Tu ne vois pas mes larmes parce qu’elles coulent à l’intérieur

Article : Tu ne vois pas mes larmes parce qu’elles coulent à l’intérieur
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26 février 2016

Tu ne vois pas mes larmes parce qu’elles coulent à l’intérieur

Mes amis me connaissent comme un garçon toujours souriant. Jamais comme un qui peut aussi pleurer pour des choses qui lui sont chères. Chers amis, je suis aussi un homme. J’ai donc le droit de pleurer. Mais tu verras difficilement une goutte de mes larmes.
Je n’aurai pas dû sortir ce matin. Ou encore, je n’aurai pas du aller du côté de Bonanjo ce vendredi. Est-ce que j’avais même le choix hein ?! Surtout que j’avais une information capitale à récupérer dans ce quartier de la cité économique camerounaise. Mon information était d’ordre économique. Voilà qu’elle a été transportée dans une morgue sans même le vouloir.

Parce que j'aime mes amis
Parce que j’aime mes amis

Au tournedos
À la sortie de l’hôtel Sawa vers 13h, je suis allé manger un plat de plantain mur avec un morceau de viande. Je crois que je n’aurai pas dû aller dans ce tournedos de Bonanjo. Hein ! J’ai dis tournedos ? J’ai cru avoir lu dans les journaux, il y a quelques semaines que Fritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala (CUD) avait cassé tous les tournedos de ce quartier administratif non ? J’ignore même quoi ? J’ignore qu’il y a toujours des exceptions ? Que je suis dans un pays de règlement de comptes ? Comme je le disais plus haut, je n’aurai pas dû venir ici manger. Tout simplement parce que c’est ici que j’ai compris que l’homme n’est rien, même s’il bombe le torse et casse les petits commerces des pauvres. Que tout est vanité et poursuite du vent. Pour parler comme l’ecclésiaste. L’homme est comme l’herbe : le matin, il est débout et le soir il meurt et ses traces n’y sont plus le lendemain. Aussitôt, j’ai pensé à un grand-frère qui était vigile à l’hôtel Sawa.
Elias n’y est plus malheureusement. Il n’est plus sur terre. « Tu demandes un cadavre ? » m’a lancé son ancien collègue, me laissant KO debout devant le tournedos. En m’annonçant cette triste nouvelle, le gars s’attendait à voir des larmes de mes yeux. Il m’a fixé pendant plusieurs minutes espérant voir couler quelque chose de mes yeux. Rien. S’il avait analysé mon regard pendant ce temps, il aurait vu mes larmes couler. Mais à l’intérieur de mes yeux. Pas besoin d’un mouchoir pour montrer à tout le monde que je sais beaucoup pleurer.
Faites souvent signe de vie
Vous comprenez maintenant pourquoi je dis depuis que je ne devais pas venir ici pour manger. Tout comme je ne devrais plus aller dans des quartiers que j’ai perdus de vue depuis très longtemps. Parce que je crains de trouver des mauvaises nouvelles du genre : ton ami(e) qui habitait là-bas n’y est plus. Ça fait très mal de perdre une connaissance. Tout comme ça fait aussi très mal de ne jamais envoyer des cartes postales à ses vieux potes. Un post sur ma page Facebook, un texto, un mail, un appel, etc. juste pour me donner de vos nouvelles et je serais comblé et vous verrez mes larmes couler de l’extérieur parce que je saurai comblé de joie d’apprendre que mes amis vont bien et qu’ils pensent à moi.

A bientôt !

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