Performance : Henri Fotso, l’autre vainqueur de la Can 2015

Article : Performance : Henri Fotso, l’autre vainqueur de la Can 2015
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15 février 2015

Performance : Henri Fotso, l’autre vainqueur de la Can 2015

Le Lion indomptable de la chanson a brillé comme une étoile sur la scène de Festi-Can à Malabo. Portait d’un journaliste qui chante et enchante.

 
Il ne s’est pas fait remarquer en maillot sur les pelouses gazonnées à l’occasion de la Can à Malabo. Et pourtant, Henri Fotso était bel et bien présent en Guinée Equatoriale. Sur la scène de Festi-Can précisément. Au festival de musique initié à l’occasion de la 30e édition de la Can, le journaliste de renom a tenu un autre rôle : celui de chanteur. On se souvient que peu de jours avant le premier match de la bande à Stéphane Mbia, Henri Fotso avait balancé un post sur sa page Facebook, appelant tous les supporters des Lions à faire comme lui. « Le Cameroun sera à l’autre front, sportif celui-là, dès ce 20 janvier à Malabo, en Guinée Equatoriale. Chacun doit mettre du sien pour que la victoire finale soit nôtre. Moi, je vous propose ce que j’ai fait dans cette perspective », pouvait-on lire sur sa plateforme.
D’où un titre « Lions indomptables », disponible sur YouTube. Cette chanson est extraite de son tout récent maxi single « CAN 2015 », sorti le 19 janvier 2015 avec trois titres. Il a été mis sur le marché discographique en marge de la Can en Guinée Equatoriale. A en croire l’artiste, « CAN 2015 » annonce l’album « Sans Paradoxe », en studio. Le deuxième du genre d’Henri Fotso, après « L’autre côté de moi » sorti le 17 janvier 2012. La dernière galette musicale consacrée à la coupe d’Afrique connait un succès époustouflant en terres guinéenne et camerounaise.

 

Le 25 janvier dernier, l’incroyable artiste musicien a donné deux spectacles inédits à Malabo, à l’invitation des communautés Bandjoun pour le premier, et Mifi pour le second. Séance tenante, Henri Fotso s’est réjouit d’avoir vendu 100 CD audio en ces temps difficiles « où les CD ne se vendent presque plus, les gens préférant jouer sur les cartes et clé USB les copies des DJ », explique-t-il.

 
A cause de sa performance scénique, Henri a été arrosé de billets de banque sur scène par les ressortissants des deux communautés camerounaises à Malabo. Le triomphe ne s’est pas seulement limité dans les colonies. Même la communauté internationale en a gouté un bon bout du maxi single à travers le Festi-CAN. Et pour couronner le tout, Henri Fotso a eu le privilège de clôturer le festival de musique le 7 février en veillée à la finale de la Can du 8 février. Sa prestation est intervenue une semaine après celle de la diva Coco Argentée. Autrement dit, Henri Fotso a remporté la coupe d’Afrique des Nations, musicalement parlant.

 

Didier Ndengue

Prolongation : l’artiste en concert à Buea

 
C’est autour du show business qu’il trouve son plaisir. Et point de repos tant que les objectifs ne sont pas encore atteints pour Henri Fotso. Pour preuve, après un long séjour en Guinée Equatoriale, son aventure va se poursuivre dans quelques jours aux pieds du Mont Cameroun à Buea. Il y sera le 14 février 2015 dans le cadre de la Course de l’espoir. Là-bas encore, le chanteur-journaliste a été programmé non seulement pour couvrir cet autre événement sportif historique, mais aussi pour prester au stade Molyko.

 
Ces deux sorties en moins de deux mois inaugurent sans doute une année de gloire. D’ailleurs, un journal français l’avait déjà prédit après la sortie du maxi single dédié à la Can. En effet, « le journaliste qui chante et enchante » figure partir les sept musiciens camerounais à suivre en 2015, selon la sélection du site d’information de « Le Point » consacré à l’Afrique. Il y occupe la sixième place du classement devant Longué Longué et derrière Mani Bella, Stanley Enow, Denise Naafa, Clarisse Wopso et X-Maleya. Le correspondant de ce journal à Yaoundé décrit le géniteur du service culturel et ancien Secrétaire de rédaction (Sr) du quotidien « Le Messager » comme un réalisateur, scénariste, producteur, journaliste et essayiste qui s’est également fait remarqué en 2012 dans le domaine cinématographique à travers son film de fiction Le Correspondant.

