Palais de Bangui : mes questions au futur boss

Article : Palais de Bangui : mes questions au futur boss
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2 septembre 2015

Palais de Bangui : mes questions au futur boss

Un eldorado en attente tel la Centrafrique mérite un patron qualifié qui optera pour une bonne gouvernance.

Avant l’échéance cruciale, tous les mouvements politiques du pays sont à la manœuvre. Dans quelques jours, ou dans quelques semaines, les meetings politiques devraient débuter en République centrafricaine. La grande innovation de ce scrutin est le vote des Centrafricains de l’étranger et des réfugiés. Sauf changement de calendrier de dernière minute, la présidentielle aura lieu en octobre.
Samedi 29 août 2015, au cours d’une émission de débat avec les confrères dans une chaîne de radio à Douala, mes copanélistes ont condamné la candidature du général François Bozizé, le leader du KNK.

Ils ont justifié leurs positions de mille manières. A en croire Edmond, le journaliste du quotidien privé « La Nouvelle Expression », M. Bozizé est celui qui a plongé son pays dans le chaos. Il est même celui qui a renversé, par les armes, Ange Félix Patassé, le seul président démocratiquement élu de la République centrafricaine. Franck, le jeune leader du Cameroon People’s Party (CPP), un parti politique d’opposition camerounaise, était également dans la même mouvance qu’Edmond. Mon regard était contraire à celui de mes deux grands frères. Pour moi, François Bozizé, comme tout citoyen centrafricain, a aussi le droit de manifester son droit civique, « même si j’avoue qu’il aurait pu prendre sa retraite pendant quelques années, avant de se relancer dans la bataille politique, après sa chute en mars 2013».

J’ai rappelé qu’il est l’homme politique le plus aimé du peuple centrafricain après Ange Félix Patassé. Faux, m’ont-ils rétorqué. Ils m’ont même regardé comme un extraterrestre. Dans leurs cœurs, ils se disaient certainement que ça ne tourne pas rond dans ma tête. Après m’avoir écouté, les gars n’ont pas hésité à me traiter de pro-Bozizé à la fin de l’émission. Mais non ! Chers amis, vous devez savoir que je ne défends pas l’individu, mais le peuple centrafricain pour qui j’ai beaucoup d’estime et de compassion. Alors j’estime que ce peuple mérite mieux. Il est grand temps qu’il sorte du calvaire. Je crois sincèrement qu’on ne doit pas imposer quelqu’un qui viendra vendre le pays très moins cher au détriment des autochtones.
Si les élections sont libres et transparentes, je vois mal Bozizé échouer face à ses challengers.

Qui sait, ceux-ci peuvent avoir des belles surprises qui vont séduire le peuple centrafricain. Mais avant qu’ils ne leur disent qu’ils vont restaurer la paix au pays, qu’ils vont créer des emplois pour tous, qu’ils vont développer le territoire national, etc., il faut qu’ils disent d’abord comment ils vont gérer la politique étrangère de leur pays ? Il est important qu’ils disent aux Centrafricains comment ils ne vont plus exciter d’autres tribus à fuir leur propre territoire ? Il est vraiment important qu’ils nous disent comment ils vont s’y prendre pour ne plus déchirer le peuple ? Comment vont-ils recoller les morceaux éparpillés un peu partout dans le monde ? Si seulement le futur boss centrafricain et ses alliés pouvaient être humains et répondre à mes questions.

KNK* : en sango, Kwa Na Kwa : «Le travail rien que le travail »

 

Didier Ndengue

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