Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop !

Article : Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop !
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17 juin 2015

Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop !

 

Aux leaders politiques africains,

 

Aux leaders de la société civile africaine,

 

Aux journalistes africains,

 

Aux africains de tous les quatre coins du monde, et à nos partenaires nationaux et internationaux,  

 

Je suis Coulibaly. Je suis sans domicile fixe au Cameroun. Je vis au jour le jour sans imaginer comment sera mon futur. Je suis d’origine ivoirienne. J’ai fui mon pays pendant la crise post-électorale. Ma famille y a péri. J’ai dû esquiver les balles dans les rues de Yamoussoukro pour me retrouver ici dans ce cher pays qui est également secoué par des ennemis de même nature que ceux qui ont détruit ma chère Côte d’Ivoire. Terre de mes aïeux, je t’ai abandonné à des gens qui ont voulu te gérer par des armes. Heureusement que je me suis retrouvé dans un pays hospitalier tel le Cameroun.

 

Moi, je suis Elsa, jeune étudiante centrafricaine. Mon pays me manque tellement, mais je ne peux pas y retourner maintenant. Malgré les multiples réunions pour le retour de la paix et de la sécurité au pays, mes proches, restés là-bas, me disent que la haine y règne encore en grand maître. Je l’aime pourtant, ma Centrafrique. C’est vrai qu’ici au Cameroun, je peux me balader et faire des nouvelles connaissances, mais mes amis me manquent énormément. A cause des affrontements entre Anti-Balaka et Séléka, mes parents m’ont demandé de laisser les études et de venir me réfugier ici chez nos voisins. Au finish, j’ai passé une année blanche loin de mes cahiers.

 

Je suis Innocent. D’origine Centrafricaine. Je suis un ancien militaire. Soldat, j’ai commis beaucoup de meurtres au pays. Aujourd’hui, je regrette. Je rentrerai au pays pour défendre les miens. Finalement, je suis mort en voulant rejoindre les Anti-Balaka.

 

Chers leaders africains

 

Des témoignages de ce genre, j’en ai tellement. C’est depuis 2010 que je côtoie les réfugiés urbains au Cameroun dans le cadre de mes activités professionnelles. J’en ai connu qui sont morts à cause des mauvaises conditions de vie. D’autres sont arrivés dans le pays d’asile avec des maladies chroniques. Et finalement, ils n’y sont plus faute de soins de qualité. A force d’être avec eux, je réaliste qu’être un rescapé de guerre n’est pas une bonne chose. Vous vivez avec une peur permanente dans le ventre. Elle ne vous quitte jamais.

 

Vous vous méfiez de tout le monde. Difficile donc dans ces conditions de distinguer un bienfaiteur d’un ennemi. Et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) représente tout pour vous. Ayons donc une pensée pieuse à l’aube de la journée mondiale du réfugié qui se tient le 20 juin 2015.    

 

DN

 

 

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