nos autorités portent les leurs uniquement pour orner leurs mains. Pour tuer le temps, le Blanc a commencé à effectuer des allers-retours dans la salle. Il ne restait pas plus de dix minutes assis et croisait et décroisait les jambes chaque fois qu’il avait l’occasion de poser ses fesses sur une chaise. Je l’ai observé longtemps. Mais il ne s’en est pas rendu compte. J’ai également été attentif quand il a poussé un ouf de soulagement en voyant le ministre. Mais le monsieur a disparu avant même le début de la cérémonie de remise des médailles.

Pointus comme une aiguille

Parfois j’ai envie de comprendre pourquoi l’horloge de certaines autorités camerounaises est mal réglée. Jusqu’à présent, seuls deux ministres m’ont prouvé qu’ils sont dignes de confiance. Ils ont la notion du temps. Il s’agit du Premier ministre, chef du gouvernement, Philémon Yang et le Ministre délégué à la Présidence de la République, chargé de la défense, Joseph Beti Assomo. Le premier n’aime pas les longs discours, un mot suffit pour présider un événement. Le second lui, est réglé comme une montre. Les autres autorités administratives camerounaises devraient donc se mettre à l’école de ces deux pour la bonne marche de notre société. Les collègues de Philémon Yang et Beti Assomo doivent être pointus comme une aiguille et savoir que la montre n’est pas qu’un objet de décoration.

 


Paul Biya est là, opposition camerounaise lève-toi et marche !  

Le chef de l’Etat et sa charmante princesse ont atterri à l’aéroport international de Nsimalen à Yaoundé, samedi dernier. Après avoir disparu des radars depuis la 72eAssemblée générale de l’Onu.

Son patron est également notre patron à tous. Ne croyez surtout pas qu’il est un poltron, encore moins un pépé bidon. Il contrôle tout, sauf certaines de ses créatures. Lui, c’est monsieur Paul Biya, le président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et le candidat naturel de ce parti politique à l’élection présidentielle de 2018.

C’est aussi lui le locataire du palais d’Etoudi depuis 35 ans, au cas où vous l’aurez oublié. Ma question peut paraitre bête, mais je ne veux pas mourir bête : quelqu’un peut-il me dire chez qui le président de la République du Cameroun verse les frais du loyer depuis plus de trois décennies? Sauf s’il a mis le titre foncier à son nom. Tout est possible. Avec des gens qui ont un long bras comme lui, il faut s’attendre à ce genre de manigance.

Le boss est de retour

Je ne vous apprends rien, le père et la mère de ma chérie Brenda, sont de retour au pays depuis le samedi 21 octobre 2017. Ils nous ont certainement gardés beaucoup de cadeaux pour la fête de la nativité.

Une chose est sûre : Le type là ne peut pas rentrer bredouille après avoir disparu des radars avec son épouse après la 72e Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu) à New-York. Pendant qu’il se reposait tranquillement loin de nos gros yeux curieux, (c’est l’excès de vieillesse), mon champion Donald Trump lui, a pris plusieurs décisions pour le bien des Américains, mais qui bouleversent malheureusement le monde entier. Désolé !

Paul Biya, chef de l’Etat camerounais. CC: Wikipedia

Biya n’en a rien à cirer de vos cris de détresse en tout cas. Et voilà qu’il débarque à Yaoundé et personne ne lui demande où il était passé au moment où le pays souffre le martyr. D’abord qu’il a des comptes à rendre à qui ? Moi-même là j’exagère hein! Si l’occasion se présente, je lui poserai plusieurs questions. Si j’ai encore tous mes sens, le locataire du palais d’Etoudi, où il est installé depuis très longtemps, est le choix du peuple. Ce peuple a donc besoin de savoir où son élu se balade tout le temps en Europe avec sa dulcinée. Dans quel hôtel sont-ils logés et que font-ils dans la chambre à….deux?

République de répression

Ce peuple, qui s’intéresse beaucoup au quotidien de son dirigeant a également besoin d’être écouté et non d’être asphyxié par les autorités administratives, membres d’un parti obèse comme le RDPC, qui interdissent constamment les meetings et marches « pacifiques » de l’opposition.

Le Cameroon People’s Party marche sur Douala. CC: Moktar Njumoun

Le parti de Biya n’est pas gentil hein. D’abord, il recrute tous les milliardaires du pays, il en forme d’autres à travers les détournements des deniers publics, il s’entoure des personnes les plus intelligentes qu’il formate carrément et nomme à des postes clés de la République. Pour couronner le tout, les gars ont l’armée républicaine à leur disposition.

