Tech : le challenge des « afropreneurs »

Article : Tech : le challenge des « afropreneurs »
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6 novembre 2017

Tech : le challenge des « afropreneurs »

Les jeunes africains s’engagent de plus en plus dans l’entrepreneuriat pour répondre aux besoins de leurs populations. Ils créent des emplois, réduisent considérablement le taux de chômage et la pauvreté contre vents et marrées. Les forces et les faiblesses de ceux qui font bouger l’Afrique du 21e siècle. 

L’optimisme est l’arme fatale d’un entrepreneur. Je me souviendrai toujours de ce que le consul honoraire de l’Inde à Douala, M. Kuma Ravi m’a dit un jour: « Le Cameroun peut atteindre son émergence avant 2035. Chez nous, les jeunes n’avaient pas besoin d’attendre les politiques pour innover. Mais ils ont séduit les politiques par leur sens d’innovation ».

J’aime échanger avec ce monsieur plein d’énergie et de conseils, qui renforcent mon optimisme. Quand je visite d’autres pays d’Afrique, je constate que les jeunes ont hâte d’exploser dans leurs différents secteurs d’activité. Ils sont remplis d’inspiration et aimeraient contribuer au développement de leurs pays.

Je me demande comment les politiques, qui cherchent toujours les solutions aux besoins de leurs populations ailleurs, font pour ne pas reconnaitre le talent que ces jeunes ont. Malgré la mauvaise formation reçue par certains d’entre nous, en inadéquation avec les réalités locales, on a des jeunes entrepreneurs qui osent et impactent leur environnement. Dans le domaine des Tech, on en a qui ne cessent de développer des applications mobiles pour résoudre des problèmes d’accouchement par exemple, de mettre sur pied des projets de drones ou encore des jeux vidéos capables de concurrencer les projets américains, japonais ou européens.

Des afropreneurs en action. CC:Flickr
Contre vents et marées

Nos génies sont donc obligés de se battre pour concrétiser leurs projets dans un continent où le climat des affaires est très difficile. Au même moment, ils doivent se battre pour construire leur vie familiale, régler les factures de loyer dans une région où les pétards engendrés par des groupes rebelles et terroristes retentissent de toutes parts dans presque toutes les parties septentrionales. La psychose terroriste plane tous les jours. Et la famine prend des proportions considérables. Ici, on vit au jour le jour.

Même dans ce climat d’incertitude, il y a des entrepreneurs qui écoutent la petite voix qui crie au fond de leurs entrailles : « n’ayez pas peur ». Ils prennent courage et foncent comme des jeunes lions. Résultat: la majorité réussit grâce au soutien extérieur. Mon Dieu, toujours grâce au soutien de ceux qui voient plus loin que nos dirigeants ! Parce que les « afropreneurs » aiment l’Afrique, ils y restent pour répondre aux besoins de leurs populations. C’est samedi dernier que j’ai encore compris que certains jeunes africains ont un esprit très élevé.

Un film sur les « afropreneurs » Tech 

Dans un film documentaire d’une quarantaine de minutes réalisé dans plusieurs villes de l’Afrique francophone par Régis Strazel et Got Liebe Bataba sur les « afropreneurs » Tech, j’ai constaté que tous les pays d’Afrique rencontrent presque les mêmes problèmes dans le domaine de l’entrepreneuriat jeune. Les politiques vont me rétorquer qu’ils ont mis en place plusieurs programmes pour soutenir les startups, mais je doute fort que tout se passe comme une lettre à la poste.

Startup africaine. CC:Pixabay

Connaissant la corruption qui gangrène nos sociétés et les réseaux mafieux constitués dans les ministères et qui plombent nos économies, nos chefs d’Etat gagneraient à superviser personnellement le financement des Petites et moyennes entreprises (PME). Ne dit-on pas que l’économie d’un pays repose sur le secteur privé ? Alors, il faut miser sur la jeunesse entreprenante.

Toutefois, je reconnais la faiblesse de certains jeunes opérateurs économiques. Tous regorgent des idées innovantes. Ils rêvent tous de transformer notre environnement. Pour atteindre vos missions, chers « afropreneurs », vous devriez fusionner vos projets pour les rendre plus compétitifs.

La triste réalité est que chacun veut être son propre boss. La collaboration sincère n’existe pas dans nos cranes qui débordent d’inspiration. Nous faisons exprès d’ignorer la grandeur des multinationales qui sont dirigées par des génies depuis des décennies.

Le cours sur la notion du temps. CC: Pixabay

Nos structures doivent pouvoir exister et continuer à contribuer à l’épanouissement de nos pays après nous. Ensemble, on est capable de briser toutes les frontières linguistiques. On a plus de moyen de se former, de mobiliser beaucoup de fonds et d’embaucher des employés à la hauteur de nos attentes.

En formant une équipe de professionnels avec le peu de sous qu’on dispose, on peut amener les pouvoirs publics à mettre en place des infrastructures de Télécoms appropriées et amener les banques à injecter dans nos business. Bosser ensemble donne plus de crédibilité auprès des consommateurs, qui ont besoin de connaître nos produits. C’est autant d’obstacles soulevés dans le film documentaire par ceux sur qui notre continent doit compter.

 

 

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