 
D’abord sorti en moyen métrage de 52 minutes, avant d’être disponible dans sa version intégrale en 1h 20 mn, Le Correspondant met en scène un journaliste africain qui travaille pour une radio basée à Paris (France). Le jeune homme est envoyé sur une île pour couvrir des élections générales. Cela reviendra à se « questionner sur les risques et l’éthique du journalisme, la prostitution, le proxénétisme, l’intégrisme religieux et la pauvreté», résume une critique du film. Celui-ci avait été en 2011 interdit de projection sur l’ensemble du territoire camerounais par la Commission nationale de censure, portée par le ministère des arts et de la culture. Les autorités camerounaises redoutaient alors les effets de ce film sur les populations alors que le pays traversait une période électorale sous fond de contestation. Pourtant, « Le Correspondant est un film visionnaire, une histoire au présent et au futur », chante Henri Fotso dans une chanson qui porte le même titre que le film finalement donc autorisé en février 2012.

 
Le meilleur des hits parades

 
« La Coupe d’Afrique des nations qui se déroule actuellement en Guinée équatoriale lui a donné l’occasion de revenir sur la scène musicale avec son titre « Lions indomptables » qui caracole en première position dans les hit-parades nationaux », renchérit le confrère du Point. A Douala, ville de résidence de l’artiste, Hit Radio fait savourer les trois tubes (A Guinea Ecuatorial, Lions Indomptables, La Senav pour le monde) du maxi single CAN 2015 à ses nombreux auditeurs. La radio nationale équato-guinéenne à Malabo, par ailleurs, a adopté la chanson « A Guinea Ecuatorial » presque comme un hymne pendant la Can.

 
En effet, le weekend de l’année de présentation de son premier album « L’autre côté de moi », Henri Fotso avait confié aux confrères qu’il écrivait des textes de chansons depuis une vingtaine d’années « sans être conscient du fait de pouvoir faire de la musique». Sa première galette musicale de huit titres est un mélange de makossa (rythme camerounais) de zouk, de slow et de folklore bamiléké qu’il nomme le « Gnemouto’o.» Après sa sortie, l’horizon de l’artiste s’est encore plus dégagé. Et ce n’est pas le disque en préparation qui viendra prouver le contraire.

 
Aujourd’hui, sans risque de se tromper, Henri Fotso croit avoir trouvé ses repères parmi tant qu’autres passions qu’il traine. «Mes chansons me sont inspirées des dieux et des déesses. Des esprits dont je suis sous la dictature», se confiait-il à la presse le 12 janvier 2012 à l’occasion de la présentation de l’autre face cachée de lui.  Jusqu’à la mise de son premier album sur le marché discographique, «le journaliste qui chante» ne nourrissait officiellement aucune ambition dans ce domaine. D’où son autre pseudonyme : « L’imprévisible… »

 
Le show et le business en un seul homme

 
Lui, c’est un géant. Un imprévisible. Capable de surprendre à tout moment à travers ses multiples initiatives. Henri Fotso est non seulement au cœur de plusieurs projets d’envergure nationale et internationale, mais ne cesse d’en concevoir et matérialiser d’autres.
On se souvient encore des effets de ses différents ouvrages littéraire, notamment « Cameroun : Le drame d’une histoire de droits », paru aux éditions du Gracas, en septembre 1996. On ne saurait oublier ses grands entretiens journalistiques avec des chefs de mission diplomatique au Cameroun, ses articles, ses documentaires, ses séances de formation en audiovisuel,…En une seule phrase : Henri Fotso est d’une polyvalence insaisissable. Ce mot colle bien à la peau du promoteur de l’Agence africaine d’information et de communication (AIC), spécialisée en presse écrite, en radio, en télévision et en internet basée à Douala, capitale économique camerounaise.

 
Au Cameroun, Henri Fotso triomphe chaque année dans l’audiovisuel qu’il maîtrise parfaitement, pour avoir produit plusieurs documentaires diffusés sur la télévision nationale. Par ailleurs président du Syndicat national de l’audiovisuel du Cameroun (Synavcam), il a lancé un appel aux institutions publiques le 27 octobre 2014 « afin qu’elles puissent continuer à aider le secteur audiovisuel camerounais à se structurer, et à se professionnaliser pour un bien être collectif et pour que nous puissions avec efficience, dirait la directrice de l’Unesco Irina Bokova, léguer aux générations futures les moyens de comprendre leurs origines.» Il interpellait ainsi le ministère des arts et de la culture, le ministère du travail et de la sécurité sociale, et le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Pour sa part, Henri Fotso se bat avec les moyens de bord pour donner plus de visibilité à ce domaine d’activité qu’est l’audiovisuel.

 
Chaque année, le 27 octobre, il commémore la « Journée internationale du patrimoine audiovisuel » et préside en décembre l’organisation de la Semaine nationale de l’audiovisuel (Senav), à travers laquelle il consacre une chanson dans son maxi single Can 2015, une chanson intitulée « La Senav pour tout le monde. » Façon pour le journaliste artiste de répondre aux exigences de l’Unesco, qui recommande la «sauvegarde et la conservation des images en mouvement » pour leur importance culturelle et historique.

 

D.N

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Commentaires

Henri Fotso
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Très bel article.
Une belle oeuvre reste indélébile. Et cet article est une belle oeuvre.