Il était une fois : Ces héroïnes que le Cameroun envoie balader

Article : Il était une fois : Ces héroïnes que le Cameroun envoie balader
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19 mars 2015

Il était une fois : Ces héroïnes que le Cameroun envoie balader

Le Cpp, le parti politique de Kah Walla, conte l’histoire des camerounaises mises aux oubliettes.

 
Dimanche 08 mars 2015, le monde entier a célébré la Journée internationale de la femme (JIF). A Douala, Edith Kah Walla, présidente du Cpp, tenait des séances d’édifications sur « le passé glorieux des femmes camerounaises ». Un débat intelligent qui met en exergue toutes les femmes camerounaises qui ont combattu dans l’antiquité pour que leurs droits soient respectés. Pour la présidente nationale du Cameroon people’s party, les femmes, durant le mois de mars, ne devraient pas se limiter qu’aux réjouissances populaires. Elles devraient intégrer des réflexions et actions concrètes à travers le monde.

 

« À une époque où le monde, notre continent et notre pays sont confrontés à de nombreux défis, il est impératif que Nous, les femmes camerounaises prenions le temps de célébrer, en pensant à nos responsabilités, à nous-mêmes, à nos enfants, à nos collectivités et à notre nation. Il est impératif pour nous, femmes camerounaises d’agir », interpelle-t-elle. Elle invite par la même occasion les femmes à consulter le passé pour mieux bâtir le présent et le futur. Le proverbe Akan « Sankofa » dit : « Nous devons regarder en arrière et récupérer notre passé afin de pouvoir définir notre avenir. » Dès que nous portons le regard sur notre passé, nous y découvrons immédiatement des femmes camerounaises qui ont pris la pleine mesure de la situation du pays à leur époque, qui se sont mobilisées et organisées et qui ont agi pour s’assurer que leurs voix étaient parmi celles qui définissent non seulement l’avenir du pays, mais aussi souvent l’avenir du continent », se souvient-elle. Toujours plongée dans l’histoire de son pays, Edith Kah Walla raconte que de milliers de femmes camerounaises s’étaient engagées aux côtés de leurs époux pour l’indépendance du Cameroun.

 
Elle souhaiterait que celles d’aujourd’hui en fassent de même dans la politique pour plaider ensemble en vue d’une probable amélioration des conditions de vie. Le parcours glorieux de deux groupes de femmes du passé a été conté. « Les femmes Anlu de Njinikom : De 1958 à 1961, plusieurs milliers de femmes de Kom dans la région du Nord-Ouest du Cameroun ont effectué des manifestations non-violentes pour la sauvegarde de leurs intérêts économiques et politiques », et d’ajouter « au niveau économique, les femmes Anlu ont lutté pour le droit de choisir leurs propres techniques agricoles. L’autorité coloniale avait adopté une loi imposant une technique de culture agricole dite « de contour »qui n’était pas de leur convenance ». Ces femmes se sont battues en rangs serrés aux côtés du Kamerun national democratic party (KNDP) qui prônait la réunification avec le Cameroun Oriental, pour ne pas être dépossédées de leurs terres, malgré la menace du Cameroun Occidental de rejoindre le Nigéria.

 

« Lors des élections de 1959, les femmes Anlu ont fait campagne et mobilisé pour le KNDP. Leurs leaders, notamment Queen Fuam et Mrs. Muana, ont envoyé le mot d’ordre aux femmes partout dans la région de voter pour leurs intérêts (leurs terres) en votant pour le KNDP. Avec la victoire du KNDP, vint la signature du plébiscite en 1961 et la définition du territoire camerounais tel que nous le connaissons aujourd’hui ».
Kah Walla invite aussi les femmes de la nouvelle génération à copier le bon exemple de l’Union démocratique des femmes camerounaises (UDEFEC), qui, en 1951, a épousé la philosophie de l’Union des populations camerounaises (UPC), mais avec son propre leadership, sa stratégie et son financement. « Les femmes de l’UDEFEC ont joué un rôle extraordinaire dans la lutte pour une véritable indépendance au Cameroun. Ladite lutte pour elles et pour de nombreux membres de l’UPC incluait une redéfinition des rôles entre les genres dans la société camerounaise pour s’assurer que les femmes assument un rôle de leadership côte-à-côte avec les hommes dans la nouvelle nation indépendante, qu’ensembles, ils avaient l’intention de construire », conclu le leader politique sans oublier de demander à ses chères compatriotes, de reconquérir l’histoire des femmes Anlu et celles de l’UDEFEC.

 

Didier Ndengue

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