Contre les enlèvements d’enfants au Cameroun : Carole Leuwé prend le haut-parleur pour sensibiliser

Article : Contre les enlèvements d’enfants au Cameroun : Carole Leuwé prend le haut-parleur pour sensibiliser
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26 mars 2016

Contre les enlèvements d’enfants au Cameroun : Carole Leuwé prend le haut-parleur pour sensibiliser

La journaliste, activiste, mère et confondatrice du collectif « Au nom de nos enfants » plaide pour la création d’une unité « Alerte enlèvement » au pays.
La petite Eva, 2 ans, ne demandait qu’à vivre. Née dans un univers cruel dominé par des actes ignobles, elle faisait pourtant la fierté de ses parents. Mais ceux-ci l’ont négligée. La fillette, se croyant dans un paradis entouré de fleurs multicolores et de divers parfums, et supervisé par des anges de lumière, est allée se balader. Elle voulait sans doute recueillir quelques fleurs pour ses parents chéris.

Une dame de coeur
Une dame de coeur

Le drame s’est produit en février, considéré comme le mois des amoureux. Elle aimait ses parents chéris et voulait leur offrir des roses pour exprimer son amour. Elle est malheureusement tombée dans les filets des anges de Lucifer. Ceux-ci n’ont eu aucune pitié pour la petite Eva. Ils ont fait d’elle ce qu’ils voulaient, avant de lui trancher la tête comme une bête sauvage pour des fins inavouées.
Mais ces gens sont fous ou quoi ? Ils confondent un être humain à un animal de brousse ? En général, quand on capture un animal en brousse, on le déguste entièrement. On ne prend pas qu’une seule partie de son corps. C’est pourtant ce que ces imbéciles ont fait de la petite Eva. En plus, la fillette n’avait rien d’un animal. Mais elle a quand même été découverte morte décapitée en février dernier au lieu-dit Maképè Missokè à Douala.
Ça fait mal. Très mal de perdre un ange de lumière. Le trésor d’un couple. La petite a été négligée par ses parents et le démon en a fait sa proie. Sa mère est toujours inconsolable. Son indignation est grande au point où elle a contaminé d’autres mères d’enfants du pays.
Indignation de Carole
Après avoir appris ce drame, Carole Leuwé a regardé son fils à la maison. Elle s’est dite : « que ferais-je si c’était toi qui avais été retrouvé dans cette situation hein bébé ? » La réponse de la jeune femme de 37 ans : organiser une marche de protestation pour dire « non » à cette pratique qui prend des proportions considérables au bercail. Cette marche devait permettre de sensibiliser les foyers camerounais sur l’importance de prendre soin de leurs progénitures en vue de limiter les enlèvements à répétition au Cameroun. Révoltée, la journaliste (en service à la radio Nostalgie Cameroun) et activiste, a constitué un collectif dénommé « Au nom de nos enfants ».

Plus jamais ça au Cameroun
Plus jamais ça au Cameroun

Au début, l’association voulait mener une marche pacifique dans les rues de Douala pour dire « non » aux enlèvements et crimes rituels commis sur des gosses. Cette marche n’a plus eu lieu. Pourquoi ? Tout simplement parce que les autorités administratives de la région ne l’ont pas trouvée rentable. En tout cas, ils n’y trouvaient pas leur compte, comme s’ils n’étaient pas concernés par « ces machins là ». Encore que les membres du collectif, au lieu de mettre les habits du RDPC qui portent les effigies de Paul Biya, pour flatter les autorités, ont plutôt mis des t-shirts avec un cœur brisé. Ils ignorent que chez nous, on ne se bat pas pour des bonnes causes ? On se bat plutôt pour maintenir un seul homme qu’on insulte en cachette au pouvoir. N’est ce pas formidable ? Donc vos marches dites pacifiques en faveur des bonnes causes ne donnent pas l’argent à nos pilleurs hein!!!

In fine, le collectif a demandé une messe spéciale pour tous les enfants enlevés et assassinés au Cameroun. C’était le 20 février à la cathédrale Sts Pierre et Paul de Douala.
Où sont les résultats de vos nombreuses enquêtes ?

 

Quelqu’un peut-il me dire où on en est avec l’enquête ouverte après la mort de la petite Eva, retrouvée sans tête en février dernier au lieu-dit Maképè Missokè à Douala ? Personnes ? Pardon ne me dites pas ça ! Ne me dites pas que l’enquête annoncée en grande pompe, n’a pas encore abouti. Si c’est le cas, ne suis-je pas en droit de penser que ce pays a un démon ? Franchement, c’est une honte pour le Cameroun que de ne pas publier les résultats des nombreuses enquêtes ouvertes. Allez savoir s’ils font même réellement leur boulot, nos enquêteurs. Je ne crois pas. Sinon, ce pays aurait déjà traqué tous ses assassins. Mais qu’est ce qu’ils font alors chaque fois sur les lieux des drames, avec des calepins et stylos à main, s’ils sont incapables de mener une vraie enquête?

Eva de son vivant
Eva de son vivant

Faites seulement un tour dans les commissariats et gendarmeries de nos grandes métropoles ou dans des palais de justice, vous verrez comment ils entassent les documents judiciaires, devenus des archives poussiéreuses, presque qu’inexploitables. De toutes les façons, il faudra changer les mentalités pour travailler avec Carole Leuwé et son collectif qui plaident pour la création d’une unité « Alerte enlèvement » au Cameroun.
« C’est une unité que nous souhaitons mettre sur place de sorte que chaque fois qu’il y a un avis de disparition, un enlèvement, que les familles puissent nous retrouver. On va se battre pour avoir un numéro vert et également voir jusqu’où on peut travailler avec les forces de maintien de l’ordre pour qu’on puisse rapidement retrouver ces enfants disparus. Pour l’instant, on a notre page facebook, qu’on utilise lorsqu’il y a une disparition », explique Carole Leuwé, invitée le 24 février 2016 à la première édition de la « Soirée du leadership » organisée par le top management de Jovago.com, le premier site de réservation d’hôtels en Afrique.

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