Je ne demanderai plus d’autographe à Eto’o

Article : Je ne demanderai plus d’autographe à Eto’o
Crédit:
10 juin 2016

Je ne demanderai plus d’autographe à Eto’o

Avant, ce garçon était mon footballeur préféré. Aujourd’hui, il  n’a plus aucun impact sur moi. Dans un rêve la semaine dernière, nous étions pourtant de très bons complices.

Samuel Eto’o Fils, Djibril Cissé, Didier Drogba. Voilà les trois footballeurs qui faisaient battre mon cœur hier. Plus précisément entre 2003 et 2010. Si j’ai bonne mémoire, le premier était au FC Barcelone, le second à Auxerre et le troisième à l’Olympique de Marseille. « Le marseillais Didier ! », ainsi me surnommait mon cousin Paulin.

Aujourd’hui, alors qu’ils jouent les prolongations, ces talentueux footballeurs de la planète bleue n’ont plus aucun effet sur moi. Sauf dans le domaine des affaires où certains font des merveilles comme Didier Drogba. A l’époque, rater un seul match de ces trois était impensable. Leur façon de faire, leur style vestimentaire, leur sens d’humour, leurs déplacements sur la pelouse m’envoyaient aux astres. C’était une période magique ! Tout ce qu’ils faisaient me rendait dingue, au point où je rêvais de tinter mes cheveux comme Djibril Cissé, de les avoir rasés comme Samuel Eto’o Fils, ou tout simplement longs comme mon homonyme Didier. J’avais l’embarras de choix. J’étais quand même conscient qu’avoir les cheveux de couleur comme le « mannequin » Cissé ne m’était pas permis. En me voyant avec des trucs de « voyous », papa et maman allaient penser que je fumais déjà le chanvre indien. Avoir les longs cheveux comme Didier Drogba et les tressés, allait faire croire à mes parents que je voulais déjà devenir une fille. J’étais sous l’emprise de ces mecs. Avoir le crâne rasé comme le fils de New-Bell, Samuel Eto’o, était le choix de mes parents. Qu’est ce que je pouvais y faire, à part obéir ?

Eto'o signe le ballon d'un gosse
Eto’o signe le ballon d’un gosse

Rêve et réalité

J’ai justement rêvé de Samuel Eto’o la semaine dernière. Toujours souriant. Nous parlions de nous en parcourant les rues du quartier Météo à Bonapriso, dans le deuxième arrondissement de Douala. La première fois que j’ai rencontré Eto’o en vrai, c’était au restaurant du super marché ABZ, sis dans le même coin. Je lui ai demandé un autographe, mais n’avais pas de feuille, ni de crayon, encore moins un stylo-feutre.  Le gars s’est senti gêné. Lui qui croyait que je venais lui demander de l’argent. Je tiens à ma dignité hein monsieur la star !

On s’est débrouillé à trouver un format A4 et un marqueur sur lequel, le meilleur footballeur africain a posé sa signature. Au restaurant, Eto’o était accompagné d’une jeune belle nana. Pas Georgette hein ! J’exagère quand même en disant belle. Elle était plutôt moyenne. Très relaxe, le gars bassa portait un polo orange, un jean et un mocassin marron, tout simplement. Dans mon rêve j’avais du mal à lui rappeler ces détails de notre rencontre en 2009.

Samy

Au sortir d’ABZ, mon pote « Fifty » avec qui j’étais, m’a traité de fou. « Tu croises Eto’o et tu lui demandes seulement un autographe au lieu de l’argent ?» S’est-il étonné. Moi, je voulais faire comme les blancs. C’était la première fois qu’une star de renommée internationale écrivait entièrement mon nom sur un bout de papier que je voulais garder jalousement, mais les inondations et d’autres réalités de la vie en ont décidé autrement. Ce bout de papier a disparu.

Aujourd’hui, je ne prendrais plus d’autographe de ce garçon. Ne me demandez pas pourquoi. Je n’en sais rien. Tout ce dont je suis certain, c’est qu’il n’est plus le Samy qui me faisait rêver avant. La flamme s’est brusquement éteinte. Comme j’aimerais tant qu’elle se rallume ! Hélas ! C’est la vie. Aujourd’hui on aime, demain on déteste. Ainsi va le monde !

Partagez

Commentaires

Mawulolo
Répondre

N'y aurait t'il pas un peu de "Koa" sous ta volonté de ne plus rien lui demander ? :D