Avec ça, dites-moi comment l’opposition peut s’en sortir si elle ne lèche pas les bottes de nos gouvernants. Même unis, je vois mal les leaders d’opposition remporter un bras de fer contre le parti au pouvoir, sauf si celui-ci se divise un jour. Malgré ces obstacles, la minorité politique camerounaise a toujours espoir.

Samedi, certains leaders du SDF, CPP, etc. m’ont ému. J’étais si content de voir qu’ils peuvent parler d’une seule voix comme des gens civilisés. Mais il ne faut pas seulement aller dans la même direction quand il s’agit de descendre dans la rue contre le régime. Il faut également former une vraie coalition et designer un candidat unique qui incarnera la philosophie de l’opposition pour espérer évincer la machine à broyer du RDPC. Dois-je vous rappeler qu’un leader n’est pas un suiveur ? Il a des idées claires, qu’il défend jusqu’au bout. Il sait donc où il va. Ce qui veut dire que les opposants camerounais n’ont pas besoin du OUI ou du NON d’un individu pour monter au créneau et établir des stratégies historiques.


MercyShips doit soigner nos gouvernants du mensonge

Ils disent qu’on a des hôpitaux et des écoles de formation de référence, mais ils prouvent le contraire en faisant appel à  l’expertise étrangère pour nous bluffer. 

Je rêve d’une seule semaine sans plainte. Sans me courber sur le clavier de mon ordinateur pour rédiger un article sans craindre. Sans craindre les répercutions d’un billet qui dénonce les tares d’un gouvernement en crise de stratégies. J’espère que cela sera possible dans cette République des crevettes. Si si, je crois que ce rêve peut se réaliser si et seulement si on soigne ceux qui nous gouvernent.

Ils savent qu’ils ont échoué, mais nous laissent croire que tout baigne. Si tout baignait en réalité, MercyShips ne devait pas se baigner sur le fleuve Wouri.
Non, le navire hôpital devait naviguer jusqu’à atteindre les côtes des pays plus pourris. Donc s’il séjourne sur les larges des côtes camerounaises depuis le 16 août 2017, cela signifie que notre médecine est en crise et doit être opérée par les spécialistes de ce bateau. Pas seulement elle, mais aussi tous les hommes du régime de Yaoundé, visiblement en crise d’intelligence. J’ai encore bien compris leur faiblesse la semaine dernière, en restant connecter sur une chaîne de radio chrétienne.

Le bateau de l’espoir en séjour au Cameroun. CC: Wikimedia

Celle-ci chantait aisément les louanges du MercyShips comme une païenne. C’est-à-dire que ses animateurs pompaient les communiqués relatifs à ce navire hôpital qui recherche encore quelques patients pour faire soigner. On m’avait pourtant dit que l’ enregistrement des patients était déjà clôturé. Une jeune femme à la maison du parti de Bonanjo m’avait dit que seuls les patients enregistrés entre les mois d’avril et mai 2017 seront pris en charge. Donc sur une liste de 12000 au départ, seuls 4500 patients ont été retenus pour bénéficier de la largesse du couple présidentiel camerounais, qui a sollicité le bateau.
Les personnes atteintes de malformation sont donc soignées gratuitement par l’Organisation non gouvernementale Britannique. Si la liste des malades avait donc été arrêtée, je me demande pourquoi les responsables en charge de cette opération font passer des communiqués radio dans lesquels ils disent qu’ils recherchent encore des patients dans le cadre du MercyShips?

Cette façon de faire me laisse croire qu’une liste n’avait pas été établie plusieurs semaines avant l’arrivée du bateau de l’espoir.

Même dans les yeux de la jeune femme rencontrée dans l’enceinte de la maison du parti de Bonanjo, où les patients se regroupent pour le site des opérations, j’ai lu l’échec de ce mode opératoire, que je trouve archaïque et ne conduit pas directement les patients dans les salles d’opération.

Calvaire des patients et mensonges 

Ce jour là, j’étais là, sous un soleil mortel. J’ai aperçu un vieil homme, tout fatigué, venu aux sources. Il s’est assis sur un petit tabouret. Un tas de bois posé juste à coté de la jeune femme brune, donc je parlais plus haut. Nous sommes au cœur du quartier administratif, l’un des plus beaux de la métropole économique camerounaise.

« J’ai une malade qui s’est faite enregistrer dans le cadre du MercyShips. Jusqu’à présent, on ne connait pas les modalités. Dites moi, comment ça se passe s’il vous plait », lance le vieil homme. Après quelques secondes d’excitation, la femme rassure que sa malade, qui vit dans la ville de Douala, sera soignée sans faute, comme tous les autres retenus, mais pas « maintenant, car les premiers patients que nous prenons en charge, sont ceux qui viennent des régions lointaines », explique la dame, qui en profitera pour reprendre les informations sur la patiente en question.

Dans un bloc opératoire. CC: Wikipédia

Tous ceux qui se rendent à la maison du parti, reçoivent les mêmes informations avant de laisser leurs coordonnées. « On contacte ceux qui se sont déjà fait enregistrer aux mois d’avril et mai. Le moment venu, on vous communiquera les modalités d’accès sur le site de prise en charge », répète la jeune dame à tous ceux qui se rapprochent du lieu du rassemblement. Notre interlocutrice ajoute que les patients dont les noms figurent dans la liste des 4500, ne doivent pas s’inquiéter.

Avant d’être opérés, les malades sont internés dans les hôpitaux de la ville  ciblés pour la circonstance. Il s’agit de l’hôpital Laquintinie, de l’hôpital gynico-obstétrique et pédiatrique de Yassa, et des hôpitaux du district de santé de Logbaba et de Nylon. Ces institutions sanitaires ont aménagé des sites appropriés pour accueillir les patients. Je me souviens pourtant que le ministre de la santé publique, André Mama Fouda, a toujours considéré ces centres de santé comme des hôpitaux de référence.

S’ils le sont vraiment, pourquoi donc faire recours à une Ong pour soigner les populations, alors qu’on a des hôpitaux qui ont des plateaux techniques appropriés où les malades peuvent se faire soigner gratuitement ? S’ils sont vraiment à la hauteur, Monsieur le Ministre, vous devriez être parmi les premiers à tester leur efficacité. Mais curieusement, quand vous êtes malades, vous allez vous faire soigner en Europe ou aux Etats-Unis. Vous nous exigez le patriotisme, mais votre façon de faire remet en cause la compétence de nos médecins. Mais j’ai juste pour petite question pour sortir: de qui vous moquez-vous?


Mon défilé de la Fashion Week à Douala au Cameroun

Eh oui, je vous rapporte mon séjour parmi les candidats du festival de la mode et du mannequinat édition 2017.

Oui, oui, qu’est ce que tu croyais, j’étais aussi là, sapé comme jamais. Et en plus, j’étais assis aux premières loges. Ce qui prouve que je ne suis pas n’importe qui. Vous-même vous le savez, je suis un Mondoblogueur, mais je peux également me transformer en Mondoblagueur. Moi, le plus paparazzo des paparazzis qui n’existe même pas encore au Cameroun de toutes les crises.

En parlant de crises, on a des crises de morale, crises de femmes, crises de jalousie, crises de famine alors que certains ont des crises d’engraissement, tellement ils amassent les sous dans les caisses publiques. On a aussi des journalistes qui ont des plumes en crise, et maintenant, je constate qu’on a aussi des crises de mannequins. Bah je crois en attendant la finale du festival Annual Show Fashion Week 2017 qui aura lieu en novembre.

Annual Show. CC image d’archive

En attendant donc l’apothéose, un peu de commérage ne tuera personne. Je vous le confirme tout de suite dans ce texte que beaucoup aiment déjà. De toutes les façons, les jaloux là, je ne gère pas. Je disais tantôt que j’étais parmi les mannequins samedi, mais mon pantalon n’était pas slimé et sauté comme pour toutes les stars de la soirée.

Un boy parmi les mannequins

Je vous raconte donc mon après-midi de samedi dernier à Bonapriso. C’est dans un petit chic quartier de la ville de Douala au Cameroun. Chic parce que ce sont les Blancs qui l’ont construit dans les années très lointaines. Détrompez-vous, les Camerounais savent aussi construire des quartiers chics. Allez faire un tour à New-Bell et revenez me dire ce que vous avez vu.

Mais aujourd’hui, les occupants de Bonapriso font comme s’ils ne chiaient pas. Eh oui, ils font des choses bizarres qui attirent des gros moustiques bizarres. Je vous assure, les moustiques de ce quartier sont très violents. On dirait des vampires. Mince, c’est horrible quand ils te sucent. Ils sont méchants !

Annual Show. CC image d’archive2

Je le dis à haute voix parce que c’est mon quartier d’enfance. C’est où j’ai dragué et embrassé ma première nana. C’est un secteur occupé par des millionnaires en FCFA. Mais il y a aussi des mendiants de ce coté hein.

Trop de blabla, allons droit au but. Je disais tantôt que samedi dernier, comme je le disais en introduction, je suis allé au casting du festival Annual Show Fashion Week. Pour ceux qui ne connaissent pas ce festival, c’est un rendez-vous, je crois triennal des mannequins de l’Afrique et du monde. C’est aussi la vitrine des stylistes modélistes. Pas le genre de bricoleurs qui ont raccommodé la tenue de classe d’Anita l’autre jour là.

Eh oui, là-bas à Annual Show Fashion Week, ce sont des mecs et des meufs d’un autre genre qui se rencontrent, s’affrontent et se font les yeux doux, sous le regard parfois naïf des invités d’un autre genre aussi. Donc, pour ma curiosité et à l’invitation de mon ami Simon Mbelek de Jumia Travel, qui est le partenaire hôtelier de cet événement, je suis aussi allé m’assoir à coté des gens bizarres.

J’ai été accueilli à l’entrée du Saint John’s Plazza aux environs de 15h30, par un pote du lycée. Mon pote était aussi bizarre, avec des lèvres noirâtres. Il m’a posé une question bizarre : « Salut mec, tu pars à Annual Show ? » Putain ! Gars, tu me vois devant la salle du festival et tu me poses la réponse ? Mince, certains camerounais et leurs bêtes questions ! C’est finalement à l’intérieur que j’ai compris le sens de la question de mon pote. Je croyais pourtant que c’est parce qu’il avait tiré un joint qu’il m’a posé cette question.

Annual Show. CC image d’archive

Eh oui, mon pote là est un toxicomane, mais très doux et poli. Il ne fait pas le désordre, il contrôle juste son quartier. Avec sa bande, il tacle les passants en douceur. Si tu tombes dans ses griffes un jour, souviens-toi de cet article, mais ne m’appelle pas au secours, parce que je serai déjà dans la salle de spectacle à contempler les beautés africaines.

Quand je suis entré, j’ai aperçu un type d’un air bizarre qui me regardait avec ses yeux bizarres. Il crochait les noms sur une feuille. J’ai cru que c’était les noms des invités. Je me suis donc dirigé vers lui pour savoir si mon nom y figurait.

Il m’a posé la question: « Vous êtes là pour le casting ?». J’ai répondu « oui ».

Le mec, d’une beauté trop exagérée, et maquillage visible à l’œil nu, m’a suggéré d’attendre pendant qu’il s’occupe d’abord de ceux qui sont arrivés avant moi. Il s’occupait très bien d’eux. A un moment donné, je croyais que j’étais devant des meufs, qui apprenaient la marche des mannequins. Tellement les gars apprenaient à marcher comme des meufs. Non, qu’est ce que je dis, ils apprenaient plutôt à marcher comme des vrais garçons, pour paraitre comme tels pendant le défilé.

J’ai vu, oui j’ai vu comment ils faisaient les manières des meufs, mais pas tous hein. J’ai vu des mecs costauds parmi eux avec des crêtes sur la tête. Ces derniers n’étaient pas efféminés, et avaient l’air des « boys » comme moi. Après cette séquence, je suis allé m’assoir sur la place qui m’a été réservée par les organisateurs du festival. Je croyais que j’étais déjà à l’ abri des mecs d’un autre genre. Mon voisin, qui ne me regardait même pas, mâchait lui tranquillement quelque chose dans sa bouche. Lui aussi, avait des manières de femme. On dirait que c’est leur lieu de rencontre. En tout cas moi, je ne suis là que pour faire mon job. En plus, les filles qui défilent ce soir sont trop jolies. Ouf ! La beauté africaine veut ma mort. Il y a par exemple la candidate numéro 85 qui m’a ébloui. Elle m’a fait oublier mes soucis ce soir. Mais elle ne m’a pas empêché de regarder ses concurrentes.

Annual Show. CC image d’archive

Massah, je ne savais pas que marcher comme un mannequin était si difficile. Tu marches premièrement comme une aiguille, tu ne te tords ni à gauche, ni à droite. Il faut regarder droit devant. Il ne faut surtout pas incliner les yeux, de peur d’être disqualifié. En tout cas moi, je ne draguerai jamais une meuf qui adopte une telle démarche dans la vie courante. Après les nanas, c’était autour des mecs de prouver leur compétence sous le regard du jury présidé par Grégoire Piwole. Les meilleurs ont été retenus à la fin de la soirée. Moi, après avoir rigolé durant le défilé, je suis rentré chez moi bredouille, sans la candidate numéro 85. Je ne connais même pas son non nom.  Mais j’avoue que c’était une belle soirée avec des gens bizarres, mais sympas.