Au royaume des patrons, le bouffon est roi

Article : Au royaume des patrons, le bouffon est roi
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9 août 2016

Au royaume des patrons, le bouffon est roi

Drôle de management, mais le « vrai» boss chez nous est toujours fâché et impoli envers ses collaborateurs, qui perçoivent généralement leurs salaires avec plusieurs jours de retard.

Voilà le patron de mon pote qui descend de sa grosse cylindrée blanche. Il avance vers nous. Traverse et entre dans le bâtiment abritant ses bureaux sans toutefois faire allusion à nous. Même pas un « bonjour » au passage hein boss ? Je me sens si diminué ! En tout cas, je ne dis pas aussi « bonjour » à ce type qui se prend pour Dieu. Massa, ce salaud est gonflé comme le tapioca ! Même le vigile n’a pas droit à sa « précieuse » salutation, encore moins la demoiselle proposée à l’accueil. Il fait comme s’ils n’existaient pas. Comme s’il pouvait se passer de leurs services. Le mec grimpe les escaliers jusqu’à son bureau avec la face froissée comme si sa « go » l’avait barré à 4h, au moment où son truc était débout. Tsuippp !!! Nous quoi dedans si sa nana est fatiguée de ses coups de reins ? En plus, c’est lui le patron de l’entreprise norrr, il pouvait bien décider de rester coucher chez lui et digérer sa défaite en solo que de venir polluer l’environnement du travail ce matin.

Le mépris accouche la grève
Le mépris accouche la grève

Ils croient qu’un bon patron est synonyme d’infériorité  

La vérité est que le patron de mon pote incarne tout simplement l’univers de certains patrons au Cameroun, qui croient que saluer leurs collaborateurs le matin est synonyme d’infériorité. Ils se permettent au contraire de gronder tout le monde chaque fois qu’ils ont besoin d’un service. Comme si les employés étaient ses enfants. Le comble est que, chaque fin du mois, au lieu de payer ses employés à temps, le « boss » tape une, voire deux semaines avant de payer les salaires de ces gens qu’il méprise au quotidien. Si un employeur Camerounais te paie les heures supplémentaires, renseigne-toi bien sur sa vraie nationalité.

Libanais et Chinois aux bancs des accusés

Mais ce phénomène n’est pas seulement entretenu par les patrons originaires de mon village. Il y a aussi les Libanais. Ces derniers, en plus d’être impolis au travail, tabassent souvent leurs employés. J’ai rencontré des anciens ouvriers de la boulangerie « Goumandise », sise au quartier Bonapriso, qui ont été licenciés par leur boss Libanais sans véritable raison. Ce dernier n’a même pas pensé à reverser leurs plusieurs mois de salaires impayés, encore moins leurs droits.

Des travailleurs
Des travailleurs

 

J’ai également rencontré une pauvre veuve de plus de 50 ans qui a été utilisée et chassée par un forestier d’origine libanaise après plus de 25 ans de très loyaux services. La ménagère réclame toujours ses droits. En tout cas, si tu n’as pas des réseaux solides, il ne faut pas tenter de traduire un Libanais en justice dans ce Cameroun de Paul Biya.

En plus des Libanais, il y a aussi les Chinois qui sont de mauvais payeurs. Ces personnes de petites tailles sont  très nuisibles. Non seulement ils envahissent notre pays, ils ouvrent des structures où ils embauchent et chiffonnent leurs employés. Avec eux, c’est le travail non stop, pour un salaire de catéchiste. Ils bafouent les droits des travailleurs, parfois avec la complicité de nos autorités.

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