Emerger grâce au blogging : c’est possible au Cameroun !

Article : Emerger grâce au blogging : c’est possible au Cameroun !
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16 juin 2015

Emerger grâce au blogging : c’est possible au Cameroun !

 

Dans un pays où le mot blog est ignoré des autorités administratives et des populations, un jeune homme a pu décrocher deux prix et intégrer plusieurs milieux professionnels au Cameroun  et à l’étranger.

 

Le 31 août prochain est la journée mondiale du blog. Chez moi au Cameroun, cette date passe généralement inaperçue. Même les blogueurs, les véritables concernés, l’ignorent souvent. Mais l’année dernière, j’ai été ému de constater que certains journalistes-blogueurs se sont souvenus de cette date. D’aucuns ont même rédigé des billets à ce propos. Parmi eux, Frank William Batchou. Depuis 2008, ce jeune homme se bat pour que notre métier soit reconnu et respecté au Cameroun. Après plusieurs efforts, ce frangin croit que la mayonnaise prendra un jour pour le collectif de blogueurs qu’il rêve de voir émerger. Mais il faut relever que si la mayonnaise ne prend pas encore pour l’ensemble de blogueurs camerounais, elle commence déjà à prendre pour l’un des pionniers du blogging au Cameroun.  

 

Mon premier blog  

 

C’est par hasard qu’il découvre le blogging en 2008. A l’époque, il était stagiaire au quotidien « Le Messager », agence de Yaoundé, dans la capitale camerounaise. « Comme beaucoup de reporters de la maison, plusieurs articles étaient publiés soient avec des semaines de retard soient jamais publiés », nous explique Frank William. Cet état de chose frustrait ce jeune ambitieux qui n’en pouvait plus de dépenser de son temps, de ses idées « pour voir mon travail validé à l’agence et mis de côté sans raison ». Et pour panser cette plaie, notre champion va interroger Google. En juillet 2008, il décide de fouiller des sites Internet où il peut proposer, en pige, ses articles non publiés dans le premier quotidien privé camerounais. Pendant ses recherches, Frank William Batchou tombe sur le blog d’Edouard Tamba, son chef de rubrique sports et des pages : « La forestière », chaque Mardi, et « Tic », les vendredis.

 

Quand il se rapproche de ce dernier pour savoir comment est-ce qu’on fait pour créer un blog, il lui répond: « va sur google et débrouille-toi. Je ne te donnerai pas du poisson quand tu as la capacité de pêcher ». A l’époque, avoue le blogueur, je l’ai considéré comme un aîné qui ne voulait pas aider ses cadets. Et pourtant, il nous poussait toujours dans nos différents travaux à aller au-delà de notre potentiel. Quelques jours après, il est allé lui-même sur le net pour créer son blog et prouver à son chef que : « je peux me débrouiller sans lui ». Il a d’abord essayé Blogspot et WordPress sans succès. C’est finalement le 27 août 2008 qu’il crée son blog (blogfrankwilliam.com.over-blog.com) sur over-blog et son premier article a été posté le 4 septembre 2008 et intitulé : « Le retour triomphal de Françoise Mbango au bercail ». C’était après sa médaille d’or aux J.O (Jeux Olympiques) de Beijing en Chine. Depuis lors, « je continue à faire mon bonhomme de chemin en apprenant tous les jours. Je suis lauréat de 2 prix avec mon premier blog qui reste mon petit bébé », se réjouit celui qui travaille désormais pour le compte d’un opérateur de téléphonie mobile au Cameroun grâce au blogging.

 

Comment il contribue au développement professionnel

 

Le blogging lui a permis de rencontrer beaucoup de personnes qu’il n’imaginait pas au Cameroun et à l’étranger. « C’est la somme d’expériences acquise dans le blogging qui me permet de travailler, professionnellement, sans grande peur quel que soit la structure ».

 

Etat des lieux

 

Le blogging cherche encore sa voix au Cameroun malgré tous les talents que nous avons ici (Danielle Ibobn, Florian Ngimbis, Gaëlle Tjat, René Nkowa…). Ceux de la Côte d’Ivoire ont profité de la crise post-électorale pour s’imposer et travailler en harmonie. Dans les pays anglo-saxons,  les mentalités sont très avancées et le blogging valorisé. Mais au Cameroun, au 21ème siècle, on est surpris d’entendre un responsable du ministère des postes et télécommunications dire qu’il ne connaît pas ce qu’on appelle blog. C’est la raison pour laquelle, le dossier du Collectif des blogueurs du Cameroun n’est toujours pas légalisé. Cela n’empêche pas les blogueurs camerounais de faire leur travail et au fil des années, ils sont reconnus. Dès qu’il y aura un vrai déclic et qu’on comprendra que le blogueur au Cameroun n’est pas un mendiant, les choses changeront davantage. Ailleurs, les gens vivent uniquement de ça. Je crois qu’un jour, on y arrivera au Cameroun. Frank William reste positif. « Je nous conseillerai plus de solidarité et de travail bien fait dans la persévérance. Et comme disait l’autre, on verra le bout du tunnel (de sortie et non d’entrée s’il vous plaît) ».

 

Didier Ndengue

 

 

 

 

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Commentaires

Rose Roassim
Répondre

Il suffit de en nos rêves et ils se concretiseront

Rose Roassim
Répondre

Il suffit de croire en nos rêves et ils se concretiseront