Douala : Les jeunes répondent à Paul Biya

Article : Douala : Les jeunes répondent à Paul Biya
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22 février 2015

Douala : Les jeunes répondent à Paul Biya

Ils jettent un regard critique sur le discours présidentiel du 10 février à l’occasion de la célébration de la 49e fête de la jeunesse.
Ils ne font pas prier pour dire leur mécontentement, après avoir écouté le discours du président de la République sur les antennes de la radiotélévision nationale, à la veille de la commémoration de leur fête nationale. Dans la capitale économique du pays, parmi les principaux concernés par la 49e édition de la fête de la jeunesse, célébrée sous le thème : « Jeunesse et préservation de la paix pour un Cameroun émergent », très peu accordent une importance particulière au message du chef de l’Etat. Ceux des jeunes qui ont sacrifié un peu de leur temps pour l’écouter se disent déçus.
Nombreux constatent un discours trop bref et marquant du concret. « J’ai trouvé que son discours était très court, j’ai aussi remarqué qu’il ne s’est pas focalisé sur le concret, tout est encore dans l’avenir », constate Sylvanie Séké, comptable. Pour cette jeune camerounaise âgée d’une vingtaine d’années, certaines professions auxquelles le président Paul Biya a fait allusion dans son discours n’existent pas sur le plan académique. Ce qui fait que le pays sera toujours obligé d’aller chercher la main d’œuvre ailleurs pour exécuter des travaux sur son propre territoire. « Alors qu’il peut en former », estime-t-elle. « Le faite que le discours soit court m’a vraiment choqué, avec la situation d’instabilité que nous traversons aujourd’hui ; l’augmentation des prix des denrées alimentaires et j’en passe
Sylvanie Séké confie que c’est un discours hypocrite parce que le président est conscient que tous les Camerounais ne peuvent pas se payer les formations académiques invoquées dans son adresse. « Est-ce que ces emplois annoncés riment avec salaires ? Parce que je connais certains jeunes qui ont été recrutés dans la fonction publique dans les 25. 000 emplois récemment annoncés qui attendent toujours leur premier salaire », souligne pour sa part Antoine Fridolin Aloumbé, jeune cadre dans une imprimerie. Ce dernier est néanmoins d’avis avec le chef de l’Etat que des oiseaux de mauvais augures utilisent régulièrement les réseaux sociaux pour crucifier leur proie aux yeux de la communauté internationale. « C’est un moyen de dissuasion qui court dans les autres pays. C’est un appel à l’unité nationale qui englobe le problème Boko Haram », ajoute-t-il.
Plan « B »
Franck Essi, jeune leader politique, a fait le tour des médias de la capitale économique la semaine dernière, pour commenter le discours présidentiel. Sollicité par plusieurs présentateurs d’émissions, le secrétaire général du Cameroon people’s party (Cpp), a laissé entendre qu’il n’avait aucune attente en termes de mesures fortes sur le plan économique. Pour lui, les jeunes ne sortiront jamais de la situation de désarroi avec un discours aussi flou. Grosse modo, Franck Essi est resté sur sa faim.
Pour mettre fin aux illusions, Sylvanie Séké se veut réaliste : « pour contrer ce malaise, je propose l’entreprenariat. On est dans une logique où chacun porte sa croix. Donc, on doit apprendre à lancer nos propres activités sans l’aide du gouvernement. Je constate que les jeunes se réveillent déjà, mais les mentalités doivent aussi changer. Formation et auto-entreprenariat sont pour moi une bonne solution. Mais les jeunes doivent aussi apprendre à se regrouper et former une synergie pour monter des projets solides.»

 

Didier Ndengue